Adèle DRAMOU, Jeune Enseignante-Chercheuse guinéenne de l’Institut Supérieur de Mines et Géologie de Boké (ISMGB) présente une thèse de Doctorat à l’Université de Lorraine en France. Cette Thèse ambitieuse explore la valorisation des éléments de terres rares issus de la boue rouge générée par le procédé Bayer, tout en s’attaquant aux défis environnementaux posés par ce résidu.
La Thèse soutenue par Madame Adèle DRAMOU à l’Université de Lorraine en France s’inscrit dans un contexte où l’exploitation des ressources naturelles et la protection de l’environnement doivent aller de pair. Le procédé Bayer, largement utilisé pour extraire l’alumine de la bauxite, produit un sous-produit controversé : la boue rouge. Composée principalement d’oxydes métalliques comme l’hématite et la goethite, cette boue contient également des éléments de terres rares (ETR), cruciaux pour des secteurs de pointe tels que l’électronique, les énergies renouvelables, la production d’aimants permanents et la catalyse.
Cependant, la gestion de la boue rouge ne se limite pas à sa composition chimique. Elle soulève d’importantes préoccupations environnementales en raison de son caractère alcalin et de l’accumulation massive de ce résidu dans des dépôts à grande échelle. Désormais Docteur Adèle DRAMOU a donc choisi d’explorer cette problématique sous un angle innovant : transformer un défi environnemental en opportunité économique.
Les objectifs de sa recherche sont multiples et s’articulent autour de plusieurs axes. Premièrement, elle vise à évaluer la faisabilité économique et technique de la récupération des ETR à partir de résidus du procédé Bayer. En neutralisant la boue rouge, elle cherche à réduire son alcalinité, facilitant ainsi les étapes de séparation subséquentes. De plus, la thèse aborde la question de la réduction thermique des composés ferriques pour les convertir en magnétite, une étape cruciale pour permettre la séparation magnétique des minéraux.
La séparation physique des minéraux par différence de densité constitue une autre étape clé, permettant de concentrer les ETR et d’isoler les fractions riches en éléments valorisables. Madame Adèle a également prévu d’appliquer des méthodes de dissolution sélective pour optimiser l’extraction des terres rares tout en minimisant la dissolution des autres éléments indésirables.
L’optimisation des paramètres d’extraction se fera grâce à un plan d’expérience de type Box-Behnken, visant à maximiser la récupération des éléments tout en réduisant les coûts et l’impact environnemental. Ce travail pionnier pourrait non seulement contribuer à une meilleure gestion des déchets industriels, mais également à l’approvisionnement durable en éléments de terres rares, essentiels pour l’industrie moderne.
La Thèse de Doctorat de Madame Adèle DRAMOU représente ainsi une avancée significative dans la valorisation des résidus du procédé Bayer, ouvrant la voie à des solutions innovantes tant sur le plan environnemental qu’économique.
Il faut rappeler que, Dre Adèle DRAMOU est l’une des récipiendaires des bourses du gouvernement guinéen, dans le cadre du programme «1000 PhD et 5000 Masters » du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation.
Synthèse de : SOW Telico et Wora Diallo, pour Universite Actu.com