A travers une immersion faite ce mercredi 20 mars 2024 au sein de l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou, par notre correspondant régional basé dans la ville Carrefour, ils sont nombreux ces étudiants à se confier sur leurs conditions de vie, surtout en cette période de Ramadan. Ils disent tirer le diable par la queue.
Profitant du micro de nos confrères Lerevelateur224.com, ces futurs cadres du pays ont interpellé les autorités de la transition à voler à leur secours, pour les permettre de traverser ce moment difficile qu’ils endurent péniblement loin de leurs différentes familles.
‘’Je viens de Mandiana, j’étudie au sein de cet institut supérieur de technologie de Telico. Ma condition de vie actuelle est très lamentable, puisque je vis loin de mes parents. Je loge à kilomètre 7 et j’ai cours ici 6 jours dans la semaine. Donc, je n’ai que dimanche comme jour de repos. Pendant ce mois de ramadan, je gagne à manger parfois, je ne gagne pas d’autres fois, puisque là où je suis logé, je suis seul. Je suis orphelin, mon père et ma mère sont décédés depuis que je faisais l’école primaire.
Au moins, quand j’étais à l’école primaire, je pouvais essayer de me débrouiller quand je quitte l’école. Mais depuis que je suis arrivé à Mamou ici pour faire l’institut, ma situation s’est beaucoup dégradée, parce que je n’ai pas de temps pour aller me débrouiller dans d’autres choses, pour subvenir convenablement à mes besoins. Du lundi au samedi, j’ai cours ici et le dimanche je dois laver mes habits. Si l’État pouvait nous venir en aide à Mamou ici, ça nous fera plaisir. Surtout en cette période de ramadan’’, s’est confié Sékouba TRAORE.
Même son de cloche chez Oumou Hawa KANTE. Cette dernière invite le président de la transition à trouver une mesure d’accompagnement, en faveur des étudiants qui quittent certaines villes pour Mamou, à chaque mois de ramadan pour les aider à mieux tenir les cours.
‘’Etant une femme, je mesure le poids de la souffrance qui pèse sur les étudiants en ce moment à Mamou. Sous cet ardent soleil, quitter la maison et venir apprendre ici jusqu’au soir, dans cette immense chaleur et pendant ce mois de ramadan, mais aussi se retourner à la maison, en parcourant une très longue distance, sans aucun sous, pour acheter quelque chose à manger pour la rupture du jeûne, je pense que c’est assez pitoyable et dangereux. C’est pourquoi, j’invite le président de la République, général Mamadi Doumbouya à aider encore les étudiants de la Guinée pendant le mois de ramadan. Je sais personnellement que sa bonne volonté est immense. Donc, je le prie à cause de sa maman, de faire tout pour nous sortir de cette vie estudiantine précaire que nous subissons en ce moment’’, a-t-elle interpellé.
Quant à Faya GUILAVOGUI, il attire l’attention des autorités sur ce qu’il appelle une forme d’injustice liée à leurs pécules. ‘’Nous avons 40 matières par an. Puisqu’ici c’est un institut qui est un peu différent de l’université. Nous avons également 6 jours de cours dans la semaine, alors que quand on compare tout ça à nos amis qui font l’université, comme ceux de l’université de Sonfonia, c’est 30 matières par an et 3 ou 4 jours de cours dans la semaine. Ce qui veut dire qu’ils ont suffisamment de temps libre pour vaguer à d’autres activités génératrices de revenus.
Par contre, nous, notre emploi du temps est très chargé, c’est du lundi au samedi. Donc, pas de repos, sauf le dimanche. Ensuite, au niveau des pécules, l’Etat doit revoir ça aussi en augmentant un peu sur notre argent, vu que nous qui sommes dans les instituts, nous n’avons aucune marge de temps pour nous débrouiller ailleurs après l’institut.
C’est vrai, nous faisons des matières pratiques et techniques, mais si on n’a pas d’autres moyens pour subvenir à nos besoins, ça va jouer énormément sur nous dans l’assimilation des cours. Comme la galère qui nous frappe en ce mois de ramadan, loin de nos familles’’, a-t-il invité.
le revelareur 224