La vision systémique d’une nouvelle École guinéenne doit être orientée vers la modernisation de ses méthodes d’Enseignement/apprentissage dont les finalités les conduiront plus facilement vers l’insertion de ses diplômés, les prépareront à être des créateurs d’emplois et de richesse nationale.
Mais en l’absence de système fiable d’informations et d’orientations Scolaires au niveau du secondaire, ainsi que d’une offre de formation diversifiée et amarrée aux besoins d’une société en mutation, l’essentiel des Élèves du secondaire fait de l’accès à l’Université leur unique projet au détriment de la Formation Technique et professionnelle.
Il faut noter aussi l’absence d’initiation des apprenants dès leur jeune âge aux travaux manuels qui les prépareraient dès le Collège à l’apprentissage et à l’initiation à quelques pré-requis, pour aborder les différentes filières du Lycée et plus tard celles des Ecoles Professionnelles et des Instituts d’enseignement supérieur (IES).
Il convient de souligner aussi le fait que les différents ordres d’Enseignement sont cloisonnés entre eux, coopèrent très peu et gèrent difficilement les questions transversales (questions de pré-requis, de flux, de filières, de passerelles, de diplômes, etc.).
Il s’agit donc de résoudre ces questions pour promouvoir une réforme en profondeur du système éducatif à travers des actions qui mettent en confiance les élèves en les préparant à affronter diverses formations pour acquérir diverses compétences.
1. Il faudrait commencer par la restauration des travaux manuels dès l’élémentaire pour ouvrir déjà l’esprit de l’enfant et lui faire découvrir la diversité des métiers. Ce qui va le préparer, dans le cadre d’une orientation éventuelle, à se construire un parcours scolaire et universitaire souhaité. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2018-2019.
2. La restauration des travaux manuels permet ainsi de prédisposer l’élève à s’orienter dès le secondaire vers des filières qui le conduiront vers le technique ou le professionnel avant de s’inscrire dans des formations d’ingénieur. C’est pourquoi la diversification des filières au secondaire devrait commencer dès le collège par des rudiments de technologie et des travaux pratiques pour préparer l’apprenant à une immersion dans les formations techniques et professionnelles aux différents niveaux. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2017-2018.
3. La diversification des filières au secondaire, déjà à l’étude au niveau du MEPUA, propose d’orienter les élèves admis au BEPC vers deux filières, à savoir la 11ème littéraire et la 11ème scientifique. En 12ème année et en terminale, les élèves seront orientés vers 4 filières, à savoir :
série langue-littérature ;
série sciences économiques et sociales ;
série sciences mathématiques ;
série sciences expérimentales.
Cette réforme pourrait être mise en œuvre dès l’année scolaire 2017-2018.
4. A moyen terme, comme le prévoit l’étude du MEPUA, il faudrait envisager un programme de mise en place de l’enseignement technique ou de l’enseignement technologique dans l’enseignement secondaire par la création de collèges et lycées techniques avec diverses filières y compris celles qui sont tournées vers les TICE, l’agriculture, etc. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2018-2019.
5. La mise en place des passerelles du secondaire vers les instituts d’enseignement supérieur est une nécessité. En effet, la diversification des filières au secondaire facilitera l’orientation des élèves vers les facultés de leur préférence conformément à leurs profils et en fonction des priorités nationales.
6. La diversification des filières de formation et la rénovation des curricula pour répondre aux besoins du marché de l’emploi et aux priorités nationales sont des activités à réaliser progressivement et à court terme. Dans ce cadre, il est déjà envisagé la création de :
– filières prenant en charge tous les métiers des véhicules lourds et légers, y compris l’électronique et autre technologie de pointe. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée 2017-2018 ;
– filières d’électricité, d’électrotechnique, d’électronique et d’automatisme industriel ;
– filières sur l’énergie solaire et autres énergies propres. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2018-2019 ;
– filières sur différents métiers de l’agriculture et de l’élevage, y compris chef d’entreprise agricole familiale, exploitant agricole. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2017-2018 ;
– création de filières de formation en transformation et en conservation des productions agricoles et halieutiques. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2018-2019 ;
– création de filières de formation dans les différents métiers de la logistique. Ce qui pourrait se faire dès la rentrée scolaire 2018-2019.
7. La mise en place des passerelles des écoles d’enseignement technique et de formation professionnelle vers les IES nécessite une prise de décision à l’échelle interministérielle conformément aux dispositions de l’Arrêté n° 009/59/METFP/MESRS du 16 décembre 2004 relatif aux passerelles entre institutions. Cet acte doit être réactualisé en vue d’élargir l’offre d’inscription au supérieur car il prévoit seulement l’admission du premier de chaque filière à l’examen de sortie du BTS à la faculté correspondante dans les institutions d’enseignement supérieur. A l’intérieur du système d’enseignement technique et professionnel, il y a également lieu de définir et de préciser les conditions de passage d’un type d’école à un autre (du type A vers le type B pour les mêmes filières).
Extrait rapport Commission nationale de réflexion sur l’Éducation dirigée par Bano BARRY en 2017.