Une frange de professeurs a formulé des réserves sur les résultats du Comité technique spécialisé, sciences juridiques et politiques session de 2022 du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames). Le sujet a alimenté les débats sur les réseaux sociaux où ont circulé ces requêtes. Le Cames a rappelé à l’ordre.
Les requêtes des professeurs Placide Moudoudou, Godefroy Moyen, tous deux doyens honoraires à la faculté de droit de l’université Marien-Ngouabi, défraient la chronique sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. Ils ont, en effet, émis des réserves sur les résultats du Comité technique spécialisé : sciences juridiques et politiques session de 2022, validés par le Comité consultatif général du Cames, tenu les 28 et 29 juillet, à Conakry, en Guinée. Complot, impartialité, subjectivité dans le traitement des dossiers ont été évoqués.
« Ces résultats me paraissent tellement surprenants qu’ils reflètent le travail d’une magouille bien orchestrée », a indiqué le Pr Placide Moudoudou, dans sa requête. Il a, par ailleurs, fait état, dans le même document, de l’hostilité de certains compatriotes universitaires qui entretiennent des relations étroites et sulfureuses avec le bureau du Comité technique spécialisé, sciences juridiques et politiques ; des réunions occultes organisées à Brazzaville pour décider du sort de certains candidats et transformer l’échec des autres prétendants en réussite.
Une autre requête du Pr Godefroy Moyen abonde dans le même sens. « Le Cames, institution d’intégration qui fait la fierté de l’Afrique, sert désormais d’instrument de règlement de compte par personnes interposées. Le président du Comité technique spécialisé ainsi que d’autres membres sont amis avec mes compatriotes qui ont juré que jamais, tant qu’ils sont en vie, je ne deviendrai pas professeur titulaire. Dès qu’ils ont appris que mon dossier était parmi les mieux constitués, ils ont multiplié des initiatives honteuses, afin de produire un résultat contraire à la réalité. », dit-il.
Rappel à l’ordre
Selon les sources concordantes, la procédure n’a pas été respectée par les professeurs ayant formulé des réserves. Ils devraient saisir le président de l’Université Marien-Ngouabi qui, à son tour, devrait acheminer des requêtes au niveau du Cames. Ce qui est conforme au code d’éthique et de déontologie que le Cames a publié pour rappeler à l’ordre. « Nul ne peut porter une information ou une réclamation à la connaissance du secrétaire général, sans se référer préalablement au responsable de l’instance ou de l’institution à laquelle il est rattaché ou du programme auquel il prend part », souligne le code en son article 28 sur la procédure.
La même disposition indique que par dérogation la saisine directe du secrétaire général est autorisée lorsque l’organe compétent dans l’institution, régulièrement saisi, n’accomplit pas, à l’expiration d’un délai de deux mois à compter de la date de sa saisine, les diligences nécessaires pour porter la réclamation à la connaissance du secrétaire général du Cames.
Des sanctions en cas de faute
Des sanctions sont prévues pour manquement aux règles d’éthique et de déontologie. « Tout membre des instances ou du personnel du Cames ou participant à ses programmes qui se rend coupable de manquement aux règles du présent code encourt une ou plusieurs des sanctions », indique l’article 26 du code d’éthique et de déontologie de l’institution panafricaine de l’enseignement supérieur. A propos de ces sanctions, nous notons l’avertissement ; le blâme avec inscription au dossier ; la suspension pour une durée d’un an à trois ans ; l’interdiction de participer aux programmes du Cames pour une durée qui ne peut être inférieure à un an, ni supérieure à trois ans ; l’interdiction pour une durée qui ne peut être inférieure à un an, ni supérieure à trois ans, de certifier ou d’authentifier les documents émanant des établissements et destinés au Cames ; l’annulation de l’inscription obtenue de manière irrégulière.
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