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Education : Les propositions du SNE pour corriger les dysfonctionnements aux examens nationaux

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Après analyse, triangulation, croisement et recoupement des informations remontées par sa base via un système de monitoring et un constat plus ou moins reluisant de la passation des épreuves, le Syndicat National de l’éducation, à travers son secrétaire général a fait le bilan de l’examen du Baccalauréat Unique session 2023.

Dans un entretien avec nos confrères de mosaiqueguinee.com ce lundi, Michel Pépé BALAMOU dit avoir noté avec satisfaction la correction de certains dysfonctionnements constatés lors de la session 2022.

« Du point de vue des avancées obtenues, nous pouvons citer : La conscientisation des candidats sur la nécessité de compter sur leurs propres efforts ; L’application stricte des sanctions pénales contre les fraudeurs ; La sécurisation des sujets pour éviter des fuites et dans deux enveloppes avec des QR code pour pouvoir déterminer la provenance d’éventuelles copies qui se retrouveraient sur les réseaux sociaux ; La conformité des sujets aux programmes d’enseignement, formulés dans un français accessible aux candidats; La gestion coordonnées des informations sur la remontée et la communication sur les dysfonctionnements rencontrés sur le terrain; L’acheminement à temps des épreuves dans les centres et des plis dans les DCE/ DPE; La correction des anomalies constatées sur les feuilles d’examen lors de la session précédente; Une volonté affichée de lutte contre la fraude par l’utilisation des QR code dans le but de limiter les fraudes et les tentatives de fraudes; L’ amélioration sensible du taux de réussite aux différents examens nationaux; La médiatisation des cas avérés de fraudes pour dissuader d’éventuels fraudeurs; La délibération des résultats avant leur publication. Ce qui ne fut pas le cas de la session 2022 », s’est-il réjoui.

En revanche, des dysfonctionnements, non des moindres, ont été constatés, en dépit de ces avancées majeures. Il s’agit notamment « du faible budget alloué aux examens nationaux largement en dessous de celui de l’année dernière a obligé les structures déconcentrées à réduire les centres d’examen par endroit, la persistance de la fraude systémique et la légèreté de certains délégués, la très grande disparité entre les écoles publiques et les écoles privées en termes d’indicateurs de résultats et de taux de réussite, l’affairisme dans le choix des surveillants et l’inexpérience de certains délégués dans la gestion des situations conflictuelles, le nombre élevé de candidats absents, des contradictions dans la fournitures des statistiques et de certaines moyennes. Le fait que les primes des superviseurs et délégués étaient nettement insuffisantes pour pouvoir mener à bien leur mission sur le terrain, certains correcteurs venus de l’intérieur du pays avaient du mal à se trouver un logement au point qu’ils dormaient dans certains bureaux et salles de classe, le sujet de chimie n’était pas à la portée des candidats des sciences expérimentales et mathématiques et le traité du sujet de physique se trouvait dans un support de cours d’un inspecteur disciplinaire… », a-t-il déploré.

A ces dysfonctionnements, s’ajoutent l’atteinte à la pudeur et à la dignité de certains candidats lors de la fouille systématique, les fraudes classiques :

« de substitution de surveillants, de candidats, de copies, cotisations des candidats en soutien aux surveillants et délégués et les comités de rédaction ont ravi la vedette à l’utilisation des téléphones et des groupes WhatsApp ont existé par endroit mais avec une faible proportion », s’est offusqué le leader syndical.

Cependant poursuit-il, ces dysfonctionnements ne sont pas de nature à remettre en cause la crédibilité des résultats proclamés mais doivent être corrigés à l’avenir pour une meilleure qualité d’organisation des examens nationaux et la crédibilité des résultats qui en découleront.

De ce point de vue, le SNE a fait des propositions suivantes : « procéder à une meilleure gestion des résultats des classes intermédiaires qui sont devenues des passoires sans filtres et ce qui augmente de façon exponentielle le nombre de candidats dans les classes en quantité et non en qualité; Pour être candidat à l’examen du certificat d’études élémentaires, l’élève doit avoir au minimum 3,5/10 au premier semestre, 8/20 de moyenne aux examens du brevet d’étude du premier cycle (BEPC) et du baccalauréat;

Instaurer une deuxième session de rattrapage à l’examen du baccalauréat pour les admissibles qui ont une moyenne, oscillant entre 8,00 et 9,99 ;

Instaurer le bac oral, technique, professionnel et industriel pour permettre aux candidats de développer des compétences psychomotrices et non pas seulement cognitives; Créer un office national du baccalauréat pour gérer uniquement cet examen avec l’implication des deux autres ministères en charge de l’éducation nationale et de la formation, Créer des jurys régionaux de correction du baccalauréat dans les 8 régions du pays, à défaut trouver des logements pour des correcteurs qui viennent de l’intérieur du pays; Augmenter substantiellement les primes des surveillants, correcteurs, délégués et superviseurs facteur de motivation pour un rendement scolaire de qualité;

Créer un conseil supérieur de l’éducation de l’éducation ( CSE) composé d’anciens ministres de l’éducation nationale, d’associations de parents , d’acteurs de la société civile et de syndicalistes; Améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages et le cadre de vie et de travail des enseignants et des élèves; Promouvoir une politique holistique de la profession enseignante et procéder à la révision du statut particulier des enseignants; Mais aussi et surtout procéder aux recrutements de 30 mille enseignants tout en priorisant les enseignants contractuels communaux qui ont montré leurs preuves sur le terrain au regard des résultats des examens nationaux à l’intérieur du pays ».

Alhassane Fofana