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Se loger à Mamou, un casse-tête pour les Étudiants : pas de visite ni musique (témoignages)

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Les Étudiants de l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou disent tirer le diable par la queue. Ils n’ont pas de dortoirs et les maisons qu’ils prennent en location sont extrêmement chères. Les bourses d’entretien ne sont réservées qu’au paiement des dettes qu’ils contractent pour survivre. Notre correspondant basé dans la préfecture a recueilli quelques témoignages en leur sein. 

Amine BANGOURA fait la licence 1 et étudie la technologie des équipements biomédicaux à l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou. Ici, il mène une vie privée loin de ses parents vivant à Conakry. Une vie Estudiantine remplie de difficultés liées à la nourriture et aux soins médicaux, explique l’Étudiant, âgé d’une vingtaine d’année.

« À Mamou ici, je mène une vie privée. Je vis avec mes amis. Nous sommes au nombre de quatre. On vit ensemble ici mais ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile de vivre loin des parents. Parce que les parents sont là pour nous aider. Et vouloir les quitter et venir ici pour les études, ça c’est autre chose.

Ici pour manger on fait des cotisations. Et des fois, on n’a rien, donc on reste sans manger. Et dans ces situations pareilles, on a les larmes aux yeux. Pour le logement, en ville d’ici, c’est cinq kilomètres. Et vouloir loger en ville et venir chaque jour si tu n’es pas dans une famille d’accueil où au moins quand tu te retournes tu peux manger, c’est impossible. Imagine cinq kilomètres aller et retour ça fait dix kilomètres. Et tu n’as rien à manger à la maison. C’est pourquoi on préfère rester près de l’institut. Mais les maisons proches de l’institut coûtent très cher. Vraiment. Parce que c’est ce qu’on voit. C’est pourquoi nous, nous demandons à l’Etat guinéen de nous aider. Même si l’Etat donne deux millions par mois à chaque étudiant, ça ne va pas suffire. Sans se mentir. Parce que la vie est dure. Ce qu’on nous donne, si tu enlèves le loyer dans ça, rien ne reste », témoigne l’Étudiant Amine BANGOURA.

À Mamou, l’État guinéen n’a pas construit de dortoirs pour les Étudiants. Amine et ses amis, au nombre de 3, sont en location dans une maison qui coûte cher, raconte son camarade Saa Georges LENO.

« La vie des étudiants à Mamou est difficile. D’abord il faut dire que les maisons sont très chères à Mamou ici. Et quand nous sommes dans ces maisons aussi nous avons des problèmes avec les propriétaires des maisons.

Quand tu es dans une maison ici, tu n’envoies pas ton ami, tu ne joues pas de la musique, il y a tout ça. Dans ce cas de figure, c’est difficile. L’Etat n’a qu’à construire les dortoirs pour nous à Mamou ici. Parce que quand nous quittons chez nos parents, arrivés ici, c’est des maisons on loue et c’est très cher. Les parents sont obligés de nous envoyer de l’argent à chaque fois. Donc le mieux c’est de construire les maisons ici », invite Saa Georges LENO.

Esther KAMANO fait la licence 3 et étudie la conception et la fabrication mécanique à l’université de Mamou. Pour atténuer ses charges, elle est aussi en colocation avec sa copine.

« Bon c’est pas du tout facile mais on se débrouille. Je suis en colocation avec ma copine. La première année, quand j’étais venue, j’etais seule. Là où j’etais logée, c’etait un peu distant, vu que l’institut est trop éloigné de la ville. Donc je dépensais trop. Mais en deuxième année, je me suis vue avec ma copine. Elle m’a dit de venir rester avec elle. Donc je me débrouille avec elle. On vit ainsi, selon les moyens », raconte cette Étudiante.

Dans les Universités du pays, les bourses d’entretien sont offertes aux étudiants pour se prendre en charge. Cependant, les montants qu’ils perçoivent sont insuffisants à leurs yeux, comme l’explique Sia Marie TOLNO, Étudiante en licence 3, département technique de laboratoire.

« Les montants ne sont pas suffisants. Ça nous aide ici mais c’est peu. La troisième année c’est trois cent mille. C’est-à-dire chaque mois cent mille. Quand on prend cet argent, ça trouve que certains ont suivi des formations, d’autres sont endettés. Dès qu’on leur paye leur pécule, ils remboursent les dettes. Et il y a le problème de maison. Nous déjà notre chambre on paye trois cent mille. Donc dès qu’on prend on paye la maison », explique-t-elle brièvement.

Même si le gouvernement de transition a récemment rehaussé les bourses d’entretien, les Étudiants guinéens en général et ceux de l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou en particulier, continuent de tirer le diable par la queue. Il faut ajouter que la plupart des étudiants déclinent les interviews du côté de l’IST de Mamou. Le font-ils par peur des responsables ? La question reste posée.

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