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Mes mots sur les maux de l’Enseignement Supérieur guinéen( Par Dr. Sadou DIALLO)

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À l’attention de Mme la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

« Vous savez comme moi que c’est en Guinée seulement qu’un enseignant titulaire d’un Doctorat est engagé comme contractuel avec un salaire de 600 000 GNF par mois ! Aussi, c’est en Guinée seulement que vous avez des enseignants titulaires d’une licence ou d’un master, qui enseignent plusieurs matières sans avoir la qualification. Vous devez revoir cette autre situation. De même, c’est en Guinée seulement qu’on peut voir un chef de département ou un Doyen de faculté qui n’a pas le Doctorat »

Chère Ministre,

    Nombreuses sont des personnes qui ont le grade de Docteur dans différentes branches (Droit, Économie, Sociologie, Math, Physique…), et qui éprouvent d’énormes difficultés pour intégrer l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.

Chère Ministre,

Vous savez comme moi que pour être enseignant à l’université, il faut avoir au moins le titre de Docteur dans un domaine précis, et cela après avoir soutenu une thèse devant un grand jury composé de Professeurs émérites. À travers vos expériences acquises dans le domaine de l’enseignement, Vous savez que dans les autres États de la sous-région comme le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin ou la Côte d’Ivoire, ne peut être enseignant dans les universités publiques, qu’une personne titulaire d’au moins un Doctorat !

Hélas ! Ici, en Guinée, ce n’est pas le cas. Vous le savez très bien ! Puisque connaissant très bien l’administration universitaire guinéenne. Ici, chez nous, le titulaire d’un doctorat est rejeté et on ne veut même pas le sentir, à plus forte raison le recruter afin qu’il puisse dispenser son savoir intellectuel.

Normalement, on devait faire la course à ces intellectuels, qui souhaiteraient rendre plus qualificatif le système universitaire guinéen. La Guinée a grandement besoin de cette main-d’œuvre rare pour redonner à son système éducatif universitaire la place qu’il mérite.

En effet, on indexe le plus souvent le manque d’enseignants qualifiés (titulaire d’un doctorat) comme facteur de dégradation du système universitaire guinéen. Mais le constat est tout autre. Allez y faire un tour de contrôle au sein de nos différentes facultés, pour se renseigner sur le nombre de titulaires de Doctorat ayant candidaté pour des postes d’enseignants. Ils sont nombreux ! Le pire est que la majorité de ceux qui dispensent les cours n’ont même pas la qualité puisque n’ayant aucun titre de Doctorat

Chère Ministre,

Vous êtes enseignante/chercheuse de surcroît, Vous connaissez les réalités. Certes, depuis votre arrivée au sein de ce département en tant que ministre, Vous avez engagé des reformes colossales. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour vous féliciter et Vous encourager.

Mais, il existe des choses à régler. C’est notamment le Problème du recrutement des personnes ayant le titre de Doctorat dans nos institutions universitaires publiques.

Chère Ministre,

Vous savez comme moi que c’est en Guinée seulement qu’un enseignant titulaire de Doctorat est engagé comme contractuel avec un salaire d’un 600 000 GNF par mois. Vous devez jeter un regard à ce niveau et trouvez une solution.

Aussi, c’est en Guinée seulement que vous avez des enseignants titulaires d’une licence ou d’un master, qui enseignent plusieurs matières sans avoir la qualification. Vous devez revoir cette autre situation. De même, c’est en Guinée seulement qu’on peut voir un chef de département ou un Doyen de faculté qui n’a pas le Doctorat. Il faut corriger aussi cela.

Chère Ministre,

Prenez des décisions fortes, et qui, dans le temps, transformeront la qualité de l’enseignement supérieur guinéen ;

Créez un service spécial en charge de recruter directement et d’intégrer toutes personnes ayant le grade de Docteur dans l’enseignement supérieur pour le rendre plus performant ;

Battez-vous pour que l’enseignant du supérieur puisse avoir un salaire satisfaisant. Et cela passe par l’adoption d’un statut particulier des enseignants des universités publiques.

Ce ne serait qu’ainsi, la Guinée disposera d’un système éducatif de qualité et compétitif au niveau de la sous-région.

Par Dr. Sadou DIALLO, Docteur en Droit public