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L’Enseignement Technique est-il le socle du développement en Guinée ? Les difficultés et propositions de solutions pour sa valorisation

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L’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a été toujours une vache laitière, ce département technique souffre toujours, il est considéré comme un enseignement réservé aux laissez pour compte de l’enseignement général. Ce sont les élèves en difficulté scolaire qui sont régulièrement orientés vers les filières professionnelles et une transite pour certains pour accéder à la fonction publique.

Cette image s’est renforcée avec les difficultés que connait ce département suite au manque d’attention dont il a été l’objet les années passées qui l’ont rendu incapable de fournir les compétences requises par les entreprises. Or, le premier objectif est de former des jeunes, et des adultes, au monde du travail. Avec la révolution technologique et les innovations, les besoins du marché du travail ont énormément évolué. De nouveaux défis doivent être relevés afin que la formation et l’enseignement proposés soient en adéquation avec le monde professionnel.

Ce Ministère est toujours embryonnaire au sein du Système éducatif de manière globale, et pourtant, il accueil beaucoup d’apprenants, qui représentent le socle du développement.
Le Gouvernement doit donner à ce Ministère toute sa quintessence et sa pluralité de dimension, afin d’en faire un levier de développement et un des principaux instruments de la lutte contre la pauvreté.
Pour traduire cela :
– Il est nécessaire à ce département de disposer d’un document de politique actualisé en vue de relever le défi du développement des ressources humaines.
Cette politique ne doit pas seulement être une déclaration d’intention, ni un discours plein de promesses et suscitant des espoirs mais une vision dont la faisabilité est rigoureusement analysée à partir d’éléments tangibles, concrets constituant les preuves des déclarations et des intentions. D’où l’état généraux de l’enseignement technique.

Actuellement, on relève des difficultés dont les plus saillantes sont
DEFICITS EN PERSONNEL ENSEIGNANT, FORMATEUR ET D’ENCADREMENT
– Le manque d’un statut adéquat pour les enseignants/formateurs de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
-Le déficit de formation continue, lié à l’insuffisance du personnel d’encadrement Pédagogique
– L’utilisation non rationnelle des enseignants/formateurs, due essentiellement au non prise en compte de leur polyvalence.
– La rigidité du dispositif de recrutement du personnel enseignant/formateur
– l’instance de validation des programmes n’est pas adaptée.
-Le milieu professionnel est peu impliqué dans l’élaboration des curricula. Il n’existe pas un cadre formel et permanent de concertation entre les acteurs de ce secteur et le milieu professionnel ;

INADAPTATION ET INSUFFISANCE DU MATERIEL DIDACTIQUE ET DES EQUIPEMENTS

– Le matériel didactique et les équipements n’ont pas été toujours mis à jour avec l’évolution des nouvelles technologies
– Le manque du matériel et pas de maintenance, du fait de l’inexistence de l’autonomie de sa gestion ;
– L’inexistence d’une structure spécialisée en production de matériel didactique.

DIFFICULTES D’INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE

Les apprenants subissent les mêmes difficultés d’apprentissage que ceux de l’enseignement général. Malgré les contraintes auxquelles le sous-secteur est confronté :
– Le nombre de personnes en fin de formation professionnelle augmente chaque année.
L’analyse diagnostique révèle que les diplômés ont d’énormes difficultés d’insertion professionnelle.
Les principales causes de cette faible insertion socio- professionnelle des sortants sont :
– La méconnaissance des techniques de recherche d’emplois et de l’entreprenariat
– La faiblesse des relations Ecoles et les Entreprises
– L’insuffisance de politiques d’auto- emploi due à l’insuffisance des mesures incitatives, d’une part, et, d’autre part, à l’insuffisance de préparation à l’auto- emploi
– le financement des projets d’auto emploi par les institutions de financement de la place n’existe pas .

INSUFFISANCE DES MOYENS FINANCIERS

L’une des contraintes majeures limitant le développement de ce secteur est sans nul doute l’insuffisance des ressources financières. En effet, les budgets alloués au Ministère de l’enseignement technique sont dérisoires. Cela limite les possibilités d’investissement et d’innovation dans les établissements.
Cet état de fait a plusieurs causes :
– La faiblesse des crédits de l’État alloués à ce secteur ;
– La non-prise en compte de l’enseignement technique et professionnel dans les champs d’intervention ;
– La difficulté à mobiliser de façon continue les financements extérieurs au bénéfice de ce secteur ;
– L’absence de textes officiels conférant aux centre de formation technique et professionnelle une autonomie de gestion des ressources humaines et matérielles;
– L’absence d’une politique réelle et de stratégie de financement du secteur privé ;
Recommandation
De ce qui précède, je propose
– Le prélèvement obligatoire au niveau du secteur privé des taxes.
– Créer des fonds d’appui à la formation professionnelle
– La formation continue sur place et à l’étranger des enseignants/formateurs
– Accord de bourse d’études pour les formateurs.
-Dégager un budget pour l’enseignement technique.
-Commander en quantité et en qualité la matière d’œuvre.
– Collaborer avec les entreprises de fabrication comme Topaz , SODEFA Vivera Cable …. .
-Les meilleurs étudiants à chaque 5 ans par filières doivent être retenu pour être assistant
-Organiser et assister les étudiants sortant à la création des coopératifs ou des entreprises
-Doter les Directions et les directeurs des écoles des moyens logistiques.
-Imposer à toutes les entreprises de prendre en stage des étudiants.
-Construire ou mise à disposition des logements dans les centres aux formateurs
-Accorder des primes pour les professeurs polyvalents
-Négocier des techniciens des entreprises Comme EDG , SEG ….pour les heures de cours et des TP dans les écoles .
-Associer ou consulter les entreprises à l’élaboration des programmes de formation
-Accorder des primes de risque tous les enseignants
-Créer la passerelle pour les professeurs souhaitant continuer à l’université
-SNIEM (Service national des infrastructures, des équipements et de Maintenance), le Centre National de perfectionnement à la gestion CNPG, et l’ENPET doivent être équipés, mettre à disposition des logiciels actualisés, des programmes modernes et valorisés
-Rendre Autonome l’inspection Générale, équipés et déployées les cadres à l’intérieur du pays pour le suivi et contrôle, renforcer l’équipe par des techniciens
POUR L’ETATS GENERAUX :
Une série de mesures et de dispositions à prendre pour matérialiser la mise en œuvre de la politique nationale de l’enseignement technique et professionnelle et la mise en place des dispositifs Juridiques d’accompagnement.
1- Création de la Commission Nationale qui regroupera tous les acteurs ;
2- Désignation et mise en place de la structure de coordination ;
3- Mise en place d’un dispositif de planification et de suivi/évaluation ;
4- Adoption de la politique nationale en Conseil des Ministres ;
5- Adoption de textes réglementaires d’application de la politique nationale
6- Mise en place des cadres de concertation de tous les acteurs
Cette Commission qui aura pour mission d’assister de ses avis le Gouvernement dans les orientations et la mise en œuvre de la Politique Nationale sera constituée de représentants
1- De l’Etat et des différents cadres du ministère l’enseignent technique ;
2- Des organisations professionnelles des différents secteurs d’activités (employeurs et salariés)
3- Des partenaires sociaux et des partenaires au développement.


Ousmane Salamy Camara
Chargé de cours au CFP Matoto
Mathématiques appliquées ,SST et Entreprenariat
Président Association AutoPrevention et Secourisme Guinée
Consultant sécurité routière
620552023/657594141
aapsgui@mail.com/salamytelcos@gmail.com