A l’image de plusieurs localités rurales de la Guinée, le district de Bounanyah, relevant de la sous-préfecture de Bouliwel, à 62 kilomètres de la commune urbaine de Mamou, connaît d’énormes difficultés. La seule école de la localité, construite par les citoyens, connaît un réel manque de matériels didactiques. Les 34 candidats à l’examen d’entrée en 7ème année de l’École primaire locale n’ont qu’un seul livre de Français.
Avec une population estimée à 1500 habitants, le district de Bounanyah manque de tout, notamment sur le plan scolaire. La seule école publique construite par les fils et filles de la localité depuis 1960 est encadrée par deux enseignants contractuels communautaires. Elle se trouve dans un état critique.
Ibrahima Sory TRAORE, Enseignant dans cette École, est revenu sur ces difficultés. « Côté école, on n’en parle pas. C’est une école de deux classes plus une direction et un magasin, construite par les résidents et ressortissants depuis les années 1960. Nous sommes deux contractuels qui gérons 6 groupes pédagogiques. Nous faisons de la rotation. 3 classes viennent le matin et 3 autres le soir. Nous sommes en manque de tables-bancs, de documents. L’école primaire de Bounanyah a un seul livre de Français pour les 34 candidats de l’examen d’entrée en 7ème année. A la fin de chaque mois, chaque parent d’élève paie dix mille GNF et un pot de riz. C’est notre salaire ».
Devant cette situation, monsieur Traoré interpelle les autorités. « Nous demandons à l’État de nous engager dans la fonction publique. Les populations peuvent ne pas enlever les dépenses à la maison, mais les dix mille sont inéluctables. Toutes les charges reposent sur le dos des habitants ».
A leur tour, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. Ils tendent la main aux autorités éducatives à tous les niveaux. « Nous demandons à l’État guinéen à travers son Ministère de l’éducation nationale de nous venir en aide. Celui qui ouvre une école ferme une prison. Nous avons plus de 200 enfants qui rôdent dans ce village. Les classes sont remplies mais il n’y a pas d’enseignants. Au DSEE de Boulliwel, de la DPE de Mamou, de l’inspection régionale de l’éducation voire le Ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation de nous venir en aide. Au cas contraire, cette école risque de fermer. Depuis des années, c’est nous qui payons les enseignants », a laissé entendre Thierno Mamadou Kalon BARRY, le président du district de Bounanyah.
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