Lors de la cérémonie de remise des diplômes de la première promotion 2020-2022 du Master en Finance Islamique et Audit à l’Université AL-EAMAR, Amadou Thierno DIALLO, ancien ministre de la coopération, a partagé son expertise sur la finance islamique, soulignant son importance dans l’économie guinéenne et ses caractéristiques uniques.
La finance islamique, souvent perçue à travers le prisme religieux, revêt en réalité des dimensions économiques et éthiques essentielles. Amadou Thierno DIALLO, lors d’un événement marquant à l’Université AL-EAMAR, a su clarifier ces concepts et mettre en lumière les implications de ce mode de financement, particulièrement dans le contexte guinéen.
Une Vision Élargie de la Finance Islamique
Amadou Thierno Diallo a débuté son intervention en précisant que la finance islamique ne se limite pas à une doctrine religieuse, mais s’inscrit dans une approche éthique de l’économie. Il a expliqué que l’essence de la finance islamique repose sur la prise de risques calculés, où l’investissement vise à générer des profits à partir d’actifs tangibles plutôt que par le simple prêt d’argent à intérêt.
Les Mécanismes de Financement
Diallo a détaillé plusieurs méthodes de financement en finance islamique, illustrant son propos par des exemples concrets. Selon lui, la banque islamique pourrait financer la construction d’un hôtel, qu’elle revend ensuite au sponsor responsable des travaux. Cette approche souligne l’importance de l’actif dans la création de valeur, contrairement à la finance conventionnelle où l’argent génère de l’argent.
La Différence avec la Finance Conventionnelle
L’ancien ministre a également mis en avant les différences majeures entre la finance islamique et la finance traditionnelle. Dans le système conventionnel, les emprunteurs doivent rembourser leurs prêts avec des intérêts, ce qui peut entraîner une spirale d’endettement. À l’inverse, la finance islamique propose des solutions sans intérêts, ce qui favorise un cadre plus équitable pour les emprunteurs.
Les Initiatives de Développement et de Microfinance
Diallo a évoqué des projets spécifiques, comme le WAQF, qui permet le financement d’infrastructures pour des initiatives caritatives. Il a également souligné l’importance de la microfinance islamique, qui soutient les petites et moyennes entreprises, notamment dans le secteur agricole. Ces initiatives sont cruciales pour le développement économique de la Guinée.
Un Potentiel à Exploiter
Malgré les avantages de la finance islamique, ATD a noté que la présence de banques islamiques en Guinée est encore limitée. Avec seulement une banque islamique en activité, le potentiel d’expansion dans un pays majoritairement musulman reste largement sous-exploité. Il a appelé le gouvernement guinéen à promouvoir ce type de financement, qui pourrait apporter des bénéfices mutuels à la population et à l’économie nationale.
La finance islamique se présente comme une alternative viable et éthique dans le paysage financier guinéen. Les réflexions d’Amadou Thierno DIALLO lors de la remise des diplômes à l’Université AL-EAMAR soulignent l’importance de développer cette approche pour répondre aux besoins économiques du pays. En encourageant l’essor de la finance islamique, la Guinée pourrait non seulement diversifier son économie, mais aussi offrir des solutions adaptées aux défis contemporains.
SOW Telico
