Pierrette TOUPOU, ancienne Directrice préfectorale de l’éducation (DPE) de Macenta, et Massa ZOUMANIGUI, enseignant dans la même préfecture, sont jugés depuis quelques jours au tribunal de Kaloum pour faux en écriture publique. La partie civile dans cette affaire est Moussa ZOUMANIGUI, enseignant qui accuse le duo de prévenus d’avoir orchestré une magouille qui l’empêche aujourd’hui de recevoir son salaire. Les débats, qui se sont poursuivis hier, mardi 17 janvier 2023, ont été consacrés à la comparution des témoins pour éclairer la religion du tribunal sur cette affaire de substitution présumée de Moussa par Massa.
C’est une affaire qui remonte à l’année 2017. Moussa ZOUMANIGUI, partie civile dans cette affaire, se disant titulaire du PV 399, déclaré admis au concours de recrutement d’enseignants organisé en 2016 par l’État guinéen, dit s’être vu empêcher d’exercer dans sa zone d’affectation, dans la sous-préfecture de Souamè, à Macenta. Il accuse Pierrette TOUPOU, actuellement conseillère au ministère de l’Enseignement préuniversitaire et de l’alphabétisation (MEPUA), d’être à l’origine de la prétendue magouille qui l’a remplacé par un certain Massa ZOUMANIGUI.
Pourtant, il soutient avoir obtenu un numéro matricule, un arrêté d’engagement à la fonction publique et une décision d’affectation du même ministère. Dans sa déposition à la barre le 03 janvier dernier, Moussa Zoumanigui avait accusé Mme Pierrette Toupou, DPE de Macenta à l’époque, d’avoir usé de manœuvres pour attribuer son matricule à Massa Zoumanigui.
L’audience Ce mardi, 17 janvier 2023, a été consacrée à la comparution des témoins. Mais aussitôt que le dossier a été appelé, l’avocat de Moussa Zoumanigui, la partie civile, s’est opposé aux dépositions des témoins qui étaient déjà présents à la barre. Pour lui, l’un des témoins ne pouvait pas être entendu ni à titre de simple témoin, ni à titre de simples renseignements au motif qu’il avait demandé à Massa Zoumanigui, un des prévenus, de lui donner 5 millions de francs guinéens pour qu’il vienne témoigner à sa faveur. Pour l’avocat, le deuxième témoin aussi, Cherif Bah, cadre au Ministère de l’éducation nationale, ne pouvait non plus être entendu parce qu’il serait en connivence avec Pierrette Toupou, l’ancienne directrice préfectorale de l’éducation de Macenta, jugée dans le présent dossier.
Après l’avis du ministère public et de la défense sur cette opposition de la partie civile, le tribunal a ordonné le témoignage de Chérif BAH, suspendant le témoignage du second jusqu’à la comparution des officiers enquêteurs à qui il devra être confronté à la barre à la prochaine audience.
Chérif BAH, un des cadres du ministère de l’éducation nationale, a indiqué les lui, dans sa déposition fait savoir que les vérifications faites tant au département central qu’à l’inspection régionale de N’Zérékoré et à la DPE de Macenta ont révélé que Massa ZOUMANIGUI est le détenteur du PV 399, admis au concours d’intégration à la fonction de 2017. « Quand le département a été informé de cette situation, les deux candidats, à savoir Moussa Zoumanigui et Massa Zoumanigui, ont été invités à Conakry pour vérifier ce qui les oppose. Quand ils sont venus, un papier vierge a été donné à chacun d’entre eux. Il leur a été demandé d’écrire chacun son prénom et nom, sa filiation, son PV et signer 5 fois sur son papier. Après ça, une comparaison a été faite, et cela a prouvé que le PV numéro 399, qui est admis, a le nom et prénom, la filiation de Massa Zoumanigui. Par la suite, à l’occasion d’une visite dans la région de N’Zérékoré où j’étais parti pour faire le dispatching des quotas des candidats admis au concours national d’intégration des enseignants, la directrice préfectorale de l’éducation de Macenta, madame Pierrette Toupou, m’a informé qu’il y a un conflit entre deux candidats au concours d’accès à la fonction publique qui sont un certain Moussa Zoumanigui et un certain Massa Zoumanigui au tour d’un PV. Ainsi, il a été procédé à une vérification à N’Zérékoré. Là aussi, toutes leurs coordonnées ont donné les noms et prénoms, numéros de PV, filiations et numéros de téléphone. Cette vérification aussi a révélé que le PV numéro 399 avait le prénom et nom, et la filiation de Massa Zoumanigui et le PV numéro 781 avait le nom et prénom et filiation de Moussa Zoumanigui. C’est le même constat que le département avait aussi fait après la première vérification et dans une correspondance qui a été envoyée à la DPE de Macenta, c’étaient les mêmes informations, le même constat qui était mentionné dans cette correspondance, comme quoi le numéro de PV 399 admis au concours avait le nom et prénom et filiation de Massa Zoumanigui. Le registre d’enregistrement dans lequel les deux candidats ont leur signature est là au département. Vous pouvez aller vérifier », a longuement expliqué Chérif BAH, entendu à titre de simples renseignements.
Au terme de ces explications, le tribunal a renvoyé l’affaire au 21 mars 2023 pour la comparution des témoins cités par la partie civile.
Guineematin