Cela fait quatre mois depuis que les étudiants guinéens ont touché leurs pécules du premier trimestre de l’année universitaire. Ils auraient dû être ‘’vaccinés’’, comme ils le disent souvent, à la fin mars dernier, au compte de janvier, février et mars 2020.
Bon nombre d’étudiants ne supportent plus le retard constaté dans le paiement de leurs bourses d’entretien, dans un contexte de crise sanitaire due au Covid-19. Pis, ils se plaignent de n’avoir aucune information de la part du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et des responsables des universités et instituts du pays.
Ce samedi, 2 mai 2020, notre reporter a pu aborder le sujet, au téléphone, avec certains étudiants.
Étudiant à l’Université Général Lansana CONTE de Sonfonia, département Sciences politiques, Ismaël BARRY confie : « C’est une situation un peu compliquée. On a tendance à blâmer un peu l’État, mais je pense que c’est compréhensif aussi, vu la situation actuelle de pandémie qui met à l’arrêt l’économie mondiale, à plus forte raison celle de la Guinée. C’est dommageable en même temps », a-t-il relevé.
Plus loin, le jeune pousse ajoute : « Ce qui m’inquiète de plus, ce sont les étudiants qui dépendent de ces pécules, particulièrement les étudiants qui vivent à l’intérieur du pays : Kankan, Labé et N’zérékoré. Ceux-ci m’inquiètent, parce que leurs familles ne leur viennent pratiquement pas en aide. Et pourtant, ils doivent payer le logement et le manger. Ils ne comptent que sur les pécules. C’est dommage », persiste Ismaël BARRY.
Il invite les étudiants guinéens, dans la capitale ou à l’intérieur du pays, à la patience. « Ce que j’ai à dire à leur dire, c’est de tenir le coup. Le ministère de l’enseignement supérieur a déjà fait un communiqué sur ça. Il a dit qu’ils sont en train de multiplier les guichets, afin de permettre aux étudiants de recevoir leurs pécules », renseigne-t-il.
Mamadi Fanta OULARE, étudiant à l’Université Général Lansana CONTE de Sonfonia, au département sciences politiques affirme : « Actuellement, nous sommes dans une crise financière avec cette pandémie dans le monde. Le temps est grave. Nous ne savons pas comment ceux qui sont éloignés de leurs familles vont survivre à cela. Parce que certains de mes amis de l’intérieur m’appellent sur la question de la bourse d’entretien. Je pense que l’État doit rapidement se rappeler de ceux-ci, car ils ne comptent que sur ces pécules », plaide-t-il.