L’atelier axé sur la Revue Sectorielle de l’Education et de la Formation élaborée en 2022, a été officiellement lancé ce mercredi 17 mai 2023, dans un réceptif hôtelier dans la capitale guinéenne, Conakry.
Cette rencontre mobilise plus de 70 cadres évoluant dans le secteur éducatif guinéen (Ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’Emploi, ministère de l’Éducation Près -Universitaire et de l’Alphabétisation, ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation) et les partenaires techniques et financiers.
Durant trois jours (mercredi 17 à vendredi 19 mai 2023), des cadres du système éducatif guinéen vont échanger sur la revue sectorielle de l’éducation élaboré en 2022.
Le Président du groupe sectoriel de l’éducation, a dans son allocution de circonstance, expliqué l’objectif de réel de cet atelier. Selon Dr Youssouf Boundou SYLLA, cette rencontre va permettre aux acteurs du système éducatif guinéen d’examiner de manière conjointe les résultats, les progrès et les performances enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre du plan sectoriel.
« La revue sectorielle conjointe qui nous réunit ici ce-jour, constitue pour nous, acteurs du système éducatif, un espace d’échange autour des engagements communs, afin de mesurer nos rendements par rapport à nos ambitions et nous projeter de manière efficace et efficiente, à travers un processus participatif, tout en examinant de manière conjointe les résultats, les progrès et les performances enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre du plan sectoriel. C’est pourquoi, je suggèrerais d’organiser des discussions autour des principales difficultés en s’attaquant aux causes profondes et proposer des solutions pertinentes, en spécifiant des actions urgentes et des corrections efficaces à intégrer dans la planification 2023 de la Loi de Finances Rectificatives (LFR).
Aussi, projeter la planification 2024 au titre de la loi de finances Initiale (LFI), en vue de favoriser la réalisation des objectifs du ProDEG et renforcer son impact sur le secteur éducatif guinéen. A cet égard, je vous exhorte à fonder vos différentes analyses et propositions d’actions sur les principes de la Gestion Axée sur les Résultats. Car, seuls les résultats pourront faire changer positivement la situation de notre système éducatif », a expliqué le Secrétaire Général du ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’emploi.
Poursuivant, M. SYLLA a lancé un appel aux participants en ces termes : « Je voudrais nous exhorter à la rigueur au cours de cette session, en faisant en sorte que ces travaux puissent déboucher sur des recommandations pratiques et opérationnelles, qui permettront aux uns et aux autres de traduire en actes concrets, les idéaux d’éducation pour tous».
Dans le souci d’améliorer son système éducatif, la République de Guinée s’est dotée d’un programme décennal de l’éducation ProDEG 2020 – 2029, bâti autour de six (06) programmes prioritaires.
A savoir :
- L’accès équitable à l’enseignement général ;
- La qualité et la pertinence des enseignements ;
- L’alphabétisation et l’éducation des adultes ;
- L’expansion et la réforme de l’ETFP ;
- La réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et ;
- La gouvernance et le pilotage du système.
« Depuis l’endossement de cette stratégie sectorielle, une revue sectorielle conjointe est faite chaque année au cours de laquelle le programme décennal est évalué avec une attention particulière portée sur chacun des programmes prioritaires, afin d’évaluer le niveau d’atteinte des indicateurs de pilotage », a expliqué Ibrahima Kalil CAMARA, secrétaire permanant du programme décennal de l’éducation en Guinée.
Il souligne que ces indicateurs seront présentés par programme et sous-programmes. « Les écarts entre les prévisions et réalisation seront mis en évidence afin de mesurer la performance du secteur. Une description des indicateurs et des cibles seront proposés. Elle sera basée sur les résultats, ainsi que sur une chaîne de résultats, décrivant comment les progrès réalisés sur ces indicateurs ont entraîné un changement transformationnel en termes d’équité, d’efficacité et de résultats d’apprentissage. C’est pourquoi, il est important de passer en revue la planification de l’année 2022 qui marque la troisième année d’exécution du ProDEG, identifier les contraintes majeures auxquelles le système est confronté à travers une analyse in fine des indicateurs et tirer des leçons et proposer des leviers de changement pour la planification 2023 LFR et LFI 2024 à travers des échanges de fond avec tous les acteurs présents, qu’ils soient des partenaires sociaux, techniques ou financiers. C’est également un moment essentiel pour mesurer l’impact de notre action et redéfinir de nouvelles », a ajouté M. CAMARA.
Au nom de partenaires techniques et financiers, la représentante adjointe de l’UNICEF en Guinée a quant à elle expliqué qu’à l’instar des autres revues sectorielles de l’Éducation, celle-ci constitue un moment important pour évaluer l’accomplissement de tous les engagements pour la réalisation du droit de tous les enfants à une éducation de qualité.
« Cette revue doit nous permettre, entre autres : de faire le bilan des performances au regard des principaux indicateurs d’accès à l’éducation, de la qualité des enseignements et des apprentissages et de la gouvernance du secteur ; D’identifier les nouvelles opportunités et débattre des réponses à apporter aux nouveaux défis auxquels est confronté le système éducatif et d’harmoniser nos démarches pour une mise en œuvre réussie des réformes éducatives prioritaires.
En 2022, le sommet mondial sur l’éducation a mis un accent particulier sur la crise d’apprentissage, qui risque d’empêcher l’atteinte des Objectifs de Développement Durable. Particulièrement l’ODD 4 qui concerne l’accès à une éducation de qualité basé sur un même pied d’égalité, pour tous, et promeut les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
En République de Guinée, les résultats des examens nationaux ont démontré l’ampleur de cette crise d’apprentissage, confirmant ainsi les résultats de la plus récente évaluation internationale, le PASEC 2019. En même temps, les acteurs éducatifs ont eu l’opportunité d’analyser les facteurs favorables à un système éducatif de qualité devant aboutir, in fine, à un pacte de partenariat destiné à accélérer l’atteinte des résultats du ProDEG », a détaillé Alessia TURCO.
« Pour les PTFs, la tenue de la présente revue constitue également une occasion propice pour joindre nos efforts en vue de soutenir la réforme éducative prioritaire axée sur la question enseignante, identifiée à l’issue d’une analyse causale rigoureuse et participative. Cette revue nous permettra donc d’œuvrer pour une mise en œuvre coordonnée, efficace et efficiente du ProDEG. A la lecture du rapport de performance du secteur et de celui des visites conjointes de terrain, nous notons que certains indicateurs sont en progression. En dépit de ces progrès, le système reste malgré tout confronté à de grands défis qui sont entre autres :
- Le sous-financement de l’éducation ;
- La faiblesse de l’offre par rapport à la demande scolaire avec une dégradation poussée des infrastructures ;
- La persistance des disparités entre genres et zones ;
- Le niveau des enseignants et leur mauvaise allocation ;
- La faiblesse de la qualité des enseignements et apprentissages à tous les niveaux ;
- L’inadéquation des formations avec les besoins réels du marché de l’emploi.
Les PTF fondent l’espoir que les orientations stratégiques portées par le ProDEG et la mise en œuvre effective des plans d’actions élaborés répondront à ces défis pour relever le pari des Objectifs du développement Durable (ODD) », a lancé la représentante adjointe de l’UNICEF en Guinée.
Africaguinee