L’Université de Labé vient d’abriter une conférence de haut niveau axée sur la Science et les Nouvelles Technologies. Organisée par le département informatique de ce temple du Savoir, cette conférence a été initiée par le club des jeunes programmeurs composé d’étudiants du département éponyme.
« Les technologies émergentes et leurs impacts sur l’économie guinéenne. Défis et opportunités pour la jeunesse ». C’est sur ce thème que les panélistes de haut niveau présents dans la salle pour certains, d’autres en visioconférence depuis Paris, ont débattu. Lors des débats, ils ont mis l’accent sur la portée des nouvelles technologies sur le quotidien des citoyens et les opportunités qu’elles offrent pour la réussite. Cette conférence a également été ponctuée par la présentation des projets innovants élaborés par des étudiants. Tout ceci vise à répondre aux besoins des citoyens dans leur vie au quotidien en leur offrant des solutions innovantes axées sur les nouvelles technologies.
Directeur technique de l’innovation technologique au ministère de l’enseignement supérieur et enseignant-chercheur, Nassirou DIALLO venu comme panéliste retrace le contexte réel de l’utilisation des nouvelles technologies.
« L’usage des nouvelles technologiques ouvre des défis et des questions de l’employabilité des jeunes actuellement. L’idée c’est donner toute la visibilité nécessaire sur les opportunités que nous avons avec les nouvelles technologies pour ne pas rater cette vague-là. Nous sommes en retard dans ce domaine. Comme on le dit souvent, nous n’avons pas une bonne qualité d’internet et accessible et partout. Le plus important aujourd’hui, ce que chacun s’implique pour avoir cette technologie à portée de mains utilisable pour tout le monde. De la maison à l’école qu’on puisse utiliser ces nouvelles technologies. Les échanges entre le public et nous panelistes montrent tout l’intérêt que chacun attache à ce domaine. Il faut continuer à échanger autour de cette question de façon pérenne afin qu’on tire toute l’importance qui s’y attache », a déclaré ce cadre du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
Au département Informatique de l’université de Labé, les esprits sont préparés à aller en profondeur pour le développement du numérique, en adéquation avec les besoins des entreprises locales et de la société de la manière générale. Son chef de département, Abdoulaye Sow, guide les étudiants dans ce sens.
« De telles actions en informatique revêtent une importance capitale. Il faut pousser les gens à s’intéresser à l’informatique qui est devenu incontournable aujourd’hui. C’est aussi une occasion pour nous de dire que nous sommes certes dans une université à l’intérieur, mais nous pouvons faire mieux. C’est pourquoi nous avons d’ailleurs créer ce club de jeunes programmeurs. Il y a des services où même allumer un ordinateur est un problème pour les cadres. Nous organisons ces formations pour les aider à s’adapter aux nouvelles technologies. Désormais, nous sommes partis de la théorie à la pratique. Vous avez remarqué que des projets réels élaborés par les étudiants ont été présentés.
Les étudiants ont même vendu ces logiciels à des structures qui évoluent à Labé et même au-delà. Nous venons de démontrer que nous pouvons bien réussir sur place sans dire il faut que je sois aux USA, en Europe ou en Asie. Il est prévu l’an prochain d’ouvrir cette conférence aux entreprises locales qui vont exposer leur besoin en technologie, les étudiants vont trouver la solution à la demande. Aujourd’hui tout le monde parle de reformes de programmes mais en informatique nous sommes déjà devant, il suffit que vous exprimiez un besoin les étudiants se mettront à la tâche pour créer ; les entreprises peuvent compter sur nous au lieu d’aller ailleurs » rassure Abdoulaye SOW, chef de département informatique à l’Université de Labé.
Mariama Bilguissa BAH, étudiante en licence 3 informatique a fait un brillant exposé avec ses collègues devant toutes les autorités universitaires et les panelistes réunis pour la circonstance. Elle a développé un thème sur un site de liaison crée par les étudiants en informatique. Elle explique :
« La technologie utilisée, c’est du ‘’Phyton’’ et du ‘’Framework Django’’. Pour ce qui est de la base des données on a utilisé le ‘’MYSQL’’ ensuite du Javascript. C’est toutes ces conditions que nous avons usé pour la création de notre site de communication. Les notions acquises ici avec la formation nous ont permis de démystifier complètement le monde informatique notamment sur les 5 questions qui sont l’administration réseau, la programmation, le développement mobile, le développement Web. A chaque étudiant de choisir la section dans laquelle il veut évoluer, moi c’est le réseau qui m’intéresse. A côté, la programmation m’intéresse aussi », a déclaré l’étudiante.
Sally Bilaly SOW informaticien, actif dans le monde du numérique a été le modérateur à cette première édition de la conférence scientifique et technologique de l’université de Labé. Il invite les étudiants et les autorités de partir du contexte local pour tous les projets de développements liés aux NTIC.
« Il faut se baser sur nos réalités locales pour développer des solutions numériques. Le plus souvent nous adoptons des technologies innovantes qui ne nous apportent rien, qui ne s’interfèrent pas avec nos cultures locales. Ce sont des technologies qui ont du mal à se coller à notre besoin en réalité. Ce qui est important aujourd’hui, c’est d’adopter et adapter tous les paramètres à nos réalités. Il faut aussi privilégier la formation lorsque nous voulons intégrer ces technologies dans notre quotidien. Il y a eu aussi des enseignants qui ont soulevé la question de la recherche.
Le développement technologique ne peut pas aller sans la recherche scientifique. C’est les chercheurs qui vont réfléchir pour proposer des pistes afin que les réflexions soient transformées en codes informatiques. Il ne faut pas que nous voyions juste la machine en oubliant la personne qui la manipule derrière. Il faut humaniser ce que nous sommes en train de faire. Il faut faire comprendre aussi à tout ce monde que ces intelligences artificielles n’ont pas de conscience, c’est l’être humain qui a une conscience. Donc, il ne faut pas mettre les technologies trop en avant et oublier que c’est l’humain qui pense pour créer toutes ces solutions numériques », a précisé ce consultant.
Cette première conférence axée sur la science et les nouvelles technologies a été une réussite. D’où la joie du recteur de l’université, Dr Mohamed Cherif SOW.
« Nous sommes animés d’un degré de motivation. Nous saluons l’initiative des étudiants d’abord. Le club que je découvre pour la première fois à travers cette première activité que les étudiants en informatique organisent, à mon sens est extrêmement utile et intéressant. On parle de cette vision de l’université de Labé d’implémenter la révolution numérique et être le fer de lance dans la dissémination de cette révolution dans l’économie nationale à travers d’abord l’emploi. Qui dit création de l’emploi dit d’abord développement de solutions qui ouvrent la voie à la création des entreprises. Suivra ensuite l’emploi.
L’appareil qui détecte des mouvements inconnus, contribue à la sécurité. C’est intéressant. L’objectif de l’université, c’est de créer cette émulation intellectuelle autour de ces nouvelles technologies pour permette au pays de tenir la cadence et prendre en marche le train de la révolution numérique. Tout commence par la sensibilisation, la formation, l’appropriation avant la dissémination. Et nos étudiants contribuent à ça. Ils arrivent à capter des problèmes de la société et ils imaginent des solutions. C’est très important et encourageant », s’est réjoui le recteur Dr Mohamed Cherif SOW.
Le club des jeunes programmeurs a fait une démonstration avec un appareil de détection de mouvement nocturne qu’ils ont créée. Les étudiants ont exposé sur d’autres innovations. Ils demandent plus d’appui afin qu’ils puissent innover davantage. La conférence a été clôturée par une remise de satisfécits à l’endroit des professeurs qui les ont marqués au cours de leur parcours estudiantin dans le domaine de l’informatique et des nouvelles technologies.
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