Par Michel Pépé BALAMOU, Secrétaire général du SNE : À seulement sept (07) semaines des examens nationaux session 2023, l’école guinéenne court un risque sérieux d’éventuelles perturbations des cours dans les concessions scolaires surtout celles de l’intérieur du pays occupées à 80 % par des enseignants contractuels communaux qui, depuis près de 6 mois sont sans salaires et sans accompagnement de cotisation parentale bloquée depuis que l’Etat a commencé à payer un mois.
Il est d’une urgence humanitaire de voler au secours de ces soldats de la craie qui ont abandonné tous les conforts de la capitale pour se mettre au service de l’école de la République dans les zones enclavées en y abandonnant femmes, maris et enfants.
Aujourd’hui beaucoup d’enseignantes contractuelles ont perdu leurs foyers, des enfants déscolarisés, des familles délogées par manque de paiement de frais de scolarité et de loyer.
Par endroit, nous félicitons et remercions les autorités du CNRD pour avoir payé un mois d’arriérés de salaire et entériné le principe du paiement des salaires de 1012 enseignants contractuels communaux omis lors de la précédente mission de supervision des opérations de paiement des primes des contractuels. Il s’agit notamment des 250 omis de Boké, les 65 omis de Fria, les 27 omis de Kassa, les 9 omis de Timbo (Mamou) et les omis des autres préfectures.
Cependant, nous invitons humblement le gouvernement à bien vouloir payer intégralement les six mois d’arriérés de prime qui s’élèvent à 120 milliards de francs guinéens dont 20 milliards par mois, histoire de préserver la paix et la quiétude sociale dans nos concessions scolaires. Nul n’ignore que les opérations de recensement faîtes par les militaires à l’intérieur du pays, la course effrénée à la recherche d’extraits d’acte de naissance et de carte d’identité nationale biométriques, le recensement des contractuels, le paiement des primes des contractuels, l’organisation de la formation continue des enseignants en pleine année scolaire, l’organisation de la semaine nationale du mérite scolaire (SENAMSCO) ont sérieusement perturbé les cours à l’intérieur du pays, étant donné que l’année scolaire 2022-2023 ne comprend que 31 semaines et qu’un programme d’enseignement ne peut être évalué qu’au moins à 75 % de son taux d’exécution.
De l’autre côté, nous sommes conscients des dysfonctionnements relevés sur le terrain par les différents rapports de la mission d’évaluation et de supervision des opérations de paiement des primes des contractuels communaux. Par contre nous pensons que les enseignants contractuels communaux ne sont en aucun cas responsables de ces dysfonctionnements mais les cadres des collectivités locales et des services techniques déconcentrés de l’éducation… C’est sur eux il faut sévir pour avoir fait un recrutement subjectif par endroit afin d’éviter la récidive. L’impunité encourage la récidive.
Par ailleurs, tout travail fait mérite un salaire. C’est le travail qui est payé et non le travailleur surtout qu’il y a des contrats de travail dûment signés par les différents maires. Or les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faîtes. Et nul ne doit se prévaloir de sa propre turpitude. Bref les contractuels ont accompli leur part de contrat, il revient à l’Etat d’accomplir la sienne.
Aussi faudrait-il signaler qu’un contrat annuel exige le paiement des 12 mois de l’année qui s’élèvent à 240 milliards y compris les 3 mois de vacances.
Les primes d’incitation mentionnées dans les différents contrats de travail doivent être aussi payées en fonction des zones d’affectation.
Après le paiement intégral des arriérés et des autres mois suivants, le syndicat national de l’éducation (SNE), la coordination nationale des enseignants contractuels communaux de Guinée ( CNEG) et le collectif des professionnels de l’éducation (CECI) seront solidaires de toute initiative allant dans le cadre de l’assainissement total de la liste.
Nous plaidons aussi en faveur de l’octroi de matricules à tous les contractuels qui se trouvent dans les normes et l’intégration des contractuels de Conakry dans le processus et surtout l’engagement de tous ceux qui sont dans les normes à la fonction publique des collectivités locales après le contrôle et l’assainissement de la liste.
Aux autorités du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, invite leur est faite à sortir de leur mutisme pour communiquer officiellement sur les étapes suivantes tout en utilisant des éléments de langage visant à rassurer les uns et les autres et non des propos de diversion visant à traîner les pas jusqu’à la fermeture des classes. Un langage vrai et limpide
Aux enseignants contractuels communaux, invite leur est faite à rester optimistes, sereins vigilants, mobilisés et surtout à faire confiance au syndicat, à la coordination et au collectif qui font tout avec leurs maigres moyens pour trouver une issue rapide et efficiente à cette crise qui n’a pas raison d’être.
Le syndicat est une force sociale d’alerte, d’interpellation et de propositions. Il n’est pas une force de prise de décision. Il n’engage pas, ne paie pas et ne licencie pas.
Nous osons espérer qu’un dénouement heureux se profile à l’horizon.
À l’impossible nul n’est tenu.
Vive le paiement des arriérés !
Vive le rétablissement des omis dans leurs droits !
Vive le paiement des 12 mois de l’année !
Vive le paiement des primes d’incitation !
Vivement la prise en compte des contractuels de Conakry !
Vive l’engagement des contractuels communaux à la fonction publique locale !
Ensemble, nous pouvons et nous vaincrons.
Unis et solidaires, nous serons forts.
Désunis, nous mendierons.
« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent »
Camarade salut !
Michel Pépé Balamou