L’École guinéenne dans son ensemble a besoin de réformes profondes si elle veut conserver sa vocation, celle de produire des ressources humaines capables de faire face aux défis qui se posent au pays. A mon sens, l’Élémentaire et le secondaire constituent le premier niveau où doivent s’opérer ses mutations. Mais comment y arriver ?
Il s’agit de mesures ambitieuses qui demandent du courage et des efforts. Mais quand on se rappelle que l’Education n’a pas de prix et qu’elle coûte moins cher que l’ignorance, il y a moyen d’agir.
1- La Qualité de la formation
Pour refonder le système Educatif guinéen, il faut revenir aux fondamentaux de l’École élémentaire c’est-à-dire que tout élève devrait en sortir en sachant lire, écrire et compter.
Au secondaire, force est de reconnaître que les programmes d’Enseignement ne tiennent plus. Il faut les revoir. Comment comprendre que les huit (8) pays inscrits au programme soient encore maintenus en terminale SS? Comment expliquer que la littérature et l’histoire de la Guinée soient peu pris en compte dans les programmes d’études ? Pour ne citer que ceci. L’heure est à la révision et à l’adaptation des cours au primaire et au secondaire.
De même, je milite en faveur d’un lycée beaucoup plus diversifié. Il faut rompre avec la trilogie SE, SM et SS pour aller vers des lycées techniques et professionnels, offrir plus de choix et de spécialités aux lycéens.
L’anglais est l’autre défi du moment. Il faut l’Enseigner dès le primaire et sur l’étendue du territoire.
2- L’Éducation et le Civisme
Certes , la famille est censée inculquer le savoir-être aux enfants, cependant l’École ne doit pas être en marge de ce rôle essentiel. Elle (l’École) doit contribuer à forger des citoyens par l’Enseignement des bonnes manières. À ce propos, je pense qu’il faut dispenser les cours d’Education civique et morale du primaire au lycée voire à l’Université et dans les écoles professionnelles. Car, quelle que soit notre spécialité ( juriste, ingénieur, médecin, etc), chacun doit faire preuve de civisme et de respect des valeurs citoyennes. Sur ce, l’École doit être un centre de formation mais aussi d’Éducation où l’on apprend le vivre ensemble malgré nos différences physiques, religieuses, ethniques, religieuses…
3- L’Epanouissement
Il est clair qu’une École qui reste centrée sur la simple formation ne contente pas tout le monde. Il faut penser au divertissement qui, d’une manière ou d’une autre, favorise l’émancipation. Le sport, la culture et les arts sont de puissants moyens pour relever ce défi. Sur tout le cycle, il faut rendre obligatoire la pratique d’une activité sportive ou culturelle avec un coefficient qui capte l’attention. Cette démarche aide l’École à découvrir, préparer et produire de futurs footballeurs, musiciens, poètes, basketteurs, cinéastes…
Oui, l’Ecole peut nous révéler d’immenses talents sur les plans scientifique, culturel et sportif.
4- Le Numérique
Nos Ecoles doivent s’adapter à l’évolution fulgurante des NTIC si nous voulons être compétitifs. La COVID-19 a davantage prouvé que c’est le moyen vers lequel tout le monde se dirige. En Guinée, il est possible d’expérimenter un programme qui consiste par exemple à projeter des images relatives à certaines thématiques abordées en cours. Il y a aussi la création d’adresses e-mail pour les élèves du secondaire ainsi que la transmission de devoirs par courrier électronique. Ceci évitera d’avoir sur le marché du travail des jeunes qui n’ont pas d’adresse e-mail ou qui n’ont jamais manipulé un ordinateur.
Ce sont quelques propositions pour une École plus forte et plus attractive. Elles nécessitent des conditions préalables comme des infrastructures et des équipements adéquats. Toutefois, certaines mesures ici proposées peuvent faire l’objet d’expérimentation dans les Etablissements ayant quelques conditions réunies puis les étendre suivant un planning et sur la durée.
Au nom de la liberté d’opinion que consacrent les lois de la République, je partage avec vous mon regard citoyen sur l’Éducation, en espérant qu’il trouve écho auprès de tous.
