Un violent conflit foncier a éclaté entre la famille Dieng, propriétaire d’un domaine acheté en 2003 et des héritiers de la famille Conté à Bentouraya, dans la préfecture de Coyah, le jeudi 16 mai 2024, vers l’aube (6 h). Les affrontements ont entraîné des destructions matérielles, une personne gravement battue et deux autres emprisonnées.
Contacté par notre rédaction, Alaïdy Dieng, représentant de la famille Dieng, a décrit les circonstances de l’affrontement :
« Des soit disants héritiers de la famille Conté sont arrivés avec un bulldozer, escortés par la gendarmerie, la police et des loubards armés de gourdins, de machettes et de couteaux. Ils ont envahi les domiciles des personnes à qui nous avions vendu des terrains, ainsi que ceux vendus par nos voisins et d’autres familles, détruisant leurs biens, volant des objets personnels comme des télévisions, des vêtements, de l’argent, et détruisant leurs maisons sans préavis. »
Concernant l’historique du litige, Alaïdy Dieng explique :
« Nous avons acquis ce domaine en 2003 auprès de la famille Bangoura pour l’extension de nos écoles, nous l’avons titré en 2006 (titre foncier et publication dans le journal officiel de la république). Ce n’est qu’en 2019 (16 ans après) que des individus sont sortis de nulle part et débarqué sur les lieux avec des revendications qu’on a trouvées tellement ridicules qu’on a pas daigné répondre. Ils ont affirmé que le terrain appartenait au général Lansana Conté et que nous devions le restituer, sans le moindre papier.
Depuis 2019, c’est une véritable mafia(intimidation, menaces de mort, agressions). Cette bande organisée et Certaines autorités de Coyah, des magistrats corrompus et bien d’autres sont impliqués pour nous exproprier ce domaine destiné à la formation des fils de ce pays. Lors de la procédure à Coyah, les héritiers de la famille Conté n’ont présenté qu’une fausse attestation de cession. Nos avocats ont demandé l’original, et il était évident que la signature était falsifiée.
Voyant que le juge était de mèche avec eux, nous l’avons récusé. Malgré cela, en pleine période de COVID-19 lorsque toutes les juridictions étaient fermées, il a statué en faveur des héritiers de la famille Conté. Nous avons alors fait appel. L’avocat général Bora a confirmé que la police scientifique avait établi que leur document était faux. La justice s’est alliée à des malfaiteurs pour nous exproprier de notre terre. Leur démarcheur a appelé la gendarmerie, qui est venue avec des loubards, détruisant les maisons et battant presque à mort notre gardien, actuellement hospitalisé à Coyah. Sa femme et son enfant ont également été battus, et sa fille et son neveu emprisonnés. »
Face à cette situation, la famille envisage de porter plainte :
« Nous allons déposer plainte demain. Un huissier a déjà constaté les faits et rédigé un rapport. Nos avocats déposeront la plainte au tribunal de première instance de Coyah dès demain matin. Nous demandons à l’État de s’assurer que nos tribunaux et magistrats fassent leur travail. Sur la base des documents, cette famille n’aurait jamais dû gagner. Nous avons l’attestation de cession, le plan de masse, l’attestation de lotissement, les fiches d’identification et le titre foncier. Comment quelqu’un qui n’a aucun papier peut avoir raison devant un autre qui a u tous les documents légaux délivrés par l’état? Comment la
Justice peut être aveugle à ce point ? De surcroît, ces terres sont destinées à la construction d’écoles (le domaine en question sert de lieu de pratique pour depuis 15 ans) « . Comment peut on acquérir des terres appartement à Lansana Conte Durant son reigne, obtenir le titre foncier et tous les documents légaux, publier le tout dans le journal officiel et 2 ans après que quelqu’un sorte de nul part pour réclamer ce bien sans le moindre papier? Comment la Famille Conte peut laisser de simples arnaqeurs les ridiculiser ainsi ? s’interroge les gérant des écoles Ahmadou Dieng.
Contacté par notre rédaction, M. Abdoulaye Jamsky Bangoura, l’une des personnes mises en cause, n’a pas souhaité commenter l’affaire, déclarant : « Pour le moment, je n’ai rien à dire à la presse. »