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Fin des journées de concertations en Guinée : voici le mémorandum de l’ONAG (document intégral)

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Après la fin des journées de concertations organisées par le Comité National du Redressement et pour le Développement (CNRD) avec toutes les forces vives du pays, qui se sont déroulées en septembre 2021, au palais du peuple sis dans la commune de Kaloum à Conakry, l’Ordre National des Architectes de Guinée (ONAG), a rédigé un mémorandum adressé aux autorités du CNRD dont nous vous proposons l’intégralité de ce mémorandum.

Vu le communiqué du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), demandant l’ouverture des concertations avec toutes les forces vives du pays ;

Faisant suite à la rencontre entre le CNRD et son Président, son excellence le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’ETAT ;

Au regard des motivations de la prise du pouvoir par le CNRD, sous la direction du Colonel Mamadi DOUMBOUYA, le 05 septembre  2021 ;

L’Ordre National des Architectes de Guinée (ONAG), décide :

De prendre acte de la prise du pouvoir par le CNRD, le 05 septembre 2021 ; 

D’apporter son soutien total au CNRD et aux idéaux prônés par celui-ci ; 

De se mettre à la disposition du CNRD pour contribuer à la réussite de la transition pour le bonheur du peuple de Guinée.  

C’est pourquoi, l’ONAG a décidé de répondre favorablement à l’appel du CNRD, à travers ce présent mémorandum dont voici ci-après les composantes :   

A. LES ORGANES DE LA TRANSITION: 

Présidence de la République ; 

Gouvernement (Premier Ministre et membres du gouvernement) ;

Conseil  National   de la Transition (CNT) ;

Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). 

B. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE :

Concernant la Présidence de la République, cette institution ne fait pas objet. Car, le Président du Comité National du Rassemblement  pour le Développement (CNRD), son excellence le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, l’incarne par ordonnance en tant que Président et Chef de l’Etat.

Concernant le gouvernement, il y a le Premier Ministre et les membres du gouvernement :

Le PREMIER MINISTRE

Le profil proposé par l’Ordre  National des Architectes de Guinée (ONAG) est le suivant :

Etre de nationalité guinéenne ; 

Un cadre supérieur, jouissant d’une intégrité morale irréprochable    et qui soit compétent ; 

Qui provient de la société civile ou ayant renoncé à toute activité politique  et s’être opposé au troisième mandat ; 

Qui connaisse bien la Guinée et les guinéens ; 

Qui maîtrise bien l’histoire, la sociologie, la culture, les coutumes  et les traditions guinéennes.

LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT

L’ONAG, apprécie hautement la vision de rassemblement du CNRD, sous la direction de son excellence le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président du CNRD,  Président de la République, Chef de l’Etat, en proposant un gouvernement d’UNION NATIONALE. Dans la compréhension de l’ONAG, il s’agira d’un gouvernement composé des membres du CNRD, de la société  civile, des guinéens de l’étranger et des partis politiques. 

Le choix des membres de ce gouvernement, devrait obéir aux critères suivants :

Etre de nationalité guinéenne ; 

Etre cadre intègre n’ayant jamais été mêlé dans des malversations de quelque nature que soit ; 

Avoir des compétences avérées dans les domaines qui relèvent  de son département ministériel ;

Etre d’une moralité irréprochable ;

Connaître très bien la Guinée, son histoire, sa culture, ses traditions,  ses coutumes, sa sociologie etc…

L’ONAG propose que ce gouvernement soit un gouvernement modèle qui servira de référence pour tous les gouvernements qui viendront   après la transition. 

Pour cela, il sera essentiel que les différents Ministres sous la direction   du Premier Ministre et de son excellence, le Président du CNRD, Président de la République, Chef de l’Etat, soient très rigoureux et exigeants en termes de : 

– Transparence dans la gestion de toutes les affaires administratives et financières du département qu’il dirige ;

–   Choix des collaborateurs dans les différents postes de responsabilités de son département ; 

–   De définition des objectifs et des démarches à suivre pour les atteindre ; 

– De respect des lois et des règlementations en vigueur, dans toutes les procédures de traitement des différents dossiers dans  son département ; 

–   De discipline et de ponctualité de l’ensemble du personnel de son département ; 

– De propriété, de fonctionnalité et de maintenance de tous les  immeubles qui abritent  son département, ainsi  que les meubles et de toute la logistique. 

LE CONSEIL NATIONAL  DE TRANSITION (CNT) 

L’ONAG propose que le Conseil National de Transition (CNT) qui jouera d’office le rôle de parlement pendant la période de transition,    soit composé de représentants :

De la société civile ; 

Du Comité National du Rassemblement pour Ie Développement (CNRD) ; 

Des partis politiques ; 

Des guinéens de l’étranger ; 

Des confessions religieuses ; 

Du monde de la culture ; 

De la jeunesse. 

Le rôle du Conseil National  de Transition (CNT), sera non seulement  de proposer et voter des textes des lois, mais aussi de rédiger une nouvelle constitution. 

Une constitution qui soit :  

–   Fiable ; 

–   Démocratique ; 

– Qui tienne compte de notre  histoire, notre sociologie, de nos traditions, de nos coutumes et de nos valeurs culturelles ; 

–   Qui tienne compte de la globalisation du monde ; 

–   Qui ouvre la Guinée à la modernité ;

–   Qui résiste aux épreuves du temps ; 

– Qui sécurise la Guinée et les guinéens, dans un monde devenu de plus en plus turbulent voir agressif. 

LE COMITÉ NATIONAL DU RASSEMBLEMENT POUR LE DÉVELOPPEMENT (CNRD)

Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD)  en tant qu’acteur  du changement du régime et initiateur de la nouvelle  vision (Rassemblement pour le Développement), sous la direction de son Président, son excellence le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président  de la République et Chef de l’Etat, doit être représenté dans toutes les instances de la transition.  

B. LA GOUVERNANCE 

Pendant la période de la transition, l’Ordre National des Architectes de Guinée (ONAG) propose les axes suivants sur lesquels le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), devrait veiller :

La réforme profonde de l’administration guinéenne, afin qu’elle soit beaucoup plus efficace et complètement dépolitisée ;

La réforme profonde du système éducatif guinéen ; 

La mise en place des institutions de la République ; 

La réforme des forces de défense et de sécurité ; 

La réforme de la justice ; 

Les Etats généraux du système de santé ; 

Les Etats généraux de l’habitat et de la construction ;

Renforcer la sécurité des personnes et des biens ; 

Créer une commission vérité, justice et réconciliation ; 

Éviter d’engager des grands chantiers sur financement du Budget National de Développement (BND) ; 

Auditer tous les grands chantiers d’envergure national pour amorcer  leur continuation et leur achèvement ; 

Encourager les investissements dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage ;  

Encourager les échanges commerciaux entre la Guinée et les pays voisins.    

C. DURÉE DE LA TRANSITION

L’Ordre National des Architectes de Guinée (ONAG) estime qu’il ne faudrait pas confondre vitesse et précipitations.

Tenant compte des propositions contenues dans ce présent mémorandum, l’ONAG estime  deux (2) ans pour leur mise en œuvre. 

D. PROBLÉMATIQUES DANS LE SECTEUR SPÉCIFIQUE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE.  

Aujourd’hui, nos villes  se développent sans projet de planification et sans projet d’urbanisme.

On construit n’importe quoi et n’importe où !

Nos villes n’ont pas été dessinées, en effet !

Or, une ville doit être conçue, suivie et périodiquement adaptée en fonction du temps, des nouveaux besoins ou des nouveaux phénomènes. 

Il n’y a que des lotissements qui se font et parfois, sinon il ne s’agit que des occupations anarchiques !

Cette réalité a engendré la production des villes anarchiques à travers tous les pays dont le cas le plus illustratif est la ville de Conakry, notre capitale.

Le développement anarchique de notre capitale, a engendré l’insécurité, l’insalubrité, les embouteillages, la mauvaise répartition   de peu d’équipements qui existent, la pollution, l’exode rural, la pauvreté, même la difficile et la mauvaise distribution de l’eau et de l’électricité sont imputables en grande partie au développement anarchique de la ville.  

Toujours à Conakry, cette anarchie a commencé à provoquer des inondations et si rien n’est fait, dans un avenir proche, des quartiers  entiers risquent de disparaître purement et simplement !

Aujourd’hui, force  est de constater que Conakry a fini d’absorber Dubréka et Coyah.

Dans un passé récent, ces deux villes étaient des villes sympathiques et satellites de la capitale Conakry.

Aujourd’hui, à la suite de cette absorption, Conakry s’étend sur plus de 50 KM ! 

A cette allure, c’est bientôt la ville de Forécariah qui sera absorbée pour transformer Conakry en une ville mégapole, s’il ne l’est pas déjà dans un pays de douze (12) millions d’habitants !! 

Cette extension incontrôlée de notre capitale a entraîné des conséquences préjudiciables à tout développement durable. 

Des zones industrielles se sont retrouvées au centre géographique de la ville près des zones d’habitations.

Un centre administratif qui se retrouve à l’extrémité d’une ville linéaire  et horizontale de plus de 50 KM ! 

Une ville réellement sans corniches. Car, celle qui existait est complètement obstruée par des gigantesques immeubles érigés en bordure de mer, entraînant ainsi l’appropriation d’un bien naturel  commun la mer, par un petit groupe de particuliers ! Ainsi, la majorité est privée de brise marine  et de vue sur mer !! 

Une ville  sans équipements, ni projets modernes de transports publics (projet de métro ou autres …) 

Une ville quasiment  sans espaces verts !

Des surfaces navigables disponibles qui auraient pu servir des transports   urbains, même interurbains, mais non exploités ! Or, nous n’avons pas besoin des mégapoles, nous avons besoin des villes  petites  et moyennes qui soient modernes, durables et facilement administrables. 

Il est essentiel avant de terminer, de citer quelques tares. Il s’agit entre autres :

Du Manque de planification de nos villes ;

De l’aggravation des problèmes domaniaux ;

De l’expropriation suivie de destruction des biens immobiliers et fonciers des populations sans tenir compte des lois de la République ;

Du refus ou la lenteur dans le traitement des permis de construire et des titres fonciers. Aujourd’hui, il faut un an ou trois ans pour disposer de son titre foncier ; 

Un manque notoire d’Architectes dans les instances de décision du MVAT notamment dans les Directions Nationales (4), les Directions  Régionales (9) ainsi que les Directions Communales et préfectorales ;

Manque de stratégie pour la valorisation du patrimoine bâti ;

Manque de lisibilité pour une politique nationale de promotion des logements sociaux ;

Le déclassement progressif du patrimoine foncier et immobilier public au profit des dignitaires du pouvoir ;

De la précarisation des anciens quartiers sans aucune politique  de rénovation, de restructuration;

Du manque de suivi des travaux en BTP des  investissements publics. 

Pour remédier à ces tares, l’ONAG propose quelques pistes de solutions : 

Renforcer les compétences au niveau national, régional, communal et préfectoral. Il s’agit d’avoir  pour chacune de ces entités, des urbanistes,  des architectes, des ingénieurs, des géomètres etc…

Définir et vulgariser une stratégie nationale pour l’aménagement du territoire en tenant compte des règles et des principes de la planification  durable ;

Créer des bases de données (des plans cadastraux ainsi que les plans d’aménagements) au niveau National, régional, communal et préfectoral ;

Procéder à l’établissement des schémas directeurs de toutes les communes  et les préfectures ainsi que les plans locaux des quartiers  etc…;

Actualiser le schéma directeur de grand Conakry (études entre   1985/1989) ;

Faire de la planification participative « la boussole de toutes les politiques  d’aménagement  ». 

A présent les questions :

Quel rôle pour les acteurs techniques que sont les Architectes, les Ingénieurs et les Géomètres dans cette nouvelle dynamique ?

Quel rôle pour les décideurs ? 

Quel rôle pour les populations ?

C’est des questions essentielles auxquelles il faut apporter des réponses  appropriées pour pouvoir assurer un meilleur avenir pour le secteur, afin d’obtenir des retombées bénéfiques pour les populations.

Conakry, le 27 septembre  2021

LE PRÉSIDENT  DE L’ONAG

ARCHITECTE  BOUBACAR  BAH