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Guinée/Education : Covid-19 et cours à distance,Aboubacar SOUMAH émet des réserves et accuse

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La pandémie du Covid-19 a entraîné des conséquences inédites sur l’ensemble des secteurs d’activités en Guinée. L’un des domaines les plus touchés, c’est bien le secteur éducatif où écoles et universités sont fermées pour éviter toute propagation de la maladie. Pour combler le manque à gagner, le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) a initié des cours en ligne à travers la radio et la télévision pour les classes d’examen. Ces cours à distance qui débutent ce lundi, 27 avril 2020, sont mal perçus par Aboubacar SOUMAH du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) qui dénonce la disparité entre la ville et la campagne.

Les cours à distance à la radio et à la télévision démarrent ce lundi. Pour cette première journée, c’est les Terminales Sciences Sociales qui vont suivre les premiers cours de 16 heures à 16 heures 45.

Interrogé sur la question, Aboubacar SOUMAH, secrétaire général du SLECG soutient que ces cours à distance ne seront pas bénéfiques à tous les candidats. « Au départ, j’avais bien apprécié cette mesure. Mais après analyse, je me suis rendu compte que tous les enfants ne pouvaient pas bénéficier de cette formation. Nous savons qu’en Guinée, nous n’avons pas les mêmes niveaux de vie. Il y a une nette différence entre les citoyens des grandes agglomérations et ceux qui sont dans les villages. Même dans les grandes villes, il y a des foyers où les familles n’ont pas de télévision et les enfants ne peuvent pas avoir de téléphones Androïd. Ce n’est donc pas opportun d’appliquer une telle mesure en ce moment ».

Selon Aboubacar SOUMAH, le fait de choisir juste les classes d’examen cache de mauvaises intentions. « J’apprends aussi que les cours en ligne ne concernent que les élèves des classes d’examen. Mais, l’enseignement ne se limite pas qu’à ce niveau, il y a aussi des élèves des classes intermédiaires qui doivent aussi passer des compositions en fin d’année. Si vous voyez que le ministre met un accent particulier sur ces classes d’examen, c’est parce qu’il y a un budget à gérer. Les gens veulent profiter de ces examens pour se faire de l’argent. C’est pourquoi ils tiennent à tout prix à ces examens », accuse-t-il.

Pour le secrétaire général du SLECG, il y a un grand décalage entre les candidats des écoles publiques et ceux des écoles privées. « Au niveau des écoles publiques, depuis le déclenchement de la grève le 9 janvier jusqu’à l’apparition de cette pandémie, il n’y avait pas de cours. Les 80% des écoles publiques ne faisaient pas cours. Les enfants n’ont donc pas le même niveau d’avancement dans les programmes. On ne dit pas la vérité, on a tout politisé. La vérité, c’est que ces cours à distance ne peuvent pas permettre aux enfants d’assimiler les cours. Ils ne peuvent pas poser des questions. Et à quel niveau ils vont commencer les cours ? Les niveaux d’avancement des cours ne sont pas les mêmes. A notre niveau par exemple, nous n’avons pas été informés. Au SLECG, nous avons avec nous les meilleurs enseignants qui n’ont pas été consultés », a-t-il fait savoir.

En outre, Aboubacar SOUMAH demande au gouvernement de dégeler le salaire des enseignants grévistes. Aux parents d’élèves, il conseille de prendre soin des enfants à cette période de risques. « Il faut que le ministre accepte des payer les salaires des enseignants grévistes. En cette période de pandémie, c’est une question de vie ou de mort. Si les enseignants n’ont pas leurs salaires, ils vont mourir. Ensuite, il faut demander aux parents d’élèves de faire beaucoup attention. Ils doivent surveiller les enfants et ne pas les laisser jouer partout. Les enfants ne doivent pas rompre avec les cahiers et les livres. Ils peuvent aller dans les bibliothèques ou se procurer de documents et rester en contact avec leurs documents. Ils ne doivent pas jouer n’importe comment pour éviter la propagation de cette maladie ».