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En refusant d’investir dans l’Éducation, les dirigeants guinéens optent pour le suicide collectif

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Éduquer ou périr, disait Joseph KI ZERBO. Et les dirigeants guinéens  ont décidé de faire périr la Nation. On peut le dire ainsi. S’il y a bien une chose qui déçoit, c’est bien le regard que les hommes politiques portent sur l’éducation. Nous avons combattu tous les régimes  pour plusieurs raisons, et parmi ces raisons, il y avait bien l’insouciance des autorités pour le système éducatif. Avec le régime Condé, on espérait mieux, mais voilà que du mal, on passe au pire. 

Chaque année, l’école  ouvre ses portes après  le mois d’octobre  et l’on veut des résultats  probants  à la fin des examens et personne  n’en parle. Un ami me disait un jour: » Aucun pays ne s’est développé avec des plans quinquennaux » Et il avait raison. Les dirigeants mettent tout dans la politique politicienne. Ils veulent des actions d’éclats. Et l’éducation étant le domaine le plus lent, qui demande pourtant de grands sacrifices, nos hommes politiques refusent toujours d’investir dans l’éducation pour un mandat ou deux mandats, car un élève du CP1 doit attendre 6 ans avant de passer  le certificat d’études qui ne lui confère aucune compétence.

L’école est donc un lourd investissement qui n’est pas rentable. Et généralement, les Guinéens  ont cette mentalité. Ils veulent du visible, du sap sap. C’est pourquoi beaucoup de Guinéens  préfèrent construire des villas  que d’investir dans l’éducation de leurs enfants. C’est la même mentalité. Les Africains investissent dans le matériel. Ils sont incapables de comprendre que ce sont les hommes qui font une Nation et non pas les villas.

Il faut investir le minimum dans la formation des hommes. Les dirigeants  préfèrent construire des routes qui sont bien visibles et apportent des électeurs. Les décisions les plus irresponsables sont prises dans le domaine de l’éducation. Des inspecteurs, des administrateurs et autres grands fonctionnaires qui n’ont plus besoin de penser sur de grands sujets de développement. Il suffit de savoir lire et écrire et d’avoir un diplôme. Tuer la pensée cartésienne, c’est pourtant  tuer toute possibilité de développement. Mais, nos dirigeants ont fait ce choix. Et c’est triste.

Le développement de la Guinée  semble être définitivement compromis, car il n’y aura pas de miracle. Aucun pays ne s’est développé avec des hommes et des femmes de médiocres qualités. Nous allons expérimenter. Mais, nous allons échouer. C’est certain. 

 Par Inoussa Doumbouya, Enseignant!