Comme annoncé précédemment, les résultats du Brevet d’Études du Premier cycle (BEPC), session 2023, ont été publiés, lundi 3 juillet 2023, par le ministère guinéen de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A). Et, selon les statistiques, 57 706 candidats (sur 169 485 qui ont composé au niveau de l’enseignement général) ont été admis pour le lycée sur l’ensemble du territoire national. Ce qui donne un taux de réussite de 34, 05%. Et, parmi ces admis, 24 317 sont des filles (soit 33, 01%).
À la lecture de ces résultats, on constate qu’il y a eu assez de lauréats. Dans l’ensemble des régions du pays, 236 admis ont eu la mention ‘’Très Bien’’. À ce niveau, c’est la région spéciale de Conakry qui a tiré le gros lot avec 97 admis avec la mention ‘’Très Bien’’. Elle est suivie des régions de Kindia (55), Boké (38), Labé (26), Mamou (12), N’zérékoré (5), Faranah (3). La région de Kankan se retrouve à la queue avec zéro (0) mention ‘’Très Bien’’.
Également, 3 481 candidats ont décroché le BEPC avec la mention ‘’Bien’’. Et, comme pour la mention mention ‘’Très Bien’’, c’est la région spéciale de Conakry qui occupe la tête avec 1 647. Elle est suivie des régions de Kindia (917), Boké (275), Labé (229).
La région de N’zérékoré se repositionne avec 159 admis qui ont la mention ‘’Bien’’. Elle est suivie des régions de Faranah (103) et de Kankan (62). La région de Mamou occupe la queue avec 89.
Pour ce qui est de la mention ‘’Assez Bien’’, ce sont 17 373 candidats qui l’ont décrochée sur l’ensemble du territoire national. Et c’est toujours Conakry qui occupe la première place avec 7 478. Elle est suivie cette fois des régions de Kindia (4 755), de Kankan (1 297) et de N’zérékoré (1 007). Ensuite, viennent les régions de Boké avec 891, de Faranah (887), de Labé (683). La région de Mamou ferme la porte avec 375.
Comparativement à l’année dernière où le taux d’admission au BEPC était autour de 15%, les résultats de cette année sont une véritable prouesse. Mais, Conakry reste encore loin devant les régions de l’intérieur du pays. Et, si on classe ces résultats par région naturelle, c’est la Basse Guinée qui occupe la tête sur le tableau des admis.
Pourquoi y a-t-il eu plus d’admis à Conakry ?
On ne peut répondre avec exactitude à cette question. Mais, il se pourrait que certains facteurs aient contribué à ce résultat. Et, le premier qu’il faille souligner est la disponibilité du personnel enseignant dans les écoles.
Visiblement, il y a plus d’enseignants dans les écoles de Conakry que dans celles de l’intérieur du pays. Mais, il y a aussi la qualité de ces enseignants qui dispensent les cours dans les différents établissements scolaires du pays. Conakry a toujours la meilleure qualité d’enseignant (comme c’est le cas d’ailleurs dans les autres secteurs en Guinée).
En comparaison à la médecine, cet écart entre Conakry et l’intérieur du pays dans l’éducation est similaire à la différence remarquable des qualités de soins disponibles à Conakry et dans les régions de la Guinée profonde. Ce n’est pas pour rien que tout le monde en Guinée préfère venir se faire soigner à Conakry.
Cependant, il y a aussi la disponibilité des documents (livres, romans…) inscrits dans les programmes d’enseignement. Il est constant que les livres sont plus accessibles à Conakry qu’à l’intérieur du pays où dans certaines zones les élèves d’une classe se délectent d’un seul livre toute l’année scolaire. Ils sont obligés d’instaurer un système de roulement pour que chacun ait accès au contenu de cet abreuvoir de savoir. On pourrait peut-être penser aussi à l’accompagnement parental sans cesse sollicité par les encadreurs et qui manque cruellement dans certaines parties du territoire national.
Dans la ville de Conakry, plusieurs familles se paient les services de répétiteurs à la maison pour renforcer la formation continue de leurs enfants. Que doit-on mentionner enfin du cadre environnemental où se déroule la formation de nos enfants quand on sait que plus de mille (1 000) établissements scolaires publics sont en hangar et plusieurs localités sont sans école, obligeant ainsi les enfants de ces villages à souffrir même pour trouver des familles d’accueil à proximité de leurs écoles ?
Guineematin