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Projet de Construction de Kobayah Tayaki: Elhadj Bailo SOW, DG de la SGCG à cœur ouvert ! (interview)

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Dans un entretien accordé à notre rédaction, le Directeur général de la Société de gestion et de construction guinéenne (SGCG) qui sort des sentiers battus, nous parle du projet de construction de la nouvelle ville de Kobayah Tayaki. Revenu en Guinée en 2008, après ses études à Londres, Elhadj Bailo SOW multiplie les actions de bonne volonté et fait de son mieux pour sortir ses compatriotes de l’extrême pauvreté. C’est surtout après les casses de Kaporo rail, que les Guinéens découvrent le jeune philanthrope avec son offre de deux hectares aux déguerpis. Aujourd’hui sa société qui bénéficie d’une confiance des partenaires Chinois, emploie plus de 400 personnes.

 Universiteactu : Bonjour! M.SOW

Elhadj Bailo SOW:Oui Bonjour !

Présentez-vous et parlez-nous de votre société ?

Je m’appelle  El hadj Bailo SOW, Directeur général de la Société de gestion et de construction guinéenne (SGCG) qui est une entreprise spécialisée dans la construction et la commercialisation des matériaux de construction, la promotion immobilière et la gestion intensive des grands projets. Elle a été créée le 23 juin 2015, en République de Guinée.

De nos jours nous avons un chiffre d’affaire estimé à 500 milliards GNF soit à peu près 100 milliards GNF par an, depuis sa création. Elle emploie 86 personnes à temps plein, plus de 350 sous-traitants. Elle possède 40 camions bennes. La SGCG est représentée dans les 8 régions administratives du pays. Nos représentants dans ces régions ne sont que des sous-traitants. Il faut noter que tous les 86 employés sont présentement à Conakry.

Au sein de la SGCG nous avons trois actionnaires. Le PDG Mr Wang Hongjie de nationalité Chinoise, le vice-président Mr Lui Rong de nationalité Chinoise  et moi le Directeur Général, je suis Guinéen.

Vous avez un projet de construction de 18 500 logements à Kobayah Tayaki. Qu’en est-il ?

Le projet a été initié en 2018 par mes amis et moi en République de Guinée, à la suite d’une visite qu’on a effectué à Kobayah Tayaki, avec l’ex Gouverneur de la ville de Conakry le Général Mathurin  Bangoura. Il était question qu’on aménage la plage, mais lorsque nous avons vu toute cette étendue de 2000 hectares non aménagées, on a décidé d’initier un projet de construction d’une nouvelle ville à Kobayah Tayaki dénommé Dream City. Le projet consiste non seulement de construire 18 500 logements, mais aussi des infrastructures telles que des équipements :

  • Une grande gare routière ;
  • Des minis gares routières
  • Des écoles primaires
  • Des collèges et lycées
  • Des terrains de sport,
  • Des centres de formation professionnelle ;
  • Des dépotoirs d’ordures ;
  • Des usines d’épuration des eaux usées
  • Des marchés de proximité ;
  • Des stations de traitement des déchets ;
  • Un grand supermarché moderne
  • Des stations de traitement des déchets
  • Un grand Hôpital moderne (CHU)
  • Une grande université plus centre de loisirs
  • Des espaces verts et parcs urbains ;
  • Des CAAF
  • Des villages des arts  de la culture et jardins d’enfants
  • Des cimetières ;
  • Des Services de sécurité et de protection civile ;
  • Des stations-service
  • Des petites PME

Vous êtes le créateur de la SGCG. Comment la place du PDG est-il revenue à un Chinois ?

Au fait lorsque nous avons créé cette société en 2015, j’étais le seul actionnaire. En 2017, le gouvernorat de Conakry a initié un projet de reconstruction du marché Niger. Suite à ça, Mr Cherif (Visconti) nous a approchés pour reconstruire le marché de la Gare qui devait être le marché relais du marché Niger. Donc lorsque nous avons  eu ce contrat le Gouvernorat nous a découvert.  Nous avons demandé aux chinois de nous accompagner dans le cadre du financement c’est ainsi qu’ils ont accepté de nous accompagner à la hauteur de  5 millions de dollars.

On avait construit 400  boutiques, une mosquée, des toilettes modernes et des tables en béton. Lorsque l’Ex président (Alpha Condé, ndlr) avait appris qu’on a eu ce construit ce marché, il a ordonné au Ministre de la Ville de casser le marché que nous avons construit, soi-disant que c’est du blanchiment d’argent. Selon d’autres indiscrétions, c’est moi qui ai kidnappé El hadj Doura. J’ai été arrêté par la Brigade de recherche de Kipé  et ils m’ont détenu pendant 27 jours à la Brigade de Recherche de Matam.  Après investigation auprès des Banques et des partenaires chinois ils ont trouvé que tout était correct

Quand j’ai été relâché, les Chinois ont dit ‘’pour continuer maintenant nos projets, il faut qu’ils rentrent dans l’entreprise pour que les gens sachent que c’est sont eux les Financiers. C’est suite à cela qu’ils ont eu des actions dans l’entreprise.

En plus pour des grands projets comme celui de Dream City il faut forcement avoir des Chinois dans l’entreprise afin de rassurer aux financiers que l’entreprise appartient en partie aux Chinois.

Hier, notre objectif était de commercialiser les matériaux de construction, mais aujourd’hui nous sommes rentrés dans la production des matériaux de construction. A présent là où je vous parle, notre usine de ciment est en phase de finalisation. Les travaux sont  à 80 %. Toutes les machines sont arrivées au port de Dabulon Boke. Donc, on va rentrer en production, plus tard en fin d’année 2022. En dehors de cette usine de ciment, on a le projet de calcaire de Mali yimbering. Nous comptons transformer le calcaire en clinker  le commercialiser dans la sous-région et ravitailler les usines de la place. Tout cela pour nous aider à sauvegarder nos Devises et créer beaucoup d’emplois. Donc la SGCG SA a initié tous ces projets préliminaires afin de faciliter la réalisation du projet de Kobaya Tayaki.

Concernant la construction de cette nouvelle ville, ce ne sont pas les actionnaires qui vont apporter le financement, c’est plutôt Power China, l’entreprise qui a réalisé Kaleta, Souapiti et l’hôpital Sinoguinéen sur fonds propre.

Donc c’est cette entreprise qui est en train de nous accompagner pour construire la nouvelle ville de Kobayah Tayaki.

Elle a déjà investi plus de 2 milliards de dollars en République de Guinée.

A combien s’élève le coût du projet Kobayah Tayaki ?

Pour réaliser le projet Kobayah Tayaki, d’après le Business Plan, le coût s’élève à 1 milliard 25 millions de dollars. On a déjà un accord de préfinancement avec Power China pour financer les 479millions de dollars pour la première phase, après cette première phase il compte encore financer le reste. On avait d’autres Chinois qui étaient prêt à nous accompagner, mais Power China a dit ‘’non’’ qu’Elle détienne l’exclusivité en ce qui concerne la construction de Kobayah Tayaki. Par exemple pour l’usine de ciment, c’est CRCC 16 l’entreprise qui est en train de construire présentement les rails de Conakry-Simandou c’est cette Entreprise qui est en train de construire notre usine de ciment au port sec de Kagbelen.

Comment vous vous êtes retrouvés dans ce projet ?

On a initié ce projet avec le gouvernorat de la ville de Conakry, après que le marché qu’on a construit à la Gare fut cassé. Il faut rappeler que jusqu’à présent on n’a pas été remboursé. Mais puis que le gouvernorat avait la dette morale vis-à-vis de notre Entreprise c’est la raison pour laquelle nous avons initié le présent projet de construction de 18 500 logements sociaux et le Gouvernorat de la Ville de Conakry nous à appuyer. A la gare on a été en mesure d’honorer nos engagements donc pour tout projet je pense qu’on aura l’appui du Gouvernorat et du Ministère de la Ville.

Lorsqu’on avait eu la convention pour la construction du marché de la Gare à moins de six mois on avait déjà construit l’ensemble des édifices. Lorsque l’Ex président de la République avait ordonné à l’Ex Gouverneur  d’ouvrir les plages tout le Gouvernorat était favorable pour qu’on les accompagne pour aménager toutes les plages (Rogbanes, Takonko, Benares et Tayaki). C’est ainsi nous avons visité toutes les plages y compris  la plage de tayaki.

Parmi toutes les plages c’est celle de Tayaki qui a retenu notre attention. Le Gouvernorat voulait qu’on indemnise les occupants et qu’on aménage tout le domaine mais nous avons cherché à sensibiliser le Gouvernorat d’épargner les domaines qui appartiennent déjà à des citoyens Guinéens tel que celui de Sano paix à son âme et d’autres.

La partie que nous aménageons appartenait à 13 familles et la partie de Memgbé appartient à l’Etat. Donc notre aménagement porte sur le domaine appartenant aux 13 familles y compris la partie de l’Etat.

Les 13 familles ont été indemnisées y compris celles concernées pour l’accès de la Route Sonfonia –Tayaki-Memgbe Bawa

Et depuis, qu’est-ce que vous avez fait ?

Depuis lors, on a fait les levés topographiques avec le cabinet Sandouno, ça été approuvé par la DATU à Coléah. On a fait le plan d’occupation, l’étude d’impact environnemental et social, le Business plan, l’Etude technique et l’étude de faisabilité. Toutes ces études ont été approuvées par le Ministère de la Ville et de l’aménagement du territoire et le Ministère de l’Environnement des eaux et forêts.

D’après l’étude d’impact environnemental et social la SGCG doit aménager un périmètre villageois pour les occupants.

Ce projet a été approuvé à la Présidence de la République au temps du Professeur Alpha Condé par son Ministre Conseiller à la Présidence Dr Alpha Ousmane Diallo et Mr Dumelo

Nous avons fait un début de route de 900 m, bientôt on va achever la pénétrante. Si cette route  voit le jour, elle va relier Sofonia Tayaki, Mengbé Bawa afin de réduire complètement les embouteillages.

Par ailleurs, l’on se rappelle vous avez offert deux hectares aux déguerpis de Kaporo. Mais qu’est ce qui s’est passé après ?

En ce qui concerne Kaporo rail, c’était des voisins à moi. J’ai voulu qu’ils aillent chez moi à Bananerai ou j’ai plus de 4 hectares. Mais ça été interprété autrement, ‘’c’est un peulh qui compatit pour ces parents peuls donc il faut récupérer, certains racontaient il veut faire la guerre au président, il veut se comparer au président’’, alors que tel n’était pas le cas… Je n’abandonne pas. J’ai dit aux gens de Kaporo rail que je vais les aider, mais l’Etat m’a fait comprendre qu’il apprécie mon acte mais pour faire une donation d’un domaine non viabilisé cela ne peut pas être possible.

 Donc, moi je me suis dit au lieu d’aller viabiliser bananerais, juste pour deux hectares, pourquoi ne pas me battre pour viabiliser le domaine de kobaya et aider tous les déguerpis ? A Kobaya la viabilisation ne consiste pas à viabiliser et donner aux gens, mais viabiliser et construire. Pourquoi on a parlé des logements sociaux, c’est parce qu’on veut assister les populations à avoir des logements décents. Ma politique, c’est quoi aujourd’hui je suis avec Power China qui est prêt à préfinancer le projet de kobaya tayaki. La SGCG souhaiterai faire profiter de la population de sa crédibilité vis-à-vis de ces financiers chinois.

Quand j’ai donné deux hectares à Kaporo rail, beaucoup de personnes se sont levées, ‘’pourquoi pas nous’’ il y a eu des déguerpis au niveau de l’aéroport, des déguerpis un peu partout ‘’pourquoi pas nous’’. Donc, moi je me suis dit le mieux c’est d’initier un projet, où presque tous les Guinéens vont se retrouver dedans. Kobayah Tayaki, si on parvient à construire ces maisons qui seront moins chers, on va accorder des facilités de paiement, jusqu’à dix ans. Tout cela c’est pour aider à la fois déguerpis et ceux qui sont sans maison. Quand j’ai donné ces hectares à Kaporo rail, les gens de Coyah m’ont appelé pour me dire qu’ils ont retiré le domaine qui m’appartient. Ce ne sont pas ceux de l’habitat qui m’ont appelé. Ces derniers ont toujours continué à m’aider.

Votre Message

J’ai fait mes études à Londres, je suis revenu en Guinée en 2008. Depuis que je suis là, nous sommes en train d’entreprendre des projets pour aider les populations à sortir de l’extrême pauvreté, mais je vous avoue que ce n’est pas du tout facile. Nous travaillons avec des Chinois, nous avons leur confiance, nous avons été en Chine de là-bas on a compris que ces Chinois ont fini de travailler, aujourd’hui ils cherchent où continuer à mettre en mesure leur connaissance pour n’est pas désapprendre. Ce qui nous a poussés a initié tous ces projets mais faire comprendre cela aux populations ou aux autorités n’a pas du tout été facile pour nous. Mais tout ce que nous faisons c’est dans l’intérêt du peuple. Nous avons eu à travailler avec des départements ministériels, des cadres du pays, mais nous n’avons pas les mêmes ambitions, les mêmes visions. Pour eux tout ce que nous voulons faire ce sont des rêves. Mais pourtant nous, on est en phase de la réalité. En ce qui concerne Tayaki, tout est acquis… Nous faisons tout cela pour sortir notre population de l’ornière de la pauvreté. Ce que je veux dire aux citoyens, j’aimerais, que ça soit moi ou une autre personne que les gens continuent de réclamer ce projet à l’Etat. Parce que l’Etat n’a pas besoin de donné un franc pour réaliser ce projet mais plutôt nous faciliter la tâche. Notre entreprise a les moyens nécessaires pour réaliser ce projet.  l’Etat n’a qu’à nous faciliter la tâche pour qu’on aille plus loin, ce n’est pas que le seul projet nous avons comme. Mais s’il continue à mettre les bâtons dans les roues, à nous fatiguer, nous allons essayer d’attaquer autres choses.

Entretien réalisé par SOW Telico

Tel: 622 98 10 01