Le Tribunal de Première Instance de Mafanco, après avoir entendu ce lundi, 13 janvier 2020, durant des heures une dizaine d’enseignants arrêtés la semaine dernière à Conakry, les a inculpés et placés sous mandat de dépôt.
C’est du moins ce qu’a expliqué l’avocat Me Salifou
Beavogui au sortir de l’audience. « Nous avons suivi le dossier durant tout le
week-end, ils ont été interrogés et éparpillés à travers les différents
commissariats de la place. Et, ce matin, ils ont été présentés au tribunal de
première instance de Mafanco où ils ont été tous inculpés pour violences,
menaces et coups et blessures volontaires et, plus grave, placés sous mandat de
dépôt en flagrant délit et le procès pourrait se tenir dans les jours à venir »,
a expliqué Me Béavogui.
Sur la question de leurs conditions de détention depuis leurs arrestations le
samedi dernier, Me Salifou Béavogui rassure que certains des accusés ont été
privés de leurs droits biologiques.
«Ceux qui étaient au commissariat central de Matam n’ont pas été traumatisés. Par contre, ceux qui étaient au commissariat urbain de Mafanco ont été privés de tous, même leurs besoins biologiques étaient suspendus. Il a fallu que le cabinet soit présent pour qu’ils acceptent au moins qu’ils aillent se mettre à l’aise », a dit l’avocat.
L’avocat se dit déçu du comportement du parquet
« qui a décidé de priver ces jeunes de leurs libertés’ pour des faits non
fondés. « Je suis très triste, je me rends compte que chez nous
en Guinée de plus en plus la liberté est banalisée », a dénoncé Me
Salifou Beavogui
Les 10 enseignants arrêtés passeront ce lundi leur première nuit à la maison
centrale de Conakry en attendant leur procès qui s’ouvrira « les jours à
venir ».