Les herbiers des Monts Nimba jouent un rôle crucial dans la découverte et l’identification des plantes, ainsi que dans l’évaluation de leur importance scientifique. Ils constituent une source précieuse de données locales pour planifier des sorties sur le terrain et documenter les études des spécialistes du passé.
Selon Dr Simon Pierre LAMAH, Directeur Général de la Station Scientifique des Monts Nimba : »la recherche scientifique sur la diversité biologique des Monts Nimba est la Mission primaire de la Station Scientifique des Monts Nimba. Ainsi pour satisfaire la curiosité des chercheurs, la SSMN dispose un herbier constituant des spécimens des espèces faunistiques et floristiques de la Réserve de Biosphère des Monts Nimba. Cet herbier est sous le contrôle vigilant du Secrétaire Scientifique de la dite institution.’’
La Station Scientifique des Monts Nimba abrite un herbier riche en échantillons végétaux et d’insectes, certains datant de plus de 80 ans. Cet herbier représente un lien vital entre les anciens chercheurs français et la nouvelle génération, et sa préservation est essentielle pour le bien-être du pays et pour la protection de ce patrimoine mondial encore riche en mystères.
Selon Ouo-Ouo TRAORE, Secrétaire Scientifique de la station, « l’herbier est composé d’échantillons d’espèces végétales et animales recueillis lors de recherches. Ces spécimens sont séchés et conservés, permettant ainsi à ceux qui ne peuvent se rendre sur le terrain de découvrir la diversité à travers ces échantillons. »
En ce qui concerne la conservation, il explique que « dans le domaine des herbiers, une innovation a émergé : la numérisation. De nombreux instituts ne conservent plus les échantillons secs dans des tiroirs, car ils se dégradent avec le temps. Désormais, grâce à des machines appelées ‘bascars’, ces spécimens sont scannés et stockés dans des systèmes informatiques, où ils restent accessibles pendant des décennies, voire des siècles. »
Cependant, il souligne que « le système actuel de conservation de notre herbier est quelque peu archaïque. Les spécimens sont conservés dans des tiroirs, et beaucoup sont en mauvais état. Certains spécimens, inventoriés il y a très longtemps, sont difficiles à identifier. Nous explorons des moyens pour passer au numérique, mais cela nécessite des ressources. Cet herbier représente plus de 80 ans de recherches. »
Il mentionne également insuffisance de documents à la station Scientifique, malgré les nombreuses recherches botaniques effectuées, notamment lorsque le siège de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) était à Dakar. « Sécher et conserver les plantes dans un herbier est crucial pour leur préservation à long terme, et c’est un héritage précieux pour les générations futures, » ajoute-t-il.
Enfin, il est important de souligner que l’herbier de la station scientifique contient des plantes endémiques aux propriétés médicinales, capables de traiter diverses maladies, ce qui en fait un véritable trésor de la biodiversité.
Guineenews