Des locaux de l’Institut polytechnique Gamal Abdel NASSER de Conakry
sous le premier régime à Tamakenet à nos jours, l’Institut Supérieur des
Mines et Géologie de Boké (ISMGB) s’est frayé un chemin dans un pays où
le secteur minier et le premier pourvoyeur de l’économie.
Au cours d’une interview accordée à notre rédaction, Dr Daouda KEITA, Directeur Général par Intérim retrace le riche parcours de cet Institut qui aujourd’hui, répond aux besoins des entreprises minières qui évoluent dans le pays, en termes de ressource humaine.
Créé en 1962 sous la coupole de l’Institut polytechnique de Gamal
Abdel NASSER, devenu autonome en 1972 et installé dans ses bâtiments à
Tamakenet en 1991, l’ISMGB continue de briller parmi les meilleurs
Établissements de l’Enseignement Supérieur guinéen. Parmi ses secrets
: le travail, le respect des programmes et l’envi de bien faire.
« Mines et Géologie c’étaient les deux options créées à Conakry. Avec
l’évolution des sciences et de la technologie et avec les nouveaux
projets, l’Institut a réfléchi à former des spécialistes conformément
aux besoins du domaine, notamment en traitement métallurgie. Donc
c’est une chaine complète avec les deux premiers. Nous avons aussi
créé environnement et sécurité », souligne-t-il, tout en ajoutant que
son Institut est « sur les perspectives de voir avec le besoin de
l’humanité dans le domaine de l’industrie, comment prolonger la chaine de valeur. Plus la Science avance, plus notre Institut doit aller vers un perfectionnement pour permettre à notre pays d’avoir sur place des spécialistes que les industries peuvent utiliser ».
Cette année avec ses quatre options, l’ISMG de Boké a reçu 200
nouveaux Étudiants, soit 50 par option. Au niveau des encadreurs,
l’Institut compte 86 Enseignants inscrits dont deux expatriés issus de
la coopération l’ex URSS. « Pour être homologué, il y a plusieurs
critères. Le premier, c’est le niveau académique, le deuxième critère
c’est l’engagement de l’intéressé (…) et les trois meilleurs de chaque
option nous les mettons dans le cycle de master. Ce sont les Candidats
que l’Institut lui-même inscrit au master. On prend aussi des
Candidats qui ne sont pas de l’Institut », précise Dr Daouda KEITA,
avant d’indiquer de passage « la formation des formateurs est un
crédo. Puisque qu’on ne peut pas former si les formateurs ne sont pas
bien formés. N’enseigne pas qui le veut, mais qui le peut. Et le
pouvoir de l’Enseignant c’est sa connaissance. Ce que nous avons comme objectif c’est de tout faire pour qualifier nos Enseignants. Notre Institut a bénéficié des appuis pour la formation des formateurs. Nous faisons les pépinières chez nous ici. Nous avons commencé une politique de banque de donnée, c’est-à-dire nous prenons les trois meilleurs de chaque année, nous les mettons en formation, il commence le master, à la fin, ceux qui vont répondre aux critères, on les met au doctorat. En plus, nous avons des partenariats, par exemple avec la Banque Mondiale pour que notre institut puisse être un centre d’excellence. Nous avons aussi un bureau qui nous appuis pour l’obtention des bourses ».
Dans le cadre de l’accompagnement de ses Étudiants, l’ISMGB se
distingue aussi des autres. A la différence de certains Instituts,
Boké inscrit les stages comme des cours au niveau du plan d’étude «
Par option nous avons trois types de stage. Le premier c’est
l’initiation, c’est un stage qui permet l’étudiant de découvrir le
milieu, il est fait à la fin du semestre 2, c’est-à-dire à la fin de
la 1ère année. Le deuxième, c’est le stage d’acquisition pour acquérir
des connaissances pratiques de ce que vous avez appris. Il vient pour
évaluer le travail, à la fin il fait un rapport. Le troisième est un
stage qui se fait en entreprise où il vient pour y résider minimum un
mois. Il va jouer le rôle de l’ouvrier. Il va faire un rapport d’activité, il doit même s’auto évaluer. C’est l’institut qui paie les frais de ces séjours là, d’ailleurs tous les types de stage »,
soutient le DG par intérim qui a pris fonction après le départ de
Dre Diaka SIDIBE (actuelle ministre de l’Enseignement Supérieur, de la
Recherche Scientifique et de l’Innovation), dont il salue la
nomination, mais aussi les différentes réformes engagées à son temps
au niveau de l’Institut.
« Dre Diaka est de nous, c’est une satisfaction de la voir à la tête du département de l’Enseignement Supérieur. Ce qu’elle a semé à Boké c’est ce qu’elle est entrain de semer à l’échelle national, ça veut dire que la politique de l’Institut est en train d’être la politique de base de l’Enseignement Supérieur. Nous sommes en train de numériser notre Institut, donc nous ne sommes pas loin de l’excellence,…toutes ces initiatives viennent de Mme Diaka, nous avons été très fiers d’elle, on est honoré. A travers elle, nous nous sentons grand,… ».
Nonobstant les difficultés auxquelles elle est confrontée, l’autorité
de l’ISMGB n’entend pas baisser les bras pour atteindre ses objectifs.
« Il y a des difficultés parce que souvent on est limité par nos
moyens. Il y a certains équipements qui nous manquent, il nous faut
des labos, de l’électricité, des infrastructures. Mais le planning de
cette année est très chargé, nous avons initié beaucoup de projet,
nous ambitionnons beaucoup de chose », confie Dr KEITA.
Parlant des relations entre l’Institut et les entreprises évoluant
dans la zone, le DG par intérim note qu’elles sont au beau fixe. « Si
ce n’était pas la pandémie de coronavirus, vous auriez trouvé ici
beaucoup de rencontres avec ces entreprises. Il ne se passait pas une
semaine sans qu’une entreprise ne vienne manifester l’envi de collaborer avec nous dans les domaines de la formation ou bien nous
adresser leur offre d’emploi. Nous avons un partenariat dans le cadre
des stages. Nous avons un laboratoire issu d’un financement entre
l’Etat et ces entreprises. Elles fournissent des gros efforts pour que
l’Institut aille de l’avant. Donc nous sommes en bon termes avec ces
entreprises et nous allons travailler à entretenir de plus ce rapport».
« Nous sommes au service de l’Etat, nous voulons être un Institut
d’Excellence. Nous avons des mines, si nous n’avons pas un personnel
qualifié, des ressources humaines, nous n’allons pas bénéficier de ces
mines. Avec l’appui, nous espérons que l’Institut pourra être un
creuset pour la sous-région. Nous avons le temps, nous avons le
courage pour continuer la transformation de l’Institut en un centre
d’excellence », a laissé entendre Dr Daouda KEITA.
Interview réalisé par SOW Telico et AS DIALLO
Tel:00224 622 98 10 01