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Détournement de fonds à la DPE de Gaoual : témoignage d’un Enseignant victime

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Images d'Illustration

Comme annoncé précédemment, la direction préfectorale de l’éducation de Gaoual a été secouée récemment par un scandale de malversation financière. Accusés d’avoir comploté pour détourner une partie des primes d’incitation des enseignants au compte du mois de mars, le DPE Gonana DORE et deux de ses proches collaborateurs ont été suspendus pour trois mois. 7 des 8 délégués scolaires de l’enseignement élémentaire de la préfecture ont également été révoqués de leurs fonctions. Nos confrères de  Guineematin.com a rencontré l’un des enseignants victimes qui a accepté de témoigner sur son cas personnel.

Faya Enock OLIANO, enseignant à l’école primaire de Ben Bela, dans la sous-préfecture de Koumbia, commence par souligner qu’il est la plus grande victime dans cette affaire. Car, dit-il, il est tombé malade en tout début d’année scolaire et devait quitter son lieu de service pour aller se soigner. Et le problème a commencé pour lui lorsqu’il est allé demander un congé médical au directeur préfectoral de l’éducation.

« Le DPE m’a dit que pour avoir la permission, il devra prélever chaque mois, un montant de 500 000 francs sur mon salaire. J’ai dit non. Comment est-ce que moi qui suis payé à 1 500 000 francs, je peux me soigner s’il coupe 500 000 de mon salaire ? Il a dit alors qu’il me donne une autorisation d’absence de 3 jours. Moi aussi, je suis parti en forêt pour me traiter. Comme mon salaire était viré, je l’ai reçu à la fin du mois. Mais le DPE m’a appelé pour me menacer au téléphone.

Il a dit que si je ne lui donne pas 500 000 francs dans mon salaire, il mettre mon nom sur la liste des déserteurs. J’ai été obligé de lui transférer 450 000 francs. Ça c’était en fin novembre. En janvier, il y a eu la grève du SLECG, les salaires ont été dévirés. Et le DPE a demandé à ce que mon salaire passe dans ses mains pour qu’il puisse prélever 300 000 francs dedans avant de me remettre le reste », soutient l’instituteur.

En plus de son salaire qui a été diminuée, Faya Enock OLIANO indique que le directeur préfectoral de l’éducation de Gaoual a détourné également ses primes d’incitation que l’Etat a accordées aux enseignants suite à la grève du SLECG.

 « Quand les primes sont venues, les responsables de la DPE ont mis de côté la liste des enseignants venant du département, ils ont établi leur propre liste. C’est comme ça que moi, j’ai été privé de mes primes pour les mois de janvier et février. Pour le mois de mars, j’ai été appelé par mes amis qui m’ont dit de tout faire pour être là-bas pour ne pas qu’on détourne une nouvelle fois ma prime. Je me suis arrangé à arriver à Gaoual avant la paie.

Mais, ils ont payé tous les autres, excepté moi. Le lendemain, je suis allé à la DPE de Gaoual pour réclamer mes primes. Quand je suis arrivé là-bas, Moussa CAMARA, le chef section enseignement fondamental, m’a dit que pour percevoir mes primes, il y a une condition. Mais j’ai préféré attendre le DPE en personne pour en parler avec lui. Et une fois arrivé, celui-ci s’est entretenu avec ses collaborateurs, après il m’a remis un montant de 750 000 alors que je devais recevoir 1 300 000 francs. Il m’a dit de me contenter de ça pour cette fois et que prochainement je vais recevoir le montant intégral », a-t-expliqué.

Très remonté cette situation, l’enseignant a décidé de se faire entendre plus loin en allant expliquer sa situation à l’inspection régionale de l’éducation (IRE) de Boké. « Après la rencontre avec l’IRE, il a appelé le DPE de Gaoual pour lui faire de la situation que je lui ai exposée. Et le DPE m’a appelé à son tour pour m’envoyer 250 000 francs via Orange money, mais je lui ai dit qu’il reste 300 000 francs. Et le lendemain, il a envoyé les 300 000 francs restants. Donc finalement, j’ai reçu intégralement ma prime du mois de mars, mais je n’ai rien reçu en ce qui concerne les primes de janvier et de février », a dit Faya Enock OLIANO.

En plus de lui, de nombreux autres enseignants de la préfecture de Gaoual se plaignent de la ponction de leurs primes d’incitation au compte du mois de mars. La direction préfectorale de l’éducation a prélevé 300 000 francs sur la prime que devait percevoir chacun d’entre eux. Après les sanctions prises par le ministère de l’éducation à l’encontre des cadres impliqués dans cette affaire, ces enseignants souhaitent désormais que le département prenne des mesures leur permettant de récupérer leur argent détourné.