A l’occasion du lancement de la cinquième édition du programme d’entrepreneuriat mis en place par sa Fondation, l’homme d’affaires a adressé une lettre aux entrepreneurs africains intitulé « 5 ans à répandre la chance- Chacun a besoin d’un peu d’aide ». Dans cette correspondance, il revient notamment sur son propre parcours, au cours duquel lui-même a pu bénéficier de la chance, des opportunités et de la confiance que lui ont accordé ses premiers employeurs et supérieurs hiérarchiques.
Ci-dessous, l’intégralité de la lettre.
Dans le monde des affaires, le rôle que joue la chance dans la réussite et la réussite personnelle est rarement abordé. La chance est souvent mentionnée avec une légère condescendance et n’est généralement pas considérée comme le produit d’un travail acharné ne méritant pas d’attention particulière. Bien que le travail acharné soit primordial – et j’ai beaucoup écrit sur l’importance de travailler dur – le récit et mes propres expériences sont la preuve qu’il existe souvent un élément important de succès que le travail acharné ne peut en soi expliquer. Ce n’est tout simplement pas vrai que « vous êtes l’auteur de votre propre chance ».
J’ai commencé ma carrière comme agent commercial, précisément comme vendeur de machines photocopieuses. J’étais jeune, plein d’ambition et travailleur. Mais, en réalité, je n’étais qu’un jeune parmi des milliers de jeunes diplômés nigérians, tous désireux de réussir. Comment suis-je parti de de là pour arriver où j’en suis aujourd’hui? le travail acharné, la résilience, la vision à long terme – mais aussi la chance bien sûr.
Un an après avoir obtenu ma maîtrise en sciences économiques de l’université de Lagos, j’ai posé ma candidature pour rejoindre une banque de la nouvelle génération, Allstates Trust Bank. L’offre d’emploi d’une page de la banque dans le journal exigeait un diplôme portant une mention minimum de « très bien ». Mais j’ai quand même postulé, en soumettant une lettre de motivation et le formulaire de demande d’emploi bien rempli avec mon diplôme en sciences économiques avec mention « Bien ».
Par chance, ma candidature a été examinée par le président-directeur général, un homme méticuleux qui a soigneusement lu ma lettre de motivation et qui a été séduit par la confiance qui se dégageait de mes écrits . « Je sais que je n’ai peut-être pas satisfait aux critères requis pour les postes vacants, mais je suis intelligent, déterminé, ambitieux et je ferai la fierté de la banque. Mon diplôme avec mention « Bien » ne reflète pas toute l’étendue de mon intelligence et de mes capacités, et je sais que je peux faire beaucoup plus » . Ayant lu ces mots, il a misé sur moi. N’étant pas « qualifié », il a néanmoins jugé bon de m’offrir une opportunité.
J’ai été invité à rejoindre la liste des candidats retenus, suivi d’une longue série d’entretiens et de tests supplémentaires. Au terme d’un processus très rigoureux, j’ai reçu de bonnes nouvelles: j’ai obtenu un poste en tant qu’analyste débutant. Jusqu’à ce jour, je me demande « qu’est se serait-il passé si le fondateur n’avait pas personnellement examiné ma candidature? « Et si ma candidature avait été rejetée au début? Et si je n’avais jamais eu l’opportunité de travailler chez Allstates Trust Bank?
Le récit continue: après 12 mois à la banque, à l’âge de 27 ans, je suis passé d’analyste au poste de directeur d’agence – le plus jeune responsable d’agence de banque de l’époque. J’étais travailleur, dynamique, créatif et j’accordais la priorité à faire avancer les choses, mais j’avais aussi la chance que mes patrons, Toyin Akin-Johnson et Ebitimi Banigo, en ont pris conscience et croyaient en moi. Ils ont tenté leur chance en me nommant chef d’agence après une période incroyablement courte à la banque. Ils ont trouvé chez moi les compétences nécessaires pour devenir un bon leader et étaient prêts à investir en moi et en mes capacités. Mon ascension au poste de Chef d’Agence en peu de temps est une belle histoire, mais je sais au fond de moi que j’étais chanceux et aussi digne de le mériter.
Ce poste de chef d’agence a constitué une plate-forme solide qui m’a propulsé vers plusieurs postes de direction. Lorsque nous, un petit groupe de jeunes débrouillards, déterminés et ambitieux, avions pris le contrôle de la Crystal Bank qui était au bord de la faillite, c’était le résultat direct des de la préparation et de l’encadrement dont nous avions bénéficié de nos supérieurs et de nos mentors au début de notre carrière. Sans l’intervention et la bonne volonté de ces personnes dans ma carrière, je n’aurais pas été préparé, car je devais assumer des rôles beaucoup plus importants. Ces possibilités d’apprentissage ont ouvert la voie aux réalisations de l’avenir. En terme simple, j’ai eu la chance d’être identifié et de bénéficier d’une grande confiance si tôt dans ma carrière, ce qui m’a mis sur la voie unique du succès. Je garde cela à l’esprit. Cela me rend humble et motive en grande partie ce que je fais aujourd’hui.
Quand j’ai quitté UBA en tant que Directeur Général en 2010 pour poursuivre d’autres intérêts, j’ai juré que je ferai ‘institutionnaliser’ la chance et ferai démocratiser l’accès aux opportunités pour les jeunes Africains par le biais de la Fondation Tony Elumelu. J’ai promis d’exploiter le succès que j’ai connu, de transmettre la chance et l’espoir, d’offrir des opportunités d’autonomisation à la prochaine génération d’entrepreneurs africains. Sans la chance au début de ma carrière, je ne serais pas l’homme que je suis actuellement . A présent, je suis leader et philanthrope parce que j’ai rencontré des personnes qui m’ont donné une chance au début de ma carrière. Ça a été un objectif de vie de concrétiser cet engagement de manière transformatrice et percutante.
Au cours des trois dernières décennies de ma vie en tant que banquier, investisseur et expert en redressement, j’ai eu l’occasion de rencontrer de milliers d’entrepreneurs comme moi. Beaucoup d’entre eux sont des jeunes, avec des rêves et des idées d’entreprise incroyables, mais sans l’expérience ni l’accès au mentorat et au soutien nécessaires pour créer des entreprises prospères. Mais, surtout, ils n’ont pas encore été exposés à la bonne opportunité.
Sur tout le continent, nos entrepreneurs sont travailleurs, identifiant les lacunes du marché des produits et services spécifiques, tout en comblant ces lacunes par leur innovation et leur ingéniosité. Pourtant, nombreux sont ces entrepreneurs débutants qui manquent souvent de capital, de réseaux, de la formation et du soutien nécessaires pour mener leur petite entreprise à l’échelle nationale ou régionale. Tout ce dont ils ont besoin, c’est d’un coup de main, de la chance, de quelqu’un pour croire en eux et leur permettre de tenter leur chance.
Voilà ce que propose la Fondation Tony Elumelu: une plate-forme pour autonomiser les entrepreneurs africains – de la formation à la gestion d’entreprise au mentorat, en passant par le financement et le réseautage – pour défendre leur cause et en leur donnant une voix mondiale pour concrétiser leurs ambitions. C’est précisément pour cette raison que j’ai lancé le programme entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu, doté d’un budget de 100 millions de dollars, pour autonomiser la prochaine génération d’entrepreneurs africains. En effet, il s’agit peut-être des UBA (United Bank for Africa) de l’avenir.
Alors, quand on me pose la question: ‘Tony, pourquoi vous et votre famille vous vous êtes engagés dans cette histoire? Qu’est-ce que cela vous rapporte?’ Je souris et raconte ma propre histoire à propos de la chance. La chance est réelle, elle est puissante et je m’engage à la diffuser le plus loin possible. J’en suis bénéficiaire et je suis passionné de la partager sur tout le continent, dans les 54 pays.
Je veux que nos jeunes entrepreneurs ambitieux postulent. Je veux que vous fassiez partie de ce mouvement mondial pour de bon. Je vous encourage à avoir l’audace de laisser la chance vous trouver. Il y aura 1260 places ouvertes à partir du 1er janvier 2019.
Serez-vous parmi les chanceux de cette année? Tentez votre chance! Votre avenir pourra prendre forme dès aujourd’hui.Postulez maintenant sur http://www.tefconnect.com