Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) ne désarme pas. La grève générale et illimitée, entamée depuis plus de deux mois, va se poursuivre, ont annoncé les responsables de la structure, ce mercredi, 19 décembre 2018. C’était à l’occasion d’une assemblée générale tenue à son siège à Donka.
La rencontre de ce mercredi visait à remobiliser davantage les troupes pour le maintien du mot d’ordre de grève jusqu’à la satisfaction des revendications des enseignants. C’est Oumar Tounkara, deuxième secrétaire général du SLECG, qui a présidé la rencontre, en présence de plusieurs enseignants et enseignantes grévistes.
Tout ce beau monde scandait en chœur « à bas les traitres ! A bas la peur ! A bas l’intimidation ! A bas le mensonge ! A bas la corruption ! »
Dans sa communication, Oumar Tounkara a exhorté les enseignants à poursuivre la grève jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. « Le moment est grave et sa gravité se justifie par le fait qu’il y à la désinformation, l’intoxication, la manipulation, la régionalisation, la communautarisation, la politisation, et déprofessionnalisation de notre grève. A certain moment, il faut une certaine décision. Nous sommes engagés dans cette grève depuis le 3 octobre 2018 par le refus du gouvernement d’accéder à nos nobles et légitimes revendications d’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Si la grève est observée jusqu’aujourd’hui, il faudrait que nous l’observions jusqu’à ce qu’on ait satisfaction ».
Selon lui, le SLECG doit faire attention car, la structure est pleine de menteurs et de menteuse. « On doit faire beaucoup attention. Notre organisation est pleine de menteurs et des menteuses. Encore une fois, nous devons être vigilants, déterminés, engagés pour qu’aucune faille ne puisse être constatée dans nos rangs. Le SLECG est pollué par des menteurs et des menteuses. Le premier travail que nous devons faire, comme nous voulons le succès, il faudrait une dépollution du SLECG. Pour cela, il faudra que chacun de nous, dans ses actions, dans ses faits et gestes, fasse la différence entre le faux, le vrai, et le vraisemblable. Si nous observons le mot d’ordre de grève comme indiqué dans l’avis de grève, seul le général Aboubacar Soumah peut lever le mot d’ordre et lui aussi, après consultation de la base », a-t-il souligné.
Il a laissé entendre à l’auditoire que malgré toutes les difficultés et autres obstacles, il n’est point besoin de suspendre la grève sans obtenir quelque chose. « Malgré les menaces, les intimidations, les arrestations, les six morts, le gel des salaires, l’humiliation de nos femmes, de nos sœurs, de nos épouses, et de nos mères, et tous ce que vous savez comme dérives, il n’est pas bon maintenant là, que nous suspendions la grève sans avoir quelque chose. Donc, pas de recul », a martelé ce professeur de Philosophie, sous l’ovation de l’auditoire.
Ainsi, monsieur Tounkara dira que la clé de ce problème est dans les mains du gouvernement. « La balle est dans le camp du gouvernement. Nous, nous sommes disposés et disponibles pour le dialogue. Mais, quand on te trompe une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à quatre fois, si tu te laisses trompé cinq fois, six fois, sept fois, c’est que tu as été à l’école un dimanche ou bien tu es un imbécile. Quand le gouvernement nous propose de suspendre la grève, nous sommes dans l’obligation de douter. Parce qu’il y a un déficit de confiance. La confiance ne se décrète pas, la confiance ne se s’impose pas, la confiance s’acquiert par le comportement et dans le comportement. Donc, on négocie pendant la grève, pour que la solution obtenue soit portée à la connaissance de tout le monde et on lève après un protocole d’accord »rapelle t-il
SOW MÔ YAYE pour universiteactu.com