Home Campus Dur d’être étudiant, boursier guinéen au Maroc : « Nous avons faim, nous...

Dur d’être étudiant, boursier guinéen au Maroc : « Nous avons faim, nous sommes oubliés et abandonnés »

144
0
SHARE

Les étudiants boursiers Guinéens au Maroc dénoncent leurs conditions de vie très difficiles. Depuis 11 mois, plus de 600 d’entre eux n’ont pas reçu leurs bourses d’études au compte de l’année universitaire 2023-2024. Dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com, samedi 03 août 2024, le secrétaire général adjoint de l’Association des élèves et étudiants guinéens au Maroc, Mandjou SOUAMAORO, dénonce cette situation qui les plonge dans la précarité et le manque de considération de l’État à leur égard. Toutes les démarches menées auprès du Service national des bourses extérieures (SNABE) sont restées jusqu’à date infructueuses.

On croyait ces mauvaises habitudes révolues, mais elles persistent. Au moment où des lauréats guinéens sont en train d’être préparés pour aller au Maroc, ceux qui y vivent tirent le diable par la queue.

Mandjou SOUAMAORO, Secrétaire Général adjoint de l’Association des élèves et étudiants guinéens au Maroc, fait savoir que depuis 11 mois, 600 étudiants n’ont pas reçu leurs bourses. Un calvaire indescriptible.

« Ça fait pratiquement 11 mois que nous n’avons rien reçu de l’État au titre de nos compléments de bourses. Nous sommes plus de 600 étudiants guinéens, les conditions de vie ne sont pas les mêmes, comparativement au pays. Le coût de la vie est très élevé. À date, nous avons des compatriotes qui sont dans des situations indescriptibles, parce qu’ils se font virer de leurs appartements. Beaucoup ne vivent presque pas, nous survivons tous. Mais, il y a des catégories d’étudiants, nous sommes issus pour la plupart de familles très modestes. Si l’État ne nous paie pas, ça nous impacte considérablement, ça nous empêche même d’étudier. Il y a une deuxième catégorie d’étudiants, il s’agit de la promotion 2020-2023, qui n’a jusqu’à date rien reçu de l’État. Nous, par exemple il y a le reliquat qui sont d’autres promotions qui ne sont pas de 2023 ont reçus. Au mois de janvier, le reliquat de la bourse de l’année dernière, vous voyez ce retard déjà. Au titre de l’année académique 2023-2024, nous n’avons rien reçu de l’État », a-t-il indiqué

Par ailleurs, Mandjou SOUAMAORO indique que les étudiants ont menés plusieurs démarches auprès des autorités, sans succès. Il demande le paiement des bourses d’études. « Il y a la liste des boursiers qui est déjà sortie. Les nouveaux boursiers qui doivent nous rejoindre, il faut qu’ils soient informés qu’une fois ici, l’État nous abandonne complètement. Nous avons écrit plusieurs fois au Directeur Général du SNABE, au ministre chef de cabinet de la Présidence, en la personne de Djiba Diakité. Nous avons adressé beaucoup de demandes à son excellence Monsieur l’ambassadeur à l’effet d’être transmise à qui de droit. Mais, jusqu’à date, aucune de nos demandes n’a connu une suite favorable. Ce qui nous écœure de plus, le service national des bourses d’études extérieur (SNABE), ne nous accorde aucune importance, aucun temps. Quand on leur écrit, personne ne nous répond. Maintenant, on ne sait plus à quel saint se vouer. Le seul moyen que nous avons, c’est la grève physique, en présentiel. Et des dispositions sont aussi prises pour empêcher cette grève, ce droit qui nous est constitutionnellement reconnu. Sincèrement, nous ne savons plus quoi faire, nous sommes dans des situations indescriptibles. Nous sommes en vacances en ce moment, la particularité du Maroc est qu’ici, il n’y a pas de job étudiant. Ici, c’est des élèves fraichement sortis du secondaire qui viennent ici. Donc, la plupart ne sont pas mature, nous sommes des enfants. On nous jette ici, il y a des travaux qu’on ne peut pas faire, on en trouve même pas. Le problème, ce qu’on doit nous donner, on ne nous le donne pas. Nous réclamons le paiement de nos compléments de bourses maintenant et aussi le respect du calendrier préétabli. Selon lesquels le complément de bourses doit être payé en trois tranches. Imaginer une année d’emblée sans rien du tout et on est en vacances. Nous ne percevons rien et nos parents sont fatigués. Nous avons faim, nous sommes oubliés et abandonnés complètement. Nous avons prévu de grever, il faut aller à l’ambassade, ce sont des pick-up qui sont là-bas pour nous empêcher », dénonce notre interlocuteur.

Guineematin