En Guinée, la descente aux enfers se poursuit pour les Enseignants évoluant dans les écoles privées. A Ansoumanyah Plateau 2, dans la préfecture de Dubréka, plusieurs d’entre eux se disent menacés d’expulsion de leurs habitations parce qu’ils n’arrivent plus à payer les frais de loyer. Ces derniers exhortent l’Etat guinéen à leur venir en aide pendant qu’il est encore temps.
Mamadou SOUMAH est enseignant dans une école privée de cette localité. Comme la plupart de ses collègues évoluant dans le privé, sa vie a basculé depuis fin mars dernier, lorsque les autorités guinéennes ont décidé de fermer les écoles pour limiter la propagation du coronavirus dans le pays. Cela fait plus de deux mois qu’il ne perçoit pas de salaire, et peine donc à trouver de quoi nourrir sa famille. Aujourd’hui, il risque même de perdre son logement.
« Vraiment, nous souffrons beaucoup actuellement, parce que nous sommes privés de salaire en cette période de crise sanitaire. Les fondateurs des écoles privées refusent de nous payer parce que selon eux, c’est lorsqu’il y a travail qu’on vous paie. Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous sont menacés d’expulsion de leurs habitations parce qu’ils n’arrivent plus à payer le loyer. Je profite donc de votre micro pour demander à l’Etat de nous venir en aide. Sinon je ne sais pas où caser ma famille en cas de déguerpissement. Si l’Etat ne nous aide pas, on ne pourra pas s’en sortir », a-t-il alerté.
Même son de cloche chez Nema KOULEMOU, professeur de Géographie dans un collège privé de la place. Lui aussi mène une vie assez compliquée actuellement. « Hier, mon concessionnaire est venu menacer de me faire sortir de sa maison à la fin du mois de mai, si d’ici-là je ne paie pas ce que je luis dois. J’ai tenté vainement à maintes reprises de lui expliquer que c’est en raison de la crise sanitaire actuelle et ses conséquences économiques que je n’arrive pas à payer le loyer.
Il se trouve que les écoles sont fermées, donc je n’ai pas de salaire et pas non plus une autre source de revenu. Depuis la fermeture des écoles, nous les enseignants du privé, nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Donc, je demande au président Alpha Condé et à son gouvernement de penser aussi à nous en cette période difficile », a sollicité cet autre enseignant