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Enseignement Supérieur/Cartographie des filières de formation en Guinée : Les acteurs se prononcent

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Au cours des journées de concertation sur l’employabilité des Étudiants, qu’organise le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et l’Innovation, notre reporter a rencontré plusieurs spécialistes qui dressent un bilan. Suivez leurs regards !

Dr Boubacar Koubia Diallo, Recteur de l’Université Ahmadou Dieng :

« C’est un sentiment de joie que nous ressentons puisque ça vient à point nommé pour nos institutions d’enseignement supérieur, publics et privés, de faire en sorte que désormais les programmes qui y sont enseignés soient en adéquation avec le marché de l’emploi. Dorénavant, les étudiants, les enseignants, les employeurs, les différents partenaires techniques et financiers vont travailler à ce que les résultats qui seront issues de ces journées de concertation puissent booster l’enseignement supérieur et l’innovation en République de Guinée. Ceci est d’une importance capitale, qui peut réadapter les programmes au marché de l’emploi. Ce qui permettrait, autant faire que se peut, de réduire le chômage de nos jeunes qui fréquentent des programmes, et à leur sortie, ne trouvent pas des emplois disponibles. Donc il vaut mieux déjà échanger avec ceux qui vont employer les produits qui seront issus des institutions d’enseignement supérieur. »

El-hadj Diallo Mamadou Aliou Diarrouga, fondateur de Fayol Plus, président de l’APEP :

« C’est d’abord un sentiment de satisfaction, à partir du moment où l’objectif est la qualification des enseignements et apprentissages qui se font au niveau de nos institutions d’enseignement supérieur privées, dont la finalité est ‘employabilité de nos jeunes, adapter les formations données et les curricula dans nos institutions au besoin du marché, je pense que c’est une idée novatrice que nous saluons. C’est dans ce cadre d’ailleurs que tout le privé est mobilisé pour accompagner cette dynamique et travailler dans ce sens parce que c’est un problème commun. »

Sinkoun Camara, chef de département à l’université Général Lansana Conté de Lambanyi :

 « Il faut reconnaître que ces trois jours de concertation organisés par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ont permis à beaucoup de personnes de participer. Mais ce qu’il faut signaler comme manquement, lors de ces ateliers, c’est l’absence constatée de nombreux employeurs qui ne sont pas venus nous donner des explications par rapport aux difficultés qu’ils rencontrent au cours du recrutement. Leurs avis comptent beaucoup. »

Professeur Youssouf Sidimé, directeur général de l’institut supérieur des sciences et de médecine vétérinaire de Dalaba :

« C’est un sentiment de satisfaction et d’espoir. Surtout d’Espoir. Il y a eu beaucoup de propositions. J’ai participé à presque tous les ateliers sur l’adéquation-formation-emplois. Malgré la diversité des filières, des options de formation, beaucoup de choses se recoupent. J’émets l’espoir que la plupart de ces propositions pourront être prises en compte pour le meilleur de la formation. Il y a eu beaucoup de propositions, de très bonnes propositions qui, toutes, tendent vers la qualification de l’enseignement supérieur en Guinée. »

Dr Abdoul Karim Diallo, directeur du bureau de stratégie du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation –membre du comité scientifique :

« Je suis satisfait parce que les trois jours d’ateliers sont allés au-delà de mes attentes personnelles. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant d’engouement. Compte tenu de l’envergure, beaucoup de gens inattendus sont venus. Ça montre l’intérêt qui s’attache au thème débattu, à savoir la cartographie des filières de formation pour l’employabilité. C’est un thème qui est d’actualité qui interpelle à la fois les formateurs, les décideurs, les étudiants -en tant que futurs employés- et leurs futurs employeurs. »

Mamadou Oumar Barry, président du collectif national des étudiants de Guinée :

« Il s’agit de questions d’emplois, de financement et de renforcement du système éducatif guinéen que nous nous posons. Je pense qu’avec les experts, ça permettra à l’administration décentralisée de mieux faire des programmes et une politique au sein de nos institutions pour que nous ayons un système plus conséquent et plus qualifié. Les attentes sont très nombreuses à l’issue de ces journées de concertation. Il suffit juste que les débats et les propositions puissent être utilisés dans les programmes et services rendus au sein de nos institutions. »

Mansa Condé, enseignant chercheur à l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée :

« Je pense que ça a lieu d’être les journées de concertation pour la cartographie des programmes et filières d’autant plus que nos universités forment beaucoup plus de chômeurs que de travailleurs. Donc c’est un instant d’échange entre les universités, les entreprises et les autorités afin de corriger ce manquement. »

Kadija Condé, architecte, enseignante chercheure à l’institut d’architecture et d’urbanisme, cheffe de département :

« L’événement est de taille. L’ensemble des cadres de l’enseignement supérieur sont présents. J’ai participé à certains ateliers, à certains panels qui étaient de haut niveau. Ces trois jours de rencontres nous ont permis d’apprendre à résoudre des problèmes constatés par rapport à l’enseignement supérieur, à l’orientation, aux filières et à l’employabilité des jeunes diplômés. L’ensemble des plaies qui gangrènent l’enseignement supérieur ont été diagnostiquées ici sous forme de panels ou d’ateliers. Au sortir de ces journées, nous aurons une feuille de route, de propositions de solutions pour essayer de limiter la gangrène. »

Sâ Oscar Ouendéno, chargé des relations publiques de l’université de Labé :

« C’est une très bonne initiative. C’est une initiative qu’on salue très bien dans la mesure où elle permet à tous les acteurs impliqués dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique de se retrouver et partager les difficultés, les défis mais aussi les expériences. Elle permet aussi aux institutions d’enseignement supérieur de montrer ce qu’elles font en termes de projet, d’initiatives et d’activités dans un contexte difficile. »

Thierno Saïdou Dieng, directeur général des établissements Ahmadou Dieng :

« Comme toujours, c’est un sentiment de satisfaction. Ces journées de concertation sont très importantes pour notre pays. C’est une manière de rassembler les enseignants chercheurs, les étudiants, les entrepreneurs, les industriels et les décideurs. Dans un pays normal, il faut une synergie entre ces différentes entités pour que l’éducation, l’entreprenariat et même l’artisanat puissent aller de l’avant. L’organisation est impeccable. Mais nous aimerions avoir plus d’universités privées présentes, pourquoi ne pas ramener le forum de l’étudiant. Durant ces journées, les étudiants, les parents d’étudiants et les universités privées sont peu représentés. Beaucoup d’entre elles ont été invitées à la dernière minute. Nous voulons du suivi parce que malheureusement, en Guinée, il y a beaucoup de concertation mais très peu de suivi pour être franc. Les propositions qui seront issues de ces journées doivent être suivies et accompagnées. »

Daouda Kéïta, directeur général adjoint chargé des études à l’institut supérieur des mines et géologie et directeur général intérimaire :

« C’est un sentiment de joie et d’espoir que j’ai parce que nous avons la lourde tâche de former les ressources humaines du pays, qui sont le potentiel appelé à le développer. Si les ressources que nous formons ne correspondent pas aux besoins des employeurs, nous nous posons des questions. Il s’agit de prendre conscience de ces lacunes pour trouver des solutions rapides, fiables et utiles au pays. C’est un défi majeur. Comme vous le constater, notre secteur est plus que concerné car le secteur minier est le plus grand pourvoyeur d’emplois avant les autres secteurs périphériques. »

Professeur Daniel Lamah, Recteur de l’université de Kindia :

« J’ai un sentiment de très grande satisfaction pour l’initiative parce que ça permet de faire une sorte de diagnostic pour savoir d’où nous venons, où nous voulons aller et comment y aller. Nous avons été mis dans le bain de la situation actuelle pour savoir quelle transformation envisagée pour l’employabilité de nos diplômés sur la base des contenus et des programmes. Et sur la base d’un diagnostic permettant de savoir qui sont nos partenaires des secteurs socioprofessionnels. C’est indispensable pour comprendre le développement des compétences au niveau de nos diplômés. »

Propos recueillis par  SOW Télico

Tel : 00224 622 98 10 01