C’est un jeune produit de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, qui dirige avec un coup de maître l’Université de Kindia. Arrivé à la tête de cette prestigieuse université au mois d’octobre 2019, Professeur Daniel LAMAH s’est inscrit dès ses débuts dans une transformation positive. Programmes pédagogiques, logistiques, infrastructures, partenariats, tous ont connu une retouche, en vue d’une amélioration du cadre de travail. De ses premiers pas d’étudiant à ses fonctions de recteur de l’Université de Kindia, de son ONG à son passage de l’Université de Toulouse, Daniel LAMAH nous relate son parcours, teinté de témérité et de ténacité.
Brillant Étudiant à l’Université Gamal Abdel NASSER de Conakry.
Étudiant de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gamal Abdel NASSER de 1996 à 2000, le jeune Daniel LAMAH réussit à tous les tests. « Dans l’ancien système, il fallait faire une première étape de la première année à la deuxième année, faire le DEUG (diplôme d’études universitaires générales) qui devait être passé à l’écrit comme à l’oral devant un jury pour chaque épreuve. Suite de cet Examen de DEUG, Daniel LAMAH, comme les autres admis, passa le test de spécialisation pour la troisième année (Licence). La fin de la troisième année était sanctionnée par un examen de licence comme celui du DEUG.
De même, à la quatrième année, un examen de Maîtrise avec jury à l’écrit et à l’oral permettait aux admis de faire un mémoire avant l’obtention du diplôme de Maîtrise. Et donc, ce test de spécialisation m’a permis d’être orienté en aménagement du territoire, département Géographie. Mais avant d’aller en aménagement du territoire, mon test m’avait amené plutôt en Sociologie. Parce qu’il semblait que j’étais plus performant en Sociologie qu’en Géographie. Que s’était-il donc passé pour que je préfère l’Aménagement du Territoire (Département de Géographie) à la Sociologie ? J’avais découvert la Géographie juste à la fin de la deuxième année, à travers un contact que j’avais eu avec des Professeurs Français qui étaient venus pour des missions d’Enseignement.
Je leur avais demandé de me parler de l’aménagement du territoire et de la Géographie. Après notre échange, j’étais porté à faire l’aménagement du territoire. Malheureusement, après le test j’étais admis en Sociologie. Mais, il s’est trouvé que j’avais aussi un autre ami qui avait été admis en aménagement du territoire, mais qui voulait faire la Sociologie. Et donc, nos autorités d’alors nous ont permis de faire la permutation (cela était possible à l’époque). C’est comme ça que je m’étais retrouvé en aménagement du territoire et très content », rappelle-t-il d’entrée, tout en soulignant avoir opté pour l’Enseignement dès sa sortie : « Parce qu’il était difficile d’être engagé à la fonction publique à travers d’autres secteurs professionnels. L’enseignement était la porte d’entrée la plus facile. J’avais la philosophie d’accepter la première opportunité. Et donc j’ai commencé à enseigner en tant que contractuel de l’Etat au collège. C’est au cours de mes deux années de contrat d’enseignement (2000-2001 et 2001-2002) j’avais fait mon mémoire de maîtrise parce qu’il fallait d’abord valider l’admission à l’examen de maîtrise pour être autorisé à faire la recherche pour le mémoire ».
L’utile et nécessaire itération dans l’orientation professionnelle entre la vie associative, la consultance et le métier d’enseignement et de recherche : l’adaptation et la recherche de l’équilibre.
L’Enseignement n’était pas au départ un métier souhaité par Daniel LAMAH. En effet, Après avoir soutenu le mémoire de Maîtrise en avril 2002 avec la mention remarquable, Daniel LAMAH avait bénéficié d’une note de témoignage riche de contenu, délivrée par Paul-Henri GALAN, un Coopérant Français de l’Université de Toulouse (France) qui était à sa dernière année de mission en Guinée dans le cadre de la coopération interuniversitaire Franco-Guinéenne. « Cette note de témoignage comporte de fortes recommandations en faveur de mon travail de mémoire et de ma personnalité… Partout où je présentais un dossier de candidature, j’étais respecté. De passage je rends grâce à DIEU, puisque depuis que j’ai terminé ma maîtrise je n’ai pas connu de chômage, même si j’ai dû faire face à beaucoup de difficultés pour mon insertion socioprofessionnelle et pour ma subsistance.
Je ne me plains pas aujourd’hui d’être dans le métier d’Enseignement et de Recherche, contrairement aux années 2000-2002. En effet, au cours de ces années de premières expériences d’Enseignement, j’avais compris que je m’investissais beaucoup contre un salaire insignifiant et sans compensation juste en termes de connaissance et d’épanouissement etc.», déplore-t-il à l’époque.
Pour subvenir à ses besoins, Daniel LAMAH se lance dans la création d’une ONG, dénommée Association Mains Solidaires (AMAS) sur proposition de deux de ses frères qui étaient à l’étranger alors que lui, il était en Guinée … C’est un moment d’épreuve inoubliable : « Lorsque nous avons créé l’ONG en 2002, nous devrions y travailler sur fond propre, tout en cherchant des financement extérieurs … Nous avions fait une année entière sans financement extérieur et je fréquentais constamment la faculté ainsi que plusieurs autres structures comme les ONG de la capitale pour des travaux de recherche dans le cadre des activités de cette ONG…c’était aussi pour des activités de renforcement de capacité sur la vie associative, les techniques de montage et de gestion des microprojets … ».
Mais avant la création de l’ONG, Daniel LAMAH se remémore : « c’est le Ministre Sékou Décazy CAMARA, alors de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, qui avait fait la promotion des meilleurs de chaque promotion des sortants d’universités en les faisant recruter comme des fonctionnaires stagiaires. Bien que j’eusse déjà un dossier d’homologation qui était accepté par le rectorat de l’Université comme certains autres amis, nous fûmes recrutés comme des lauréats et affectés dans différentes structures du pays. Sur l’arrêté, nous avions le statut de « fonctionnaire stagiaire ». Il avait été demandé à chaque lauréat de choisir le département sectoriel où il voulait servir. Moi j’avais demandé à rester à l’Enseignement supérieur. Je fus ainsi affecté à l’Université de Sonfonia avec certains amis pour un stage d’une année. A la fin de l’année, il n’y a pas eu de rapport contraire qui pouvait nous compromettre, donc nous avons été confirmés comme fonctionnaire de l’Etat au compte de l’enseignement supérieur ».
Un détour en France, le vent de la promotion souffle.
Entrant à la fonction publique en 2005, M. LAMAH bénéficie plus tard d’une formation en master (2007-2009) avec plusieurs autres amis de la même cohorte, puis d’une thèse de doctorat (octobre 2009-septmbre 2013), dans le cadre de la coopération entre l’Université de Sonfonia et l’Université de Toulouse 2 -Le Mirail. Il donne des précisions en ces termes :
« Nous étions pour la plupart des jeunes enseignants inscrits à ce tout premier master de l’Université de Sonfonia intitulé « Espace-Temps-Société ». Quelques deux à trois mois avant la fin de la deuxième année de formation, le programme de soutenance des mémoires avait été donné alors que chaque candidat devait être plongé dans la finalisation de la rédaction de son mémoire sous l’encadrement de son directeur de recherche. Les professeurs Français avaient réussi à négocier 4 bourses auprès de la coopération française à l’ambassade de France en Guinée. Cette information fut publiée seulement pendant la soutenance. Il était donc question de sélectionner les 4 meilleurs de la promotion. Et après cette évaluation, j’ai été retenu pour bénéficier d’une bourse de formation doctorale en alternance à l’Université de Toulouse 2 Le Murail. Les mêmes professeurs se s’étaient engagés à nous accompagner dans la réalisation de nos projets de thèse tout en nous accueillant au sein des laboratoires de recherche en France selon les besoins… Dans ce programme français de bourse, j’étais avec des amis comme : Mamadou Dindé DIALLO (Historien), Mabetty TOURE (Géographe), Faya Moïse SANDOUNO (Historien). Nous avions réussi, tous les quatre, à soutenir nos thèses à temps. Afin de donner une suite à cette coopération, trois conditions nous étaient imposées : faire une thèse de qualité, soutenir la thèse à temps, et retourner servir dans le pays d’origine dès après la soutenance. J’ai fait ma thèse en quatre ans, d’octobre 2009 à septembre 2013 », confie le Recteur de Kindia.
De retour de la France, l’homme continue à cravacher comme d’habitude, avec courage et amour pour son métier. En plus de ses charges d’Enseignement en licence, il diversifie ses champs d’intervention en dispensant des cours de systèmes d’informations géographiques et cartographie, des outils de collecte et d’analyse des données … (comme le Sphinx Plus2, etc.) dans certains programmes de masters. Il est aussi très actif sur le terrain de la consultation en termes de prestations intellectuelles sur des thématiques variées au compte soit des Institutions internationales, soit des organisations de la Société Civile. En même temps, est présent dans l’administration Universitaire depuis le début de sa carrière d’Enseignement et de Recherche Scientifique. A titre d’exemple, il a été responsable du Secrétariat Central au Rectorat de l’UGLC-SC (du 26 mars 2007 au 03 mai 2011), Secrétaire de la Faculté des Sciences Sociales de l’UGLC-SC (du 03 mai 2011 au 15 janvier 2018), Secrétaire Général de l’UGLC-SC (du 15 janvier 2018 au 11 octobre 2019).
En janvier 2018, Docteur Daniel LAMAH est nommé Secrétaire Général de l’UGLC-Sonfonia alors qu’il était Maître de Conférences. Une année et neuf mois plus tard, il est promu Recteur de la prestigieuse Université de Kindia où il est en fonction actuellement. « En octobre 2019, quand j’étais revenu de France après un séjour de travail d’un mois sur un projet de publication, avec le soutien du Ministre Abdoulaye Yéro BALDE, j’ai été nommé Recteur de l’Université de Kindia le 11 octobre 2019 »,se souvient Daniel LAMAH.
La transformation positive en marche.
Dès sa prise de service, le 21 octobre 2019, le nouveau Recteur change de paradigme dans un esprit d’équipe et de confiance avec l’ensemble de ses collaborateurs au niveau de l’Institution. Toute l’équipe de l’Université de Kindia s’engage alors dans un processus de transformation positive. « Depuis octobre 2019, il n’y a qu’un seul programme nouveau de licence dont nous venons d’obtenir l’arrêté de création et d’autorisation d’ouverture : c’est le programme de Biologie Médicale. Mais quand il y avait déjà 14 programmes de licence et un Master fonctionnel en Sciences de Développement. Ces programmes de formation sont développés au sein de 14 départements regroupés en quatre (4) facultés : la faculté des Sciences Sociales, la Faculté des Langues et Lettres, la Faculté des Sciences et la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion.
Le programme de master est rattaché à la faculté des Sciences Sociales dont j’ai été un des artisans. Lorsque j’arrivai ici, l’environnement social et de collaboration était un peu difficile. Mais il faut être humble. L’ensemble des personnels que j’ai trouvé ici ; que ce soit le personnel enseignant-chercheur ou personnel non enseignant et le personnel contractuel, c’est avec tout cet ensemble que nous avons engagé ce processus de transformation positive. Nous nous sommes basés sur plusieurs valeurs comme : la communication et la concertation, l’esprit d’équipe, l’humilité, l’écoute positive, le discernement ,… »
« Quand on venait d’arriver, nous avions fait un diagnostic organisationnel pour savoir ce qui était urgent et pertinent pour favoriser le processus de transformation sociale au travers d’un climat de confiance, de motivation personnelle et collective souhaité chez chacun des acteurs. Cela nous a permis de savoir ce qui n’allait pas en profondeur. Le diagnostic a révélé que de manière générale, les conditions de travail restaient à désirer de même que le climat social de collaboration. Parmi les premières mesures d’urgence prises figurent : l’amélioration du cadre et des conditions de travail, le respect de l’autre et la reconnaissance de son travail, la culture de la disponibilité. L’efficacité collective a été renforcée à travers la création de quelques services comme la Cellule Interne d’Assurance Qualité (CIAQ), le Service de l’Information et de communication, le Service Technique, … la reforme dans certains services tels que celui de la Planification et projets, le développement de l’esprit de complémentarité entre les services, etc. Avec l’ouverture d’esprit de l’ensemble des collègues et l’engagement personnel et collectif des acteurs à tous les niveaux, les tensions sociales qui fragilisaient l’institution ont été apaisées, un climat de convivialité a été instauré. Un tel climat est un facteur attractif au niveau de toute structure ; et cela augmente la productivité globale de l’institution sur la base des productivités spécifiques de ses services », indique-t-il.
Après avoir franchi cette étape cruciale, le Rectorat passe à la transformation physique de l’environnement. « Imaginez que des cadres évoluant dans les services ne soient pas dans les conditions minimales confortables. Si vous leur demandez des résultats, ils ne pourront pas les réaliser même s’ils en ont la volonté. Nous avions donc constaté qu’il y avait des cadres qui n’étaient pas dans un bon environnement. À la suite de ce constat, nous avons essayé de transformer de façon progressive le cadre et les conditions de travail pédagogique, scientifique et administratif : les équipements informatiques, les bureaux, la logistique roulante, la climatisation des bureaux, la qualité de l’électricité, l’adduction d’eau dans les toilettes, le cadre hygiénique global… se renforcent. En effet, on ne peut demander à quelqu’un de travailler, sans lui donner le minimum de conditions de travail ; c’est aussi un facteur de motivation qui garantit des résultats escomptés.
Je ne suis pas en train de dire que c’est meilleur et que le défi est déjà complètement relevé. Mais on peut se réjouir que le cadre soit acceptable et qu’il plaise aux étudiants et à l’ensemble des travailleurs de l’institution à ce stade. Progressivement, nous continuerons à améliorer les conditions de formation/apprentissage … Il y a un chantier d’amphithéâtre qui se trouve à 70% de réalisation physique. C’est un appui de notre Ministère de tutelle, financé par le Budget National de Développement ».
Le partenariat au cœur de la dynamique de transformation de l’Université de Kindia.
Nous faisons également du partenariat un axe essentiel dans le cadre de notre projet d’Établissement ou de plan stratégique ; ceci pour la qualification de nos programmes, projets et activités pédagogiques et de recherche. A titre d’exemple, nous pouvons noter :
- Le partenariat avec l’ONG Aide et Action (AEA) du territoire Sénégal-Guinée sur le « projet communes inclusives et durables ». Il s’agit d’un projet financé par l’Agence Française de développement au compte d’AEA qui accompagne un collectif d‘ONG nationales qui, à leur tour œuvrent pour le développement de trois collectivités locales. Les activités se déroulent au tour de trois thématiques à savoir : « le foncier », « l’environnement » et « l’autonomisation des filles et des femmes ». L’Université est chargée d’assurer la conduite et l’animation méthodologiques des ateliers de planification et de formation. Elle assure également la capitalisation des résultats et des bonnes pratiques du projet.
- Le partenariat avec des Institutions publiques d’Enseignement Supérieur nationales à travers la mobilité des enseignants notamment : l’UGLC-SC, l’IST de Mamou, l’UGANC, l’UJNK, etc.). Avec l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou, nous avons des réflexions en cours pour la création et l’animation de deux masters en commun.
- La mise en place d’un Consortium entre l’Université de Kindia (UK), l’Institut Supérieur de Technologie (IST) de Mamou et l’Ecole Supérieure de technologie (ESTIA) de France autour d’un projet en cours d’élaboration. Ce projet est intitulé : « Diagnostic territorial pour le développement des collectivités locales en République de Guinée ». L’idée de ce projet dont la phase pilote concernera sept (7) collectivités locales a déjà été présentée au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI) ainsi qu’au Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) respectivement le 1er et le 5 juin 2021.
- Le partenariat avec le Réseau NELGA de l’Afrique de l’Ouest Francophone. En collaboration avec ce réseau, nous avons organisé du 12 au 15 janvier 2021, l’atelier régional de formulation et de validation des curricula pour la mise en place d’un Master en Gouvernance foncière à l’Université de Kindia. Financé par la DAAD/GIZ, cet atelier avait abouti à la validation de ces curricula et à la reformulation de l’intitule du projet de Master : « Master en Gouvernance Foncière, Urbanisation et Exploitation Agricole et minière ». La maquette de ce Master Sous-régional est en cours de finalisation avant de solliciter auprès des services compétents du Ministère de tutelle un acte de création et d’autorisation d’ouverture.
- D’autres partenariats sont en cours de formulations avec des universités nationales et étrangères.
En vue de soutenir ces projets de partenariat, de recherche/formation et développement, des travaux de rédaction pour la mise en place d’un laboratoire re recherche pluridisciplinaire en Sciences Sociales, Humaines et Economique sont en cours. D’autres initiatives de laboratoire de recherche concernant les programmes de la Faculté des Sciences seront également lancées à l’avenir.
Quid du projet de réhabilitation et d’extension de l’Université de Kindia.
Mais ce n’est pas tout, l’ambitieux projet de réhabilitation et d’extension de l’université a aussi été entrepris. « Il y a un an que cette réflexion était en cours. Lorsque nous avions réussi à avoir un environnement stable, il fallait qu’on se concentre sur les projets de développement… Nous avons commencé cette réflexion. Je crois que c’était en novembre 2020. J’avais convoqué l’équipe du rectorat, les doyens de faculté et certains responsables de services d’appui pour commencer à réfléchir sur la prospective de notre université ; ce que nous voudrions qu’elle soit dans 5 ou 10 ans par exemple. Sous forme de brainstorming, toutes les idées ont été recueillie de façon méthodique. Un tableau de besoins en infrastructures a été conçu sur une demi-journée. Ce travail avait permis de répertorier nos besoins pour l’administration, les activités pédagogiques, la recherche, la santé, les aires de jeux, la gastronomie, etc.
Ensuite un travail d’évaluation sur le taux de variation annuel moyen de l’effectif des étudiants et la projection de cet effectif sur dix ans a été fait pour se rendre compte de l’ampleur du besoin en infrastructures car l’approche de gouverner par les projets nécessite d’anticiper la réflexion stratégique. En effet, le taux d’accroissement annuel moyen de l’effectif des étudiants a été évalué à 11, 31% entre 2015 et 2019, puis, à 17,22% en considérant l’effectif des bacheliers orientés en 2020. Dans l’hypothèse d’un taux d’accroissement annuel moyen de 17,22% entre 2015n et 2020, avec les mêmes conditions d’orientation des bacheliers dans les Institutions d’Enseignement Supérieurs (IES) publiques, l’effectif des étudiants de l’institution passera à un peu plus de 22 000 en 2030.
Ce contexte nous a amené à initier depuis le 02 décembre 2020 une étude de réhabilitation et d’extension des infrastructures de l’Université de Kindia pour une capacité de 25 000 à 30 000 étudiants, avec l’appui du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI). Les résultats de cette étude de prospective infrastructurelle ont été validés à l’Université de Kindia le 11 décembre 2021 sous la présidence d’honneur du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation en présence des autorités régionales, préfectorales et locales Kindia ainsi que des institutions partenaires présentes sur le terrain.
Depuis ce jour de validation, nous sommes régulièrement appelés pour des félicitations. Mais pour moi un tel résultat est en même temps un autre défi. Il faut davantage continuer à fournir des efforts jusqu’à l’aboutissement final, c’est-à-dire la réalisation de ce projet. L’innovation, dans ce projet, c’est que nous prévoyons un bloc pour les dortoirs avec une capacité d’environ 2000 places. Sa réalisation permettra d’améliorer de façon significative le cadre global de formation et de réduire davantage les risques d’accidents que nous enregistrons chaque année. Nous sommes en effet au bord d’une route nationale où la circulation est très dense. La majorité des cadres qui travaillent ici et des étudiants se déplacent en général à moto, exposés à des accidents presque chaque année, sans oublier que la majorité de ces étudiants vit sous le seuil de la pauvreté. C’est pourquoi nous avons prévu l’option dortoir.
A ce jour, avec un personnel de près 300 personne (toutes catégories confondues) y compris les contractuels et un nombre d’Étudiant qui s’élève autour de 11 à 12 000, Pr Daniel LAMAH se sent heureux d’avoir apporté quelque chose dans l’amélioration du cadre de travail. Il espère surtout pour un futur heureux de cette Université. Au titre du Master pluridisciplinaire en Sciences du Développement, les cours de la 3e cohorte viennent de démarrer avec satisfaction par rapport à la disponibilité et à l’engagement des Enseignants-Chercheurs et des Étudiants.
« Ce master est un master pluridisciplinaire, les profils de base qui arrivent viennent généralement soit des sciences économiques et de gestion, des sciences sociales, des langues et lettres, mais également de l’agronomie. Comme c’est un master pluridisciplinaire, …lorsque les gens viennent, ils doivent être moulés dans un dispositif d’approches afin qu’ils soient transformés de manière à leur donner un profil pluridisciplinaire. Ce qui leur permettra, à la sortie, de pouvoir travailler dans des équipes pluridisciplinaires. Quand un étudiant sort de ce master en science de développement, il doit être capable de travailler en équipe ; de travailler avec des journalistes, des sociologiques, économistes, etc. », martèle-t-il, tout en exprimant sa reconnaissance à l’ensemble du personnel de l’Université.
« Je me sens très heureux d’être ici à l’université de Kindia et d’être un acteur qui espère impulser de la transformation positive d’une équipe pluridisciplinaire et dynamique. Parce qu’on ne peut agir seul et espérer réussir. J’exprime mes sincères reconnaissances à mes collègues de l’université de Kindia, mais aussi à mon département de tutelle qui nous soutient, nous accompagne dans nos initiatives. En même temps, je lance un appel à l’ensemble de nos collègues de l’université en disant que c’est une équipe qui gagne. Et dans une équipe, il faut que chacun se mette dans une disposition de produire des résultats dont la somme contribue à la performance de notre institution et de notre système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique ».
De retour de Kindia, Ousmane2 SOW
Tel : 622 98 10 01
Email: sowtelico2@gmail.com