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Conakry : La « galère » de certains enseignants, privés de salaires pendant les vacances

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Le début des vacances plonge certains enseignants dans une situation de dèche totale. Ces soldats du savoir, évoluant dans des établissements d’enseignement privés sont sevrés de revenus, car leur contrat ne prévoit aucune rémunération pendant les trois mois de vacances. Ils tirent le diable par la queue. Africaguinee.com a recueilli le témoignage de certains.

M.B. D, Enseigne dans une école privée à Cosa, dans la commune de Lambanyi. Il explique sa délicate situation.

« Effectivement, à l’école où j’enseigne, les professeurs ne sont pas du tout payés pendant les vacances scolaires. Cela nous pose beaucoup de problèmes car nous avons des familles à nourrir. Un ami m’a dit l’autre jour qu’après avoir terminé les examens, il est obligé de faire du taxi-moto pour subvenir aux besoins de sa famille. Personnellement, je me prépare à donner des cours de vacances pour subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il dit.

F.B. S, un autre enseignant dans une école privée à Matoto, abonde dans le même sens.

« Pendant les trois mois de vacances, nous souffrons énormément, le contrat qui nous lie avec les responsables de nos écoles n’est valable que pour les 9 mois de cours. Donc, pendant les vacances, nous sommes obligés de trouver d’autres travaux pour essayer de joindre les deux bouts, car l’argent que nous gagnons pendant les 9 mois ne peut pas être économisé. Il y a certains enseignants qui donnent des cours de vacances, mais il est très difficile d’avoir des enfants et des parents qui paient régulièrement. Pour cela, d’autres envisagent de faire autre chose que de donner des cours pendant les vacances », a-t-il expliqué.

De son côté, M. S. S., Professeur dans une autre école privée, affirme que dans l’école où il dispense des cours, les enseignants sont payés pendant les trois mois de vacances, mais à condition que l’enseignant ait fait 2 ans d’activité là-bas. « S’il n’a travaillé qu’une année, il n’est pas payé », a-t-il dit.

Interrogé sur cette situation, le Secrétaire Général du Syndicat National de l’Education (SNE), a expliqué que des actions seraient en cours pour réglementer l’enseignement dans le secteur privé.

« Nous sommes en train de travailler à ce que le Conseil national de transition (CNT) puisse avoir une première mouture pour la réglementation du secteur de l’enseignement privé en République de Guinée. Ensuite, il faut faire en sorte que les fondateurs d’écoles appliquent le code du travail, c’est-à-dire que ce soit un CDI ou un CDD pour celui qui a fait au moins un an ou 2 ans.

Mais le CDI doit être signé à tous ces enseignants qui ont fait plus de 2 ans dans ces écoles privées et dont les fondateurs ont été satisfaits de la prestation de travail. Donc je pense que c’est à ce seul prix que nous pouvons résoudre ce problème, car lorsque vous parlez, chez les fondateurs d’écoles, ils vont dire que les parents d’élèves ne payaient pas les 3 mois de vacances.

Certains vont vous dire que ce sont des écoles qui sont en location. C’est-à-dire qu’il y a tellement de complexité dans ce sens-là. Donc, en plus du devoir déposer une mouture au niveau du CNT, il faut se battre pour qu’il y ait des conventions collectives. Les conventions collectives sont des accords signés entre les délégations syndicales ou les sections syndicales d’une entreprise ou d’une école et l’employeur, en vue de régir, au début d’une année scolaire ou pour une durée déterminée, les conditions de travail devant être respectées dans les relations de travail entre l’employeur et l’employé », a-t-il dit.

Africaguinee