Le chômage des jeunes est endémique en Guinée. Le déficit d’une formation qualifiante serait l’une des principales causes de cette situation, à en croire certains observateurs. D’autres expliquent le phénomène par la baisse du niveau des apprenants.
Un tour que nous avons effectué sur le terrain, ce jeudi 24 janvier, nous a permis de toucher du doigt le phénomène du chômage. Autour d’une théière sur un fourneau, ou dans des kiosques et gargotes, plusieurs jeunes diplômés tuent le temps, comme on le dit. « Le chômage, actuellement en Guinée, c’est un fléau que je qualifierais de naturel. Après l’Université, certains cherchent du travail, mais si la famille n’a pas assez d’argent, il ne peut pas travailler. » Fustige Mamady Diallo, étudiant.
Par ailleurs, le fossé entre la formation donnée et les besoins des employeurs est un facteur non négligeable du chômage de jeunes, soutient Mamadou Samba Barry. « Dans chaque université, nous voyons assez de filières. Mais, les filières ne correspondent pas au marché de l’emploi. Il y a aussi d’autre part, les cours enseignés. On nous enseigne des cours qui ne correspondent pas aux besoins des gens qui veulent employer. Si un homme, aujourd’hui, apprend un cours sur quelque chose qu’il ne fera pas sur le terrain, lui, il ne va pas s’en sortir. Il ne sera pas capable de faire face à l’employeur », a-t-il expliqué.
Le manque de niveau des étudiants est l’un des soucis à prendre en compte, estime, pour sa part, Idrissa Condé, professeur de sociologie dans certaines universités de la place. « Il faut mettre l’accent sur le fait qu’il y a un problème niveau. » Affirme-t-il.
Selon les statistiques de la Banque mondiale, en Guinée, plus de 46% de jeunes étaient touchés par le chômage en 2017.
Amadou Tidiane Diallo