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Conakry : Le CIRD rend un vibrant hommage à Nadine BARI…

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En collaboration avec l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) et les éditions Gandal, le Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) a rendu un vibrant hommage à Nadine BARI le dimanche 17 décembre 2023 à son siège à Kipé, dans la commune de Ratoma. Des écrivains, hommes de culture ont livré plusieurs témoignages sur la vie et l’œuvre de l’écrivaine et fondatrice de l’ONG Guinée Solidarité, décédée le 10 décembre dernier.

Plusieurs personnalités ont pris part à cette cérémonie, dont les anciens ministres Lamine Kapi CAMARA (écrivain), Ahmed Tidiane SOUARE, ancien Premier ministre et écrivain, entre-autres.

Dans son discours, Safiatou DIALLO, Directrice du Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD), a salué la mémoire d’une femme qui a lutté pour la vérité et la défense des droits humains.

« C’est difficile de dire qu’on retient une ou deux choses de Nadine Bari. Nadine Bari, c’est une personne très profonde. On retrouve Nadine fille, épouse d’un homme disparu, qui se bat pour la vérité, la justice et qui se battra finalement pour les droits humains. On retrouve Nadine Bari, une autrice. Elle a laissé une œuvre grandiose pour quelqu’un qui sait lire et comprendre. Elle n’a pas parlé trop de son combat. Elle a parlé de la Guinée. Le parcours de Nadine Bari, c’est un pan de l’histoire de la Guinée. Quand on lit ses livres, on a l’impression qu’on ne parle pas de cette personne là. Elle a construit des centres de santé, des écoles en les équipant, en aidant les malvoyants. Elle voulait que le monde retienne qu’elle a été une femme aimante pour son mari, pour ses enfants et pour la Guinée. Elle a vécu pour ça », a expliqué Safiatou DIALLO.

Par ailleurs, la Directrice du CIRD a rappelé la tragédie que Nadine BARI a vécu. « Elle s’est mariée en 1961. En 1964, elle et son mari ont décidé de rentrer en Guinée. En 1971, son mari a disparu. En 1972, elle a quitté la Guinée. A la prise du pouvoir par l’armée (le 3 avril 1984, ndlr), elle est revenue ; et c’est en 1999 qu’elle a décidé de rentrer en Guinée avec son ONG Guinée Solidarité. Voilà en résumé la vie de Nadine Bari », a rappelé Safiatou DIALLO.

Le Directeur Général des éditions Gandal, Aliou SOW, se souvient de l’humanisme de Nadine. « C’est avec beaucoup d’émotion que je vais dire quelques mots ici. J’avais l’habitude d’appeler Nadine, Nadine Sow, et elle m’avait renvoyé gentiment pour dire bonjour monsieur Barry. Vous comprendrez que le sanakouya était aussi actif entre Nadine et moi. Quand on m’a annoncé son décès, je me suis dit à mon for intérieur, comme on le dit chez nous, un baobab s’est couché. Cette immense écrivaine, qui n’est plus à décrire, est une grande combattante pour la liberté et pour la justice sociale. L’annonce de son décès n’aura laissé personne indifférent aussi bien parmi ses proches que dans le milieu de la littérature guinéenne dont elle été une actrice de premier plan et pour les trois dernières décennies ».

Pour l’ancien Premier Ministre Ahmed Tidjane SOUARE, Nadine BARI est un personnage immense qu’on n’a jamais fini de découvrir. « On apprend tous les jours après elle. On découvre des œuvres colossales qu’elle a réalisées. J’ai bénéficié de ses bienfaits avant de la connaître parce que je suis de Mali Yembéring où elle s’est investie et aidé, aidé l’école, aidé les pauvres, aidé les nécessiteux, des années avant que je ne la découvre ici à Conakry. Cette femme de cœur et d’esprit, qui a su résister à toutes les épreuves qu’elle a subies, a réagi par le cœur, par le bienfait à l’égard non seulement des guinéens mais de tous les nécessiteux. Elle a tout fait sur terre. Qu’elle en soit récompensée à l’au-delà. Je remercie ceux qui ont permis ce rassemblement pour nous permettre de nous souvenir d’elle, et à toutes les victimes du camp Boiro dans des circonstances aussi singulières. Le cas de chacun ne ressemble à personne. Chaque fois qu’on vous raconte un cas, vous êtes dévasté. C’est ça notre histoire. L’Association des victimes du camp Boiro n’est pas une association de vengeance, c’est une association pour comprendre et expliquer, c’est une association pour nous permettre de mesurer l’immensité des atrocités dans notre pays et les efforts fournis pour que d’abord, entre nous, on se pardonne, et que le Tout-puissant nous pardonne. C’est ça le chemin de notre pays », a déclaré Ahmed Tidiane SOUARE.

La cérémonie d’hommage à Nadine BARI a pris fin par la signature du cahier des condoléances par les personnes présentes.

Guineematin