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Le système Éducatif guinéen en débat : N’Valy CONDE, Professeur de Philosophie, se prononce

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1- Nos programmes des enseignements au primaire et au secondaire ont besoin d’être réadaptés à nos réalités et à nos besoins.


2- La réforme du système éducatif de notre pays  pourrait passer par plusieurs aspects dont l’introduction de l’Anglais au Primaire, l’enseignement de la notion de la Citoyenneté à tout le cycle et la création des Lycées Techniques Modernes et Professionnels.  Ces facteurs, en terme de manques à gagner, sont de nos jours plus-que nécessaires pour la qualification et la  quantification de notre système éducatif,

3- Aujourd’hui, l’Anglais est plus qu’une simple langue, c’est une science. En ce XXI siècle, celui qui ne parle pas l’anglais est un analphabète intellectuel ! Il est un aphone ! Vous qui êtes jeunes, vous qui avez le  temps d’apprendre encore, profitez-en. Et c’est le bon moment. Si vous avez déjà terminé vos études, au lieu de perdre du  temps, apprenez l’Anglais. Partez au Ghana, en Gambie ou en Sierra Léone pour la recherche de l’anglais si vous ne pouvez pas aller en Europe. Mais restez en Guinée pour apprendre l’anglais, en 2021,  c’est délicat. Est-ce que cela veut  dire que c’est impossible ? Si on me demandait, si on me consultait, je leur  dirais d’enseigner les matières fondamentales en anglais à partir de l’année scolaire 2024-2025 au lycée. Enseigner la Biologie, la Physique et la Chimie en anglais au lycée en Sciences Expérimentales ; enseigner les mathématiques, la Physique et la Chimie en anglais en Sciences Mathématiques ; enseigner la Philosophie, la littérature, la  géographie et l’économie en Anglais en terminale sciences sociales. Si l’élève sait que ces matières ou disciplines seront enseignées en anglais en Terminale, dans trois ans, ils vont s’efforcer à l’apprendre, car vouloir c’est pouvoir. Je sais qu’avec cette approche, d’ici à 2050, l’Anglais sera la deuxième langue officielle de notre pays. Et la promotion des langues nationales ? Je m’attends, dans les commentaires, à cette question. OK ! Je vous garantis que cela fera l’objet d’une autre observation au chapitre de l’analyse relative à l’inscription des langues nationales aux programmes.  

4- Je pense qu’il est important d’adapter nos programmes à nos réalités. Le problème dont notre pays souffre actuellement, avec acuité, c’est la problématique de l’incivisme. Les Ivoiriens, les Sénégalais etc, aiment leurs pays. C’est évident ! Par contre, en Guinée, certains sont tentés d’exhiber les manques à gagner en occultant nos mérites. Cela pourrait s’expliquer par le fait que certains soient plus militants que citoyens. Quand un problème oppose deux Guinéens aujourd’hui, un simple accident de circulation par exemple, au lieu de chercher à leur venir au secours, à faire le constat afin de savoir qui a raison qui a tort, on cherche plutôt à avoir l’identité des accidentés sur la base de leur militantisme. Pour l’avenir de notre pays, cela devrait s’arrêter. D’où la nécessité de l’introduction des programmes de citoyenneté à tout le cycle afin que le militantisme ne l’emporte pas sur la Citoyenneté quand il s’agit de la Guinée. 

5- Il serait également important de révolutionner notre classification traditionnelle des sciences. Les sciences sociales, les sciences mathématiques et les sciences expérimentales. Cela veut dire quoi réellement ? Comme ailleurs, créons des séries A, B C etc, créons des lycées techniques modernes bien équipés. L’expérience montre que dans ce monde mondialisé, globalisé et digitalisé, le concret et l’objet  basés sur la formation professionnelle et technique, dans une certaine mesure, occupent une place de choix. L’objectif visé, c’est de faire en sorte que d’ici à 2050 que nos élèves puissent faire le montage des machines, puissent fabriquer  des appareils électriques de dernière génération. Cela nous permettra également d’avoir des techniciens professionnels supérieurs pour le développement durable de notre pays. Je ne voudrais pas dire qu’il faille supprimer les sciences sociales, NON ! Il s’agit juste de faire en sorte que ceux qui seront orientés en DROIT, ÉCONOMIE ET MÉDECINE, soient de grande probité morale, intellectuelle et sociale. N’importe qui ne doit pas faire le droit, la médecine et l’économie. Les autres sciences sociales, ne pourraient être que des sciences hybrides. Y compris la Philosophe ? 

6- Ce sont des idées, si vous voulez,  préconçues. D’accord ! Toutefois, elles pourraient attirer l’attention des hommes d’État sur les préoccupations d’un professeur de Philosophe souhaitant qu’il soit fait de la science et de la technique, la base du développement durable de sa patrie car, l’homme politique, d’après Professeur Amadou Bano BARRY,  fait ce que le Peuple veut, mais un homme d’État fait faire le Peuple ce qui est bon pour lui.
Unis, nos efforts feront de nous toujours des forts.