La prochaine rentrée scolaire est sérieusement menacée. Les syndicats de l’éducation ont décidé d’empêcher la tenue des cours dans toutes les écoles du pays tant que les enseignants contractuels ne seront pas engagés à la Fonction publique. Ils l’ont fait savoir au cours d’une rencontre tenue ce samedi, 26 août 2023, à Conakry.
Les responsables des différents syndicats de l’éducation ont pris part à une assemblée générale des enseignants contractuels tenue ce samedi 26 août à Conakry. Ils sont venus leur faire le compte-rendu des négociations en cours entre le mouvement syndical, le gouvernement guinéen et le patronat, qui portent jusque-là sur l’engagement des contractuels à la Fonction publique et le paiement de leurs arriérés de salaire.
Selon Michel Pépé BALAMOU, le Secrétaire général du Syndicat National de l’Éducation (SNE), une lueur d’espoir s’était dégagée autour de cette question. Car même si le gouvernement est toujours décidé à soumettre les enseignants contractuels à un concours avant de les recruter, il avait accepté de délocaliser ce concours dans les préfectures et de n’y faire participer que les personnes dont les noms figurent sur la liste approuvée par les syndicats des enseignants. Mais après ce début de sortie de crise, la situation a encore basculé.
« Le principe a été accepté, donc ça a été greffé. Il était question maintenant que nous venions voir la date et les modalités (de ce concours). Mais hier, on nous fait comprendre qu’il faut encore procéder au recensement biométrique. C’est là-bas qu’on a commencé à ne pas se comprendre. On a dit attention, en janvier, vous avez dit que vous allez payer les gens, en lieu et place de la paie, on a vu un recensement bidon qui n’a rien donné. Aujourd’hui, vous avez neuf mois d’arriérés à payer, vous avez douze mois de primes d’incitation à payer, parce que ce n’est pas quelqu’un qui vous a forcés à signer (…)
Mais vous n’avez pas fait ça, vous voulez parlez de recensement biométrique, on n’est pas dans ça. Vous recensez des gens qui n’ont pas de matricules, vous recensez des gens qui n’ont même pas de salaire, qui sont en train de mourir, qui n’ont même pas le transport pour quitter leurs villages et aller à l’école. Vous allez les recenser comment ? C’est idiot. Donc, on a dit que nous ne sommes pas d’accord. Nous leur avons dit votre fameux concours, fixez-nous la date, qui ne doit pas aller au-delà du 30 septembre. Si ce n’est pas dans l’intervalle-là, on n’est pas d’accord », a-t-il fait savoir, ajoutant qu’une nouvelle rencontre est prévue jeudi prochain pour discuter toujours autour de cette question.
« Si les gens qui sont autour de la table n’acceptent pas ce que nous voudrons, nous allons partir voir le Premier ministre ou le Président de la transition. C’est ce qu’on leur a dit. Donc, si jeudi prochain, on ne trouve pas un terrain d’entente, on va claquer la porte des négociations et nous allons voir soit le Premier ministre ou le Président de la transition pour lui dire de sauver l’école de la République ».
Et si cette autre démarche n’aboutit pas, le syndicaliste annonce qu’ils passeront à la vitesse supérieure : lancer une grève générale, qui va durer tant que leur revendication ne sera pas satisfaite par le gouvernement.
« Sachez que tous les syndicats qui sont autour de la table disent que tant que vous n’êtes pas engagés dans la fonction publique, tant que vos arriérés ne sont pas payés, il n’y aura pas de cours. Tous les enseignants titulaires, tous les enseignants contractuels voire les enseignants du privé, on fera front commun cette fois-ci et dans 72 heures de grève, des solutions à nos problèmes seront trouvées. Si vous voyez que les grèves durent, c’est parce que les syndicats sont divisés. Mais maintenant, tous ces syndicats ont conjugué le même verbe. Donc, dès qu’on donne le mot d’ordre, ça va faire trembler de Kassa jusqu’à Yomou », assure Michel Pépé BALAMOU.
Guinee114