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UA: Après la suspension de la grève des syndicats qui ont été émaillés de violences ; L’INDH tirs la sonnette d’alarme.

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Après la suspension de la grève des syndicats qui ont été émaillés de violences ; L’INDH tirs la sonnette d’alarme.   

L’Institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme est montré au créneau pour condamner les décès et les dégâts matériels enregistrés en début de semaine lors de la grève déclenchée par le mouvement syndical de l’éducation.

Dans une déclaration intitulée « Le Pouvoir se durcit à Conakry », l’institution  a appelé toutes les parties prenantes au respect de la vie, de l’intégrité physique, des biens publics et privés. ELLE  a aussi interpellé le chef de l’Etat à tirer « les leçons de ces événements et à conjuguer les efforts pour trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs ». Votre site de référence en matière d’information sur les questions liées au secteur de l’éducation universiteactu.com vous propose de lire ladite déclaration.

Le mouvement syndical guinéen a déclenché une grève pour exiger du gouvernement une amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants et des contractuels du système éducatif.  Des élèves ont manifesté leur colère dans la rue contre l’absence des enseignants dans les salles de classe.

Les trois ministres en charge du système éducatif ont décidé la fermeture des classes après deux semaines sans cours. Des populations mécontentes sont descendues dans les rues de Conakry pour exiger la réouverture des classes.

Le lundi  20 Février 2017, un accord de sortie de crise a été trouvé entre le gouvernement et les représentants du mouvement syndical. Les responsables à la base du mouvement syndical ont dénoncé l’accord qui, selon eux, n’aurait pas été approuvé par la base, comme le stipulent les règles de fonctionnement du syndicat; ils ont donc remis en cause la légitimité des dits accords.

En conséquence, des affrontements sporadiques se sont poursuivis entre les manifestants et les forces de sécurité.

OBSERVATIONS :

Les manifestations ont été réprimées dans le sang, des actes de violence, de vandalisme, de pillage et des interpellations ont été observées, ce qui, constitue un manquement par l’Etat à remplir ses obligations de protection des droits de l’homme au sens des articles 5 et 6 de la Constitution.

Les principaux droits de l’homme violés sont exposés comme suit.

Atteintes au droit à la vie

Les manifestations ont été réprimées dans le sang, 7 personnes ont été tuées dont six (6) par balle.

Pour la seule journée du lundi 20 Février 2017 on dénombre cinq (5) personnes tuées par balle. Ce sont :

Madame Sayon Camara Commerçante de poisson.

Monsieur Moussa Doumbouya.

Monsieur Ibrahima Sory Diallo.

Monsieur Thierno Mamadou Barry.

Monsieur Mamadou Diouma Barry.

 

Le mardi 21 Février 2017, les affrontements se sont poursuivis de nouveau entre les forces de l’ordre et les jeunes manifestants. Deux (2) manifestants ont été tués ce sont.

Amadou Mouctar Diallo, un élève de 17 ans a été criblé de balle a finalement rendu l’âme à la clinique mère et enfant de Kipé.

Adama Bah, un élève de 19 ans a été écrasé par un Pick-up des forces de l’ordre.

Atteinte à l’intégrité physique

Les affrontements ont également occasionné environ une cinquantaine de blessés parmi lesquels des agents des forces de défense et de sécurité.

Des Actes de vandalisme

Les violences enregistrées à Conakry ont fait état de pillages de biens privés et publics, d’actes de vandalisme et des dégâts matériels importants.

Les installations physiques et techniques de la radio privée Familia Fm ont été saccagées le 22 Février.

Détention arbitraire

Plus d’une dizaine de manifestants auraient été interpellés,

L’artiste musicien Elie KAMANO a été arrêté pour avoir affirmé sur les ondes de la « Radio espace Fm » son intention de manifester si les classes ne rouvraient pas dans 48h.

Des activistes de la société civile ont été interpellés pour avoir fait un sit-in devant le Ministère de l’enseignement Pré-universitaire contre la fermeture prolongée des classes.

REMARQUE :

Le mouvement n’était sous aucun contrôle et frisait une insurrection populaire, résultant d’un ras-le-bol généralisé d’une jeunesse désœuvrée et frustrée.

La réaction des forces de défense et de sécurité était disproportionnée car le décès par balle de manifestants non armés ne se justifie pas.

Le recours aux armes létales et la présence de bérets rouges sur le théâtre des opérations de maintien d’ordre constituent un recul grave et dangereux car cela ne se faisait plus depuis l’arrivée du Professeur Alpha CONDE au pouvoir. Cela constituait d’ailleurs l’une des réussites fondamentales de la réforme du secteur de sécurité.

RECOMMANDATIONS :

L’INIDH :

Condamne les actes de violences, les pillages ainsi que les actes de vandalisme commis; elle présente ses sincères condoléances aux familles éplorées, compatit à la souffrance des blessés et affirme sa solidarité avec ceux qui ont perdu leurs biens.

Appelle toutes les parties au calme, à la retenue ainsi qu’au respect de la vie, de l’intégrité physique, des biens publics et privés.

Appelle :

L’ensemble des populations à la jouissance pacifique de leurs droits légitimes à la manifestation, dans le respect des droits de ceux qui ne manifestent pas ;

Les forces de maintien de la paix à se rappeler que l’usage disproportionnée de la force peut engendrer des poursuites judiciaires ;

L’ensemble des populations au calme et à la retenue ;

L’ensemble des acteurs de la vie nationale à œuvrer au renforcement de la stabilité, de la paix et de l’unité nationale ;

La classe politique

A tirer les leçons de ces évènements et à conjuguer les efforts pour faciliter la tenue des élections locales dans les meilleurs délais et dans la paix

Monsieur le Président d la République et le gouvernement

à tirer les leçons de ces évènements et à conjuguer les efforts pour trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs, des femmes et des jeunes qui vivent dans la précarité, le chômage, la pauvreté, les injustices et les frustrations afin de prévenir les troubles à l’ordre public ainsi que le désordre généralisé aux conséquences imprévisibles.

Engager des réformes profondes dans le secteur de l’éducation qui se trouve gangréner par la médiocrité et la corruption ;

Accroitre les effectifs, la formation et l’amélioration des conditions de vie et de travail des forces de l’ordre.

La Guinée a ratifié la majeure partie des instruments relatifs aux droits de l’homme notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques qui lui impose la triple responsabilité de respecter, de protéger et de réaliser les droits de l’homme. La protection des droits humains, implique l’obligation pour l’Etat de poursuivre et de sanctionner les auteurs de violation desdits droits.

Conformément aux dispositions des articles 3 de la Loi L/008/CNT/ 2011 et  96 de la Constitution,  L’INIDH ouvrira une enquête aux droits humains qui sera confiée à une Commission nationale à laquelle pourront prendre part des cadres de la société civile, des parlementaires, des experts nationaux et internationaux afin de faire toute la lumière sur ces évènements.

 

Vive les droits de l’homme !

Vive la démocratie !

Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens (e).