C’est une situation assez inédite ! Dans certaines Institutions d’Enseignement Supérieur de la Guinée, les conditions d’Études sont extrêmes.
Les Étudiants sont entassés comme des « boites de sardine » dans les amphithéâtres, non amplifiés. Là, ne parlez surtout pas de respect des gestes barrières. La pléthore est telle que certains Étudiants sont tenus obligés de suivre les cours debout par les fenêtres. Ou encore, faute de tables bancs, d’autres s’assoient à même le sol. C’est le cas, à l’Université Général Lansana CONTE de Sonfonia. Pour toucher du doigt cette réalité, nos confrères d’Africaguinee s’est rendu dans ce campus Universitaire où des Étudiants ont livré leur témoignage.
Étudiant en Administration des Affaires, Mamadou Hady témoigne :
« L’année dernière, nous étions divisés en 2 groupes. Cette année, nous sommes tous réunis dans la même salle. Il y a des étudiants qui n’arrivent même pas à avoir de la place. Pour avoir de la place, certains viennent à 5 heures du matin. Par contre, d’autres sont obligés de s’assoir par terre pour suivre les cours. Un Étudiant qui reste débout pour suivre un cours ne peut pas se concentrer à plus forte raison comprendre quelque chose. Parce que, de là où il est arrêté, il peut avoir des crampes, de la fatigue. Il ne peut avoir de la concentration pour mieux suivre trois heures de cours dans cette situation », témoigne-t-il.
Amadou BARRY, Étudiant en Sciences politiques renchérit : « Vous pouvez trouver dans un amphi près de 500 Étudiants. Dans notre salle, on s’assoie entre 4 et 5 Étudiants par table. Certains Étudiants sont obligés de s’arrêter dehors pour suivre les cours à partir des fenêtres. On ne peut pas comprendre les cours dans ces conditions alors que certaines salles ne sont pas amplifiées », dénonce l’Étudiant.
Interpelé sur la pléthore dans les salles de classe, le responsable du Syndicat National Autonome de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNAESURS) évoque les causes :
« C’est une réalité qu’il ne faut pas nier. L’autorité est belle et bien informée de cela. Mais, il y a quelque chose qu’il faut comprendre, l’Etat, cette fois-ci, a envoyé pas moins de 10 000 nouveaux étudiants, c’est-à-dire ceux qui font licence 1 sans compter ceux de licence 2 et 3. Il y a environ 20 mille étudiants dans le campus », a-t-il expliqué.
La capacité d’accueil est limitée, explique le syndicaliste Abdoulaye Bodjé BALDE, avant d’évoquer les pistes de solutions déjà envisagées.
« Si dans une salle, on affecte 200 étudiants et qu’on se retrouve avec 300 ou plus, le groupe est éclaté en deux « A et B ». Les chefs de département sont à pieds d’œuvre pour procéder à cela. La deuxième chose, les autorités Universitaires ont commandé des bancs. Plus de 300 ont été envoyés et qui seront repartis dans les salles de classe où il y a un manque », ajoute ce syndicaliste.
Interrogé sur cette situation, le Recteur de l’Université de Sonfonia, Amadou Oury Koré BAH, a déclaré que c’est « une réalité dans toutes les Universités publiques du pays ».