Selon le FMI, l’Afrique subsaharienne a réalisé des progrès considérables dans la généralisation de la scolarisation au cours des dernières décennies, mais les pays de la région restent à la traîne par rapport à d’autres pays émergents et en développement. Près de 3 enfants sur 10 en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. Dans le primaire, le taux de scolarisation est d’environ 65 %, contre une moyenne mondiale de 87 %. Le taux d’alphabétisation des 15–24 ans n’est que de 75 %, contre presque 90 % dans le reste des pays émergents et pays en développement.
Les fermetures d’établissements scolaires en raison de la pandémie ont aggravé la situation, entraînant des pertes d’apprentissage et effaçant, dans certains cas, des années de progrès éducatif. Une des raisons majeures de ces retards est que dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, les dépenses publiques d’éducation sont inférieures aux niveaux de référence internationaux. Le budget éducatif médian correspondait à environ 3,5 % du PIB en 2020, alors qu’il devrait être d’au moins 4 % du PIB d’après les recommandations internationales. Cependant, de récentes analyses du FMI montrent que pour atteindre d’ici 2030 l’objectif de développement durable de scolarisation primaire et secondaire universelle, il pourrait être nécessaire de doubler la part dans le PIB des dépenses d’éducation, financées sur fonds publics et privés.
“L’augmentation des dépenses publiques d’éducation offre des avantages économiques tels qu’une hausse de la productivité et des investissements directs étrangers,” souligne le dernier Moniteur des finances publiques. Toutefois, il ne suffit pas d’augmenter les dépenses ; il est crucial de veiller à ce que les fonds soient utilisés efficacement. Actuellement, dans le pays médian d’Afrique subsaharienne, seuls 15 % des élèves du primaire et du secondaire acquièrent des connaissances au-delà du minimum requis, tandis que les taux de formation des enseignants sont en chute constante depuis deux décennies.
Les gains économiques à long terme surpassent le coût initial des investissements dans l’éducation. Les États d’Afrique subsaharienne doivent donc préserver leurs budgets éducatifs, malgré un contexte de durcissement des contraintes budgétaires et de pénurie de financement, et mettre en œuvre de bonnes pratiques en matière de gestion des finances publiques afin d’accroître les recettes intérieures et de veiller à ce que les fonds soient utilisés à bon escient.
Pour leur part, les donateurs et les organisations internationales doivent maintenir ou accroître leurs aides financières aux pays de la région en faveur de l’éducation. Ce soutien sera propice à la constitution d’une main-d’œuvre productive, dont le besoin se fera de plus en plus ressentir en raison du vieillissement de la population mondiale, et contribuera à faire de la région l’une des sources les plus dynamiques pour la demande mondiale de consommation et d’investissement.
“Il est indispensable de mieux mettre en relation les abondantes ressources humaines de la région avec les considérables ressources financières des pays avancés et des principaux pays émergents,” a déclaré un expert en éducation. Avec les bonnes politiques publiques, notamment dans le domaine éducatif, l’Afrique subsaharienne pourrait attirer des investissements, des technologies et des compétences sur le long terme. Vu l’évolution rapide des technologies et le paysage actuel de l’emploi, cela permettrait de libérer tout le potentiel des jeunes de la région, les équipant ainsi mieux pour l’avenir.
Bien que les défis soient nombreux, les opportunités de transformation et de développement grâce à une éducation renforcée sont immenses. Les efforts concertés des gouvernements, des donateurs et des organisations internationales sont essentiels pour surmonter ces obstacles et garantir un avenir prospère pour l’Afrique subsaharienne.