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Vacataire depuis 9 ans, Alphonse DEMBADOUNO, handicapé, rêve d’intégrer la fonction publique…

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Originaire de la sous-préfecture de Tékoulo dans la préfecture de Guéckedou, Alphonse DEMBADOUNO, est un professeur pas comme les autres. Ce diplômé en Economie rurale vit avec un handicap et ne peut se tenir débout qu’avec deux béquilles. Après ses études supérieures en 2009 il a cherché de l’emploi sans y parvenir. Il fera deux voyages à Conakry pour tenter d’intégrer la fonction publique. En vain.

C’est après plusieurs tentatives infructueuses qu’il s’est engagé à donner des cours de Physique au collège de sa sous-préfecture en tant qu’enseignant vacataire. Au début, il était payé à 250.000 Gnf comme prime à chaque fin de mois. Ce n’est qu’en 2018 qu’il bénéficiera d’une petite augmentation. A date il touche une prime mensuelle de 400.000 Gnf, moins que le SMIG (salaire minimum garanti). Son rêve aujourd’hui, est d’intégrer la fonction publique. Il lance un appel aux nouvelles autorités pour l’aider à faire de telle sorte que son rêve soit une réalité.

 « Je suis diplômé de l’institut supérieure de Faranah. J’ai fait Economie rurale (Analyse et planification statistique). Je suis de la 43ème promotion… Après mes études, j’ai été à deux reprises à Conakry pour être engagés dans la fonction publique en vain. En 2012, j’ai décidé de m’engager dans l’enseignement parce que j’ai trouvé un autre emploi », explique-t-il.

Alphonse DEMBADOUNO est marié et père de deux enfants (une fille et un garçon). Lorsque le professeur de Physique du collège Tékoulo a été envoyé à la retraite, il a pris la relève parce que l’Etat n’avait pas envoyé un remplaçant. A cause de son « handicap », Alphonse a du mal à se déplacer. Pour pallier à ça, les élèves ont trouvé un moyen. Chaque matin ils viennent le chercher à moto chez lui pour le déposer collège afin qu’il dispense les cours.

« J’étais très bien dans les matières exactes pendant mon cycle scolaire. Grâce aux élèves, je parviens à m’en sortir. Puisque ce sont eux qui viennent me chercher tous les matins sur la moto, ils m’amènent à l’école. Et après les cours, ils viennent également me déposer à la maison. Quand j’ai commencé à enseigner, c’est l’APAE (association des parents d’élève) qui me prenait en charge. De 2012 en 2018, on me payait 250.000fg par mois. C’est en 2018 qu’ils ont augmenté à 400.000fg. C’est n’est pas facile mais on tient le coup puisqu’il n’y a pas d’autres possibilités », dit-il.

Comment joindre les deux bouts avec un revenu mensuel de 400.000 Gnf ? « Quand je perçois ma petite prime, j’achète un sac de riz et je dépose à la maison. C’est tout. Le reste c’est madame qui s’en occupe. Elle fait les travaux champêtres pour m’assister dans l’achat des condiments et des autres besoins de la famille », a confié Alphonse DEMBADOUNO.

Le jeune handicapé n’a qu’un seul rêve de nos jours. C’est celui d’intégrer la fonction publique. Il a profité de notre micro pour lancer un message aux nouvelles autorités du pays.

« Je demande à l’Etat de me venir en aide et de m’aider à intégrer la fonction Publique. Cela va beaucoup me soulager et ça va améliorer mes conditions de vie. Il y a 9 ans déjà que j’enseigne et suis toujours contractuel. Je donne les cours de Physique de la 7ème en 10ème année, ici au collège Tékoulo. Aujourd’hui je ne perçois que 400.000 Gnf par mois. Aidez-moi », lance M. Dembadouno.

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