Le Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation s’est exprimé sur d’importants sujets qui touchent son département. De la polémique sur la rentrée des classes prévue le 25 septembre aux réformes en passant par le cas des nouveaux fonctionnaires locaux, Jean Paul CEDY a apporté précisions sur tous ces sujets, le 5 septembre 2024. Pour lui, l’enseignement n’est pas un métier « maudit ». D’ailleurs, a-t-il confié, les enseignants sont les mieux payés de la fonction publique guinéenne.
Polémique sur la date de la rentrée
« Je suis heureux de rassurer les parents et les élèves, parce qu’il y a actuellement des débats sur la date de la rentrée scolaire prévue en septembre. Il faut que les gens cessent de voir l’enseignement comme une marchandise au détail où chaque mois on paye un chapitre. Dans l’enseignement, c’est un programme qu’on enseigne. Aucune école n’a le droit d’enseigner un enfant pendant deux jours et lui dire que le premier chapitre est fini. Quand vous commencez en début d’année, vous en avez jusqu’en fin d’année.
Les parents doivent comprendre que c’est pour le programme scolaire qu’ils paient, pour ceux qui sont au privé. Au public c’est l’Etat qui paie. Donc, il ne faut pas se focaliser sur un jour ou un autre, il faut qu’ils le comprennent. C’est une année scolaire. Celle-ci est composée de trois mois de vacances et de neuf mois d’enseignement. Donc ce que les parents croient payer par mois, en réalité ils paient pour une année. C’est l’école qui va diviser le coût du programme par neuf ou dix.
Salaire des enseignants
Tous ces jeunes qui ont été embauchés à la fonction publique cette fois-ci, il faut qu’ils comprennent et acceptent leur statut d’enseignant. Leur priorité doit être désormais l’enseignement et l’éducation des enfants. Il faut que les enseignants cessent d’être des politiciens ou des syndicalistes. Il faut qu’ils soient des enseignants, qu’ils fassent leur travail, et tentent d’améliorer leurs conditions de vie.
Je vous le dis, les enseignants sont les mieux payés de la fonction publique guinéenne. Il faut que vous le sachiez. Je ne dirais pas le salaire de quelqu’un mais allez voir le salaire d’un instituteur qui travaille à Koubia ou Gaoual, vous serez surpris. Donc ce n’est pas un métier maudit, c’est un métier qui fait vivre son homme, un métier agréable qu’il faut faire même si les gens pensent que ça ne l’est pas. Alors, aux jeunes qui sont venus dans l’enseignement, on leur demande d’accepter de travailler pour améliorer la formation, et c’est ce qui va améliorer l’économie nationale et la paix.
Infrastructures et programme d’enseignement
Les infrastructures, on va toujours en avoir besoin, c’est comme les enseignants. On a un gap qu’on ne peut pas régler en une année. Les infrastructures aussi c’est la même chose. On va rénover et en faire d’autres. On veut de vraies écoles avec un vrai contenu. Ce n’est pas la peine de faire une bonne alors que vous n’avez pas un bon contenu pour que l’école soit un vrai établissement. Aujourd’hui on va plus sur la qualité. C’est pourquoi au niveau de mon département, pour le moment, l’effort est surtout mis sur le primaire, l’étape préscolaire et puis le primaire pour qu’un enfant qui arrive au CM, puisse lire, écrire et faire toutes les opérations de base en calcul.
Cas des fonctionnaires communaux
Il y a une convention qui a été signée. Ils sont dix mille, ils seront redéployés parce qu’ils ont été recrutés sur poste, ils n’ont pas été recrutés à Conakry pour être affectés. Ils sont déjà en poste et ils seront pris en charge par le budget national, seulement à partir du premier janvier 2025. Mais ils auront un petit rappel pour ce qu’ils ont déjà fait depuis 2018, pour certains.
En suite les deux mille enseignants qui ont été recrutés, l’objectif c’est de les mettre en poste à l’intérieur du pays pour permettre la mobilité des enseignants. Certains ont été sédentarisés pour qu’on ait besoin de rapprochements conjugaux, qu’ils reviennent vers Conakry et que les jeunes qui viennent puissent aller à l’intérieur du pays et servir leur pays ».
Siddy Koundara Diallo, pour Africaguinee
