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Éducation : Le SLECG de Kadiatou BAH se félicite des acquis obtenus en 2023

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Le Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée (SLECG) version Kadiatou Bah vante ses acquis pour l’année 2023. La secrétaire générale se félicite de progrès considérables réalisés, notamment la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicalistes. Par ailleurs, elle a évoqué quelques difficultés rencontrées et les perspectives pour l’année 2024. Mme Kadiatou BAH l’a fait savoir dans une interview accordée chez nos confrères de Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Quelles sont les activités que le Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée (SLECG) a réalisées en 2023 ?

Kadiatou BAH: par rapport aux activités que nous avons eu à mener en 2023, on peut citer le protocole d’accord tripartite qui a été signé le 15 novembre dernier à 3 heures du matin. Ce protocole d’accord est l’émanation d’une plateforme revendicative déposée par le mouvement syndical guinéen, c’est-à-dire les 13 centrales syndicales. Comme le savez, l’intersyndicale de l’éducation est partie prenante de des centrales syndicales. Cette négociation tripartite a duré pendant 3 mois et ses différentes étapes que nous avons eu à développer c’est entre autres, l’augmentation sur la valeur monétaire point d’indice, je veux parler de la question salariale. Cette question salariale était au point 1, nous avions disputé de ça pendant plus d’un mois et heureusement nous avons eu un point d’accord. Sur ce premier point qui est relatif à la question salariale, c’est l’augmentation de 35% sur la valeur monétaire du point d’indice qui a été échelonné comme suit : 20% pour le mois de janvier.

Après la loi rectificative des finances du mois de juin, il aura 5 autres pour cent qui seront acceptés et à partir de la loi rectificative des finances de novembre 2024, il aura aussi 5 autres pour cent. Les 5 pour cent restants seront donnés à partir de 2025. Il y a eu d’autres acquis, l’augmentation à 100% des frais de primes de transport et des primes de logement. Nous avons aussi des travailleurs à la retraite dont leur valeur monétaire du point d’indice dans le secteur de l’éducation surtout et de la santé qui n’ont été pris en charge dans le protocole d’accord de 2022. Nous avons discuté autour de ça, donc nos retraités de l’éducation et de la santé de 2022 doivent bénéficier de cela à partir d’un effet rétroactif. D’autres acquis aussi, nous avons l’allocation famille qui était à 2 500 qui est remontée aujourd’hui à 25 000 francs guinéens dont les retraités n’avaient pas bénéficié, ils vont bénéficier de cela. Nous avons eu d’autres augmentations mais en projet, notamment dans le secteur privé et le mixte où on va ouvrir les négociations au mois de mars qui viendra.

Un autre acquis le plus salutaire. Pour l’intersyndicale de l’éducation c’est l’acquis salutaire, pour le SLECG c’est d’aller vers l’unification des deux SLECG. Vous savez chers journalistes, vous avez géré ce bicéphalisme pendant 5 ans. Malgré les interventions des uns et des autres pendant 5 ans, c’est cette année que nous avons réussi à mettre en place un SLECG unifié, mais cette unification est partie de loin. Depuis 2 ans, les jeunes qui sont dans les deux bureaux exécutifs nationaux ont mis pieds pour que cela soit une réalité. Nous sommes partis à un congrès unifié. Ce congrès unifié nous a donné un résultat positif.

Un autre acquis, la mise en place d’un pacte de l’intersyndicale de l’éducation. Depuis une vingtaine d’années, l’intersyndicale de l’éducation se résumait à la FPE et le SLECG, d’ailleurs qui sont parties prenantes de l’international de l’éducation. Il se trouve aujourd’hui que nous avons d’autres syndicats qui sont nés au niveau de l’éducation, je veux parler du SNE. Nous avions parlé de l’opérationnalisation de l’intersyndicale de l’éducation que nous avions appelée pacte de l’intersyndicale de l’éducation. Un document a été rédigé à cet effet et ce document a été déposé au niveau de toutes les instances

Dans la réalisation de vos activités annuelles, dites-nous les difficultés que vous avez rencontrées ?

Kadiatou BAH : on a quand même rencontré quelques difficultés qui vont dans le cadre de l’ouverture des négociations parce que nous avons déposé la plateforme revendicative depuis le mois d’avril. C’est seulement au mois de juillet que nous avons pu ouvrir les négociations et pendant 3 mois nous sommes autour de la table de négociation. Il a même fallu déplacer le cadre de négociation, du ministère de la fonction publique pour aller du côté du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation pour que tout le monde se donne les mains par rapport au gouvernement, par rapport au mouvement syndical, par rapport au patronat c’est-à-dire en tripartite, on a pu trouver des solutions après 3 mois de négociation. C’est une première en Guinée. Je peux mettre ça dans le cadre des difficultés que nous avons rencontrées. D’autres difficultés, c’est la non compréhension des démarches qui ont été déclenchées par nos jeunes du SLECG pour aller à un congrès unifié. Les acquis ont surplombé les difficultés.

Quelles sont vos perspectives pour l’année 2024 ?

Kadiatou BAH : les perspectives, c’est de faire en sorte que le gouvernement accepte qu’on aille à la révision du statut particulier de l’éducation qui est déjà caduque. Ce statut particulier de l’éducation a été créé depuis juin 2006. C’est dire que nous avons dépassé cela suite aux événements, suite à la mondialisation. Tout le monde sait aujourd’hui que la flambée des prix est en train d’aller en cascade au niveau mondial, au niveau africain pourquoi pas au niveau de la Guinée. Nous savons que l’article 100 du statut particulier, il a été écrit dedans qu’à chaque fois que le panier de la ménagère est affecté de manière négative, il faut qu’on s’assied autour de la table pour discuter des primes et des indemnités. Pourquoi ne pas réviser tout le statut particulier qui est déjà caduc ? Vous savez, l’enseignement supérieur qui a créé son propre syndicat à part, a déjà discuté avec le gouvernement pour la mise en place de leur statut particulier, pourquoi pas MEPU-A ? Pourquoi pas l’enseignement technique ?

La deuxième perspective, c’est d’aller encore dans le cadre de la campagne de sensibilisation pour défendre la loi L027 en son article 139. Nous tenons mordicus à ce que cette loi soit respectée par le gouvernement, par les camarades syndicalistes, que cette loi soit respectée par le peuple de Guinée parce que la loi est impersonnelle, elle n’est pas fabriquée contre quelqu’un, ni pour quelqu’un. Pourquoi ne pas aller vers le respect de cette loi ? Il faut accepter ce système de refondation à tous les niveaux. Et puis, aller aussi vers la redynamisation des activités avec nos partenaires sociaux qui sont les départements éducatifs, notre porte d’entrée qui est la fonction publique, il ne faut pas que ce partenariat soit un vain mot.

D’autres perspectives, c’est par rapport à l’engagement du gouvernement suite au recrutement des enseignants contractuels. Nous avions signé un protocole au mois de novembre. Depuis octobre comme ça, ça a été signé pour que les jeunes enseignants contractuels soient recrutés à la fonction publique locale. Mais cela perdure toujours, on ne sait pas où on en est. Une de nos perspectives encore, c’est de rappeler le gouvernement que les enseignants contractuels sont plus nombreux sur le terrain, notamment à l’intérieur du pays. Ils n’ont qu’à penser à cette opérationnalisation du protocole d’accord qui a été signé

Autre perspective, c’est d’aller dans la formation de nos élus à la base. Nous avions effectué le renouvellement des bureaux dans les préfectures. Si Dieu nous donne les moyens matériels et financiers, c’est d’abord former les membres du bureau exécutif national du SLECG et nos démembrements qui sont élus au niveau des préfectures pour aller vers l’information parce qu’un syndicaliste mal formé est une bombe en retardement.

Guineematin