Une conférence débat sur les Mutilations Génitales Féminines (MGF) a eu lieu ce Vendredi 29 Avril 2022, à l’Institut Supérieur d’Informatique et de Management – Université Aguibou BARRY (ISIM-UAB). Au cours de cette rencontre, les conséquences de cette pratique ont été expliquées aux Étudiants.
Cette activité fait partie d’un projet d’une durée de deux ans. Selon Dr Robert Sarah TAMBADOU, chef d’équipe du projet soutien aux activités de promotion de l’abandon des pratiques des MGF en Guinée, plusieurs couches socioprofessionnelles ont été déjà touchées.
« Nous avons touché les religieux, les responsables locaux, les femmes, les enfants qui ont l’âge de comprendre. Donc sachant que les étudiants, les élèves sont les meilleurs relais qui peuvent traduire nos messages dans nos communautés, nous avons préférés animer les conférences dans les universités et les instituts. Ce sont des relais qui peuvent apporter le message sur les conséquences des mutilations génitales féminines en Guinée. Comme le conférencier a l’expliqué, les conséquences sont nombreuses. Et nous pensons que quand les étudiants et les étudiantes auront été sensibilisés, ils pourront facilement sensibiliser les familles et leurs parents. Eux-mêmes ne reproduiront pas cette pratique sur leurs enfants, quand ils seront mariés. Et comme vous le savez les jeunes sont plus nombreux en Guinée. Les moins de 20 ans sont plus de 70% de la population. Nous voulons que chaque participant ici puisse sensibiliser d’abord sa famille et ses parents, et s’ils sont mariés, ils doivent refuser de faire exciser leurs filles. Nous voulons qu’ils appliquent tout ce qu’on leur conseille ici », lance-t-il.
Pour Thierno Amadou SOW, panéliste, également chargé des programmes à HEALTH FOCUS Guinée l’excision est une tradition non bénéfique qui est en train d’être perpétuer.
« Il y a beaucoup plus d’inconvenants que de positivité vis-à-vis de l’excision. Les conséquences sont à la fois psychologiques, physiques, et même la mort. Donc mon regard est un regard d’une pratique qu’il faut absolument abandonner. Il faut accélérer le processus d’abandon des MGF en Guinée », a-t-il laissé entendre.
De son côté, Dr Amara Siba KOMARA, Responsable de la Santé Universitaire Technique et de Formation Professionnelle, plusieurs actes ont été posés pour, bannir l’excision en Guinée.
« Avec la mutilation génitale féminine, la Guinée a mené beaucoup de luttes. Beaucoup d’efforts ont été consentis à ces activités. Nous avons réalisé beaucoup de projets, beaucoup de programmes. Pour inverser cette tendance non seulement il faut continuer à maintenir les acquis, mais il faut impliquer tous les acteurs à travers des activités de sensibilisation et d’information, comme c’est le cas aujourd’hui. Les enseignants, les élèves doivent être sensibilisés. Le milieu scolaire et universitaire étant bien organisé, si on mène la lutte dans le secteur de l’éducation, je sais qu’on inversera cette tendance dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines en Guinée ».
Après plus d’une heure de débats, Mariame DIALLO Étudiante en 3ème année infirmière d’Etat a apprécié la tenue de cette conférence, mais déplore la supercherie qui tourne autour de cette préoccupation mondiale.
« Moi je constate que les gens font semblant d’accepter la chose, mais dans le dos on fait ce qu’on veut. Pour moi au lieu de punir les gens, il faut attendre que les gens soient conscients que ceux qu’ils font est mal, parce que selon moi ce sont les hommes et les blancs qui constatent le mal qui est fait par rapport à l’excision. Ce ne sont pas les femmes, puisque c’est elles-mêmes qui amènent leurs enfants pour faire cette pratique », a-t-elle fait savoir.
La tenue de cette conférence au sein du Groupe ISIM-UAB réjouit les autorités de cette Institution. D’ailleurs, Monsieur Armand ADJE, le Directeur Général du Groupe fait une doléance :
« Comme il est de coutume chez nous ici, nous avons pour pratique d’abriter des conférences comme celle-ci, surtout pour l’éducation et la gestion des compétences de nos étudiants, et le thème abordé aujourd’hui étant très important pour les futures générations que constituent nos étudiants, nous attendons à ce que chacun d’eux adhère à ce projet, qu’ils en soient les ambassadeurs auprès de leurs familles. Je souhaiterais aussi que ce document que nous venons de voir soit donné comme module de formation chez nous ici ».
SOW Telico et A Sadjo Diallo
Tel: 00224 622 98 10 01