Plus de 230 Professeurs de Français issus des trois ministères en charge du système Éducatif suivent depuis novembre 2020 une série de formation en renforcement des capacités en langue Française et en pédagogie de l’Enseignement du Français, à Conakry, Boké Mamou, Labé et Faranah dans le cadre d’un programme de Formation des Formateurs, initiée par le MEN-A en collaboration avec l’ambassade de France à travers l’AFD.
En dépit du fait que le projet a été entièrement financé par le contribuable Français pour les 10 mois de Formation, ces pauvres Enseignants sont aujourd’hui abandonnés à leur propre sort. Ils ne perçoivent aucune prime de transport, à d’hébergement, de restauration ou encore de logement. Conséquences, ils sont pour la plupart partagés entre démotivation et difficultés financières exécrables.
Selon les enseignants issus du MEN-A, le ministre Bano Barry leur avait assuré que son département allait s’occuper de leur prise en charge jusqu’à la fin de la formation.
«A la première session, il nous avait pris en charge. Par jour, on nous accordait 400.000fg, qui correspondait à 2.000.000fg chaque cinq jours. Lors de la 2ième session en janvier et février, la prise en charge a été foulée au sol par le département et nous étions abandonnés à nous même et même le repas de midi a été bloqué. Ce n’est que la coopération française qui nous livrait un sandwich et un jus. A la 3ième session le ministère s’est bougé mais cette fois-ci avec une diminution du montant au lieu de 2.000 000 les cinq jour, on percevait 1500.000fg. Mais de nos jours on ne perçoit plus »,nous a confié Moussa DIANE porte-parole des Enseignants en formation à l’ISSEG (Conakry).
Pire, ceux qui sont venus des ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et ceux de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle n’ont bénéficié d’aucune prise en charge de la part de leurs départements respectifs depuis le démarrage de la formation.
Ces Enseignants se disent déçus par le silence jugé coupable des responsables de leurs différents départements qui, déplorent-ils, ne sont jamais venus les voir pour leur faire part de la situation.
«Nous dénonçons le non respect des engagements initialement pris par le MEN-A par rapport à la prise en charge. Nous déplorons aussi le fait qu’aucun responsable ne daigne venir à notre rencontre pour nous donner des explications. Nous dénonçons également la distinction qui est créé entre nous et nos collègues qui viennent des autres départements et qui n’ont rien perçu depuis le démarrage de la formation. On a l’impression d’être abandonné, on a des amis même qui ne savent pas comment retourner chez eux », a déploré notre interlocuteur, rencontré à l’ISSEG.
Il a invité les autorités à faire un effort afin de créer les conditions d’une formation de qualité
Rappelons que ces Enseignants ont été recrutés sur l’ensemble du territoire national à la suite d’un concours organisé en octobre 2020.
Affaire à suivre…