C’est désormais officiel. L’Etat guinéen va prélever à partir de ce mois d’août, 5% sur le salaire indiciaire des fonctionnaires et 2% de la pension des agents de l’Etat ayant fait valoir leur droit à la retraite. Selon nos informations, ce prélèvement s’inscrit dans le cadre d’une cotisation sociale des travailleurs en activité; mais aussi, des retraités pour leur couverture sanitaire. Il est l’initiative du gouvernement guinéen à travers l’Institut National d’Assurance Maladie Obligatoire (INAMO).
Mais pour Mohamed BANGOURA, porte-parole du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), les travailleurs ne vont pas accepter ce prélèvement. Car selon lui, ils n’ont pas été consultés avant la prise de cette décision. Il l’a dit à l’occasion d’un entretien téléphonique qu’il a accordé à notre rédaction ce vendredi, 20 août 2021.
« C’est une chose que nous n’allons pas accepté, dans la mesure où, nous n’avons pas été concerté, encore moins associé. Rien ne nous a été dit sur le pourquoi de ce prélèvement. Ce que nous entendons dire qu’il s’agit d’une cotisation sociale pour une prise en charge médicale par l’INAMO et le gouvernement. Mais, nous ne savons pas quels types de maladies qui seront prises en charge, le nombre de personnes de chaque contribuable qui sera pris en charge, quels sont les hôpitaux ciblés ou encore les pharmacies ciblées et ces fonds seront gérés par qui », s’interroge Mohamed BANGOURA.
A en croire notre interlocuteur, tant que ces différentes questions ne seront pas répondues ou bien qu’ils n’ont pas une garantie autour de ces contributions sociales, les travailleurs vont refuser ce prélèvement. D’ailleurs, Mohamed Bangoura accuse Aboubacar SOUMAH du SLECG et Amadou DIALLO de la CNTG d’être les complices de cette décision.
« Nous allons prendre cela du revers de la main. Nous allons utiliser nos droits légaux pour nous faire entendre pour dire non à ces prélèvements que nous considérons comme étant une arnaque de la part d’un certain nombre de camarades syndicalistes associés au gouvernement. Des syndicalistes sont associés à cette arnaque, dans la mesure où à la tête de ces missions qui ont été mises sur pied en vue d’aller sensibiliser les travailleurs à l’intérieur du pays, on a remarqué la présence du président du Conseil d’administration de l’INAMO qui est le camarade secrétaire général de la CNTG, Amadou DIALLO et Aboubacar SOUMAH, Secrétaire Général du SLECG qui s’est fait représenter par son chargé de communication, Adrien GBAMY. Ils ont sillonné durant deux semaines l’intérieur du pays pour amener la base à accepter ce prélèvement des 5% du salaire indiciaire pour les travailleurs en activité et de 2% de la pension des agents de l’Etat ayant fait valoir leur droit à la retraite », a accusé Mohamed BANGOURA.
C’est pourquoi, aux dires de l’ancien porte-parole du SLECG, une grève générale n’est pas exclue. Cela dit-il, pour protester contre ces prélèvements.
« Nous allons utiliser le recours le plus normal qui est celui d’abord d’avertir le gouvernement contre tout prélèvement sans pour autant donner des explications, sans pour autant donner les critères d’utilisation de ces cotisations. Ensuite, nous allons utiliser la voie légale qui est celle d’aller en grève », a laissé entendre Mohamed BANGOURA.
Abdourahmane Diallo