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De Kouroussa à la Direction générale de l’ISMGB : Qui est Dr Daouda KEITA, ce modèle de réussite ?

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Dr Daouda KEITA, Directeur Général de l'Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké "ISMG-B"

‘’C’est le travail qui paie’’, a-t-on l’habitude de dire. Et Tolstoi enseignait aussi que ‘‘les deux guerriers les plus puissants sont la patience et le temps’’. Ces deux assertions collent bien à l’ascension fulgurante de celui qui dirige aujourd’hui les destinés de l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké (ISMGB). Tout comme la plupart des grands Hommes qui ont marqués leurs sociétés, Dr Daouda KEITA, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a eu un parcours riche, inspirant, auquel s’attache travail, péripéties, ténacité et patience.

Né en 1970 à Kouroussa, le fils de l’ancien combattant Mamady et de la ménagère Tady SANOH, dès l’enfance, attire l’attention de son entourage, dont son maitre coranique qui au début s’était opposé à sa scolarisation, arguant que c’était son meilleur Élève. L’enfant de 12 ans, qui a accidentellement mis les pieds à l’École grâce à un grand frère luttant bec et ongles en alliant les autorités locales à sa cause, commence par la 3ème année.

« J’étais à Kankan avec ma tante qui m’a élevée depuis à l’âge de 3 ans, où je faisais l’école coranique à Chéréfoula. En congé au village à Kouroussa, mon grand frère ainé du retour de ses études universitaires a demandé à mon père si je suis scolarisé, celui-ci, a dit non que je suis avec ma tante et que je devais obligatoirement apprendre le coran. Mon frère a dit oui apprendre le coran c’est bon, mais il doit s’instruire pour être utile à lui et à sa société, moi je souhaite que tu acceptes parallèlement qu’il soit à l’école coranique et scolarisé, malgré qu’il soit grand. Mon père n’a pas accepté, ils ont discuté. Mais après un moment, avant de retourner à Conakry, mon frère s’est caché de mon père, il est allé donner mon nom au Directeur de l’école primaire qui m’a inscrit sans demander l’autorisation de mon père et ils sont allés voir le sous-préfet pour charger ce dernier de manager mon père. A l’époque quand une autorité vient voir une famille pour dire que ton enfant doit aller à l’école, ce n’était pas une petite affaire, on se voit directement face à la loi. Donc, mon père c’était un peu vu au dépourvu. C’est ainsi, je me suis vu scolarisé sans être au courant.

Le Directeur de l’École Primaire est venu un matin me chercher à l’École coranique qu’ils ont besoin de moi, mon maître s’est énervé, il est venu se mettre en colère chez nous, face à mon père. Il a dit que mon grand frère ne peut pas me sortir de l’École coranique parce que pour lui, je suis l’un de ses meilleurs Élèves. Mais moi j’ai jugé nécessaire que malgré l’instruction coranique, je devrai m’appliquer. Je regrette aujourd’hui qu’il ne soit pas de ce monde », confie Daouda KEITA, qui savait désormais il fallait tout pour le tout réussir.

Et dès ses premiers pas, le jeune KEITA ne lésine sur le temps pour maitriser les cours.

« J’ai quitté Kankan pour déménager à Kouroussa pour l’école primaire. C’est en 1978 que j’ai commencé à Djoliba. On m’a mis en 3ème année, en fonction de mon âge et de mon niveau, puis qu’avant j’ai été en Côte d’ivoire où j’avais pu apprendre à lire un peu, je ne pouvais pas écrire, mais je parlais un peu français avec le «jargon » ivoirien, ça m’a permis de comprendre mieux. Je suis resté à Djoliba jusqu’à l’examen d’entrée en 7ème. J’ai été admis au collège Soundjata KEITA de Kouroussa où j’ai fait le Brevet. Après le brevet, j’ai fait le lycée Kankou Moussa de Siguiri. J’ai eu la première partie du Bac en 1989 et le Bac 2 en 1990 », rappelle-t-il, avant de poursuivre : « Après le concours, j’ai été orienté en Maths-Physique. Mais je ne voulais pas continuer les mathématiques pour éviter d’être un Enseignant. J’ai demandé à être réorienté. Mais il n’y avait pas de possibilité à Kankan, parce qu’à la suite d’une grande grève des Étudiants, il y a eu un changement…La réorientation a été bloquée. Pour être réorienté, tu étais obligé de refaire le concours. Donc moi j’ai refait le concours en 1992 ».

 A partir de là, un combat commence, même si le destin est inévitable.

« Après ma réorientation, on m’a envoyé en Pharmacie. Je voulais faire la médecine, la Pharmacie, Génie civile ou à la rigueur Télécom. Mais mon destin m’a dit quelque part de ne pas aller en pharmacie. Alors, je suis allé au département de l’Enseignement Supérieur à l’époque, il y avait Harouna BERETE qui était le chef de cabinet. Il m’a trouvé dans son bureau où j’ai passé toute la journée devant sa porte. Il m’a dit toi quel est ton problème, j’ai dit monsieur, je suis orienté en Pharmacie, mais je souhaite être dans une faculté de génie civile ou électronique. Il dit qu’il ne le fera pas, soit je reprends le concours ou je reste sans étudier. Je suis resté jusqu’à 13H, quand il est sorti, il m’a trouvé encore à la porte il m’a dit de rentrer, il m’a donné à l’époque de l’argent pour aller manger. Après je suis revenu encore, il est sorti, il m’a trouvé et m’a dit, mais qu’est-ce que tu veux. Je lui ai dit, je veux partir dans une branche de génie, il dit non, il y a deux places, soit tu vas à Faranah ou tu vas à Boké. Bon quand on m’a parlé de Faranah, j’avais envie d’aller en Génie Rurale, mais comme il est lié à l’agriculture, ça aussi, ça ne me plaisait pas. J’ai demandé à ce qu’on revoie à Boké, qu’est-ce qu’il y a là-bas, parce que quand on dit Géo-Mines pour moi c’est la géologie. Donc ça m’a donné des soucis, il y a quelqu’un qui m’a dit, il faut aller en Géo-Mines, s’il n’a pas de choix moi je l’envoi à Boké, et directement, il a mis mon nom sur une liste. Finalement je n’avais plus de choix. J’ai été mis sur une liste de réorientation », se remémore-t-il.

En février 1993, le jeune KEITA franchit pour sa première fois les portes de l’Institut Géo-Mines de Boké, qu’il dirigera 29 ans après. Et là, sa sagacité impressionne.

« A l’époque c’était Géo-Mines avec un tronc commun de deux ans. De la première à la deuxième année, c’est Géo-Mines. Maintenant vous passez une évaluation finale, à travers les résultats, on vous orientait sans votre choix. Il y avait des matières fondamentales pour la géologie et les matières fondamentales pour les mines. Moi je me suis vu sur la liste de Géologie. J’ai un ami qui a été orienté en Mine, lui aussi il ne voulait pas rester en Mine et moi je ne voulais pas rester en Géologie. On a négocié, on a interverti. Donc, je suis allé en 3ème année Mine. J’ai fait aussi la 4ème et la 5ème année pour soutenir un thème de mémoire d’ingénieur portant sur l’optimisation des capacités des équipements de manutention et de concassage de l’usine de Kamsar… J’ai fait 3 ans sur le thème. Donc j’ai fini en 1997, mais j’ai soutenu en 2000. Après le traitement de ce mémoire, j’ai eu une mention Excellente », se réjoui-t-il.

Celui qui avait fait tout pour éviter la profession d’Enseignant, s’y retrouve au grand profit de sa société. Car, n’est pas Enseignant qui le veut, mais qui le peut. Et comment Daouda KEITA s’est-il retrouvé dedans ?

 « C’est le destin et la sollicitation. Avant d’avoir le diplôme, j’étais professeur de mathématique, depuis ma deuxième année de l’université. J’enseignai dans tous les lycées publics de Boké, parfois aussi au collège. Je donnai des cours de mathématique, physique, chimie, économie, biologie. Ensuite j’enseignai les mathématiques et physiques dans les CFP, dans toutes les écoles techniques de Boké. En réalité je ne voulais pas le faire en tant que métier, mais j’aimai communiquer mon savoir. Quand je révisai les élèves, ils repartaient dans les lycées dire qu’ils ont un professeur de mathématique, c’est ce qui m’a vendu. Les responsables des lycées sont partis voir le DPE pour m’embosser comme contractuel dans les lycées. Donc j’ai enseigné parce que les gens en avaient besoin. Sinon, je ne voulais pas enseigner, mais mon destin m’a conduit là, et j’en ai eu le goût », laisse-t-il entendre.

‘’Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années’’, disait le dramaturge français, Pierre CORNEILLE. Et Dr Daouda KEITA en est la parfaite illustration. Car dès sa soutenance, l’homme est homologué par le département des Mines de l’Institut sans même son « consentement ».

« Mon encadrant m’a imposé que je vienne donner son cours… Donc j’ai commencé à l’Institut ici. J’ai enseigné pendant plus de 4 ans les cours de mathématique. Après ça, je me suis vu avec beaucoup d’autres activités pédagogiques. J’ai été mis au département comme responsable pédagogique, chargé de programme, comme chef de Chaire, homologué à titulaire. J’ai été chef de Chaire en remplacement de quelqu’un qui avait une promotion. Il fallait créer un programme. Dans ça, j’avais déjà fait une formation avec les Canadiens, dans le but d’ouvrir une filière d’enseignement par compétence du métier de Mine et de Géologie où, il y avait deux options : mécanisme des engins lourds et opérateurs miniers. J’ai fait 4 ans de formation avec les Canadiens pour pouvoir pratiquer cette formation par compétence avec le financement de la CBG. Cette formation parallèlement à la recherche dans le cadre de l’enseignement supérieur m’a permis de participer à la création du programme qui est actuellement implanté au CFP comme BTS engin lourd et CAP opérateur minier.

A l’image de cette création, l’institut aussi en tant que formateur dans le domaine des mines et de la géologie était mieux placé pour développer le programme des mines. C’est ainsi que le département technicien supérieur a été initié à l’institut ici où moi j’ai été sollicité. Donc de simple Chaire, on m’a envoyé comme assistant du chef de projet de création du programme de technicien de supérieur, au sein duquel il y avait dix options. Nous avons fait la maquette de ces programmes avec le responsable du projet à l’époque M. Jonas qui était un ingénieur de Mine qui m’a encadré, il a été nommé chef de département. Et directement, il m’a pris comme son assistant.

 Donc j’ai quitté le département des mines pour être affecté au technicien supérieur comme un chef de département adjoint. Je l’ai exercé pendant deux ans. A la fin de la deuxième année, dans l’intention d’aller me former, puis qu’à mon état il y avait beaucoup d’ambitions. Je n’avais pas que l’ambition d’enseigner, j’avais l’ambition de se former aussi pour être à mesure de prendre une décision. J’ai eu une opportunité d’aller en stage à CBG. Pendant mon stage, il y a eu un test à la venue d’un expert en dynamitage. J’ai été retenu comme un formateur. Ils m’ont sollicité par l’intermédiaire de la direction générale de l’Institut, Dr Mamady KOUROUMA qui a accepté de me libérer pour aller à Sangarédi. Donc, je suis allé là-bas, pour faire encore un stage de préposer au tir pour avoir une maitrise en minage. Avec les français, j’ai passé aussi le test de CTP préposé au tir et j’ai été retenu pour aller faire mon stage en France à Saint Martin le Croux. C’est au retour de ça que j’ai été sollicité par la maison mère de Nitro-Bickford France pour être directeur commercial du groupe Nitro en République de Guinée. J’ai sollicité la doléance du Directeur de l’Institut, à l’époque Dr Mamady qui a accepté que je parte. Je suis allé là-bas, mais j’étais fonctionnaire, je n’avais pas démissionné de l’institut. J’ai fait six ans, mais chaque fois que mon cours est programmé je quitte Sangarédi je viens enseigner », indique-t-il.

En dehors du landerneau de l’Institut, Daouda KEITA s’illustre aussi sur le terrain et gagne le cœur de ses collaborateurs.

 « Le premier chantier que j’ai ouvert sur le terrain, c’est Tinguilinta qui était le site de Global Alumina dans les années 2001 jusqu’en 2005. Ce projet-là avait une dimension internationale, parce qu’il y avait le projet de construction d’une usine de raffinerie…Donc, j’ai travaillé dans cette entreprise pendant 10 ans, à la sixième année de mon séjour là-bas, on m’a muté à Kankan pour développer le projet de Nitro encore à Kankan où j’ai fait 3 ans. C’est à la fin de la troisième année que le projet de Rio Tinto avait sombré un peu avec le rythme d’évolution du projet de Trans Guinée, la construction du chemin de fer qui a été imposé par le gouvernement comme condition sine qua non pour l’obtention du contrat. Rio Tinto s’est retiré, l’investissement de notre compagnie a été retardé. Cela a coïncidé à la grande grève de 2007. A l’époque nous on s’est retranché à Conakry, où j’ai développé aussi une autre activité, la gestion et la coordination des carrières aux alentours de Conakry, sous le leadership de notre PDG, à l’époque Eric FED, qui m’a mis comme responsable du développement du projet. Donc, j’ai ouvert un dépôt d’explosif à Kouriah dans Coyah, où j’étais le principal gestionnaire. J’étais chargé de l’importation de tous les explosifs à usage civil au compte des Mines en République de Guinée. J’ai eu un congé de 45 jours, j’avais mon épouse que j’ai laissée à Boké ici, et mes enfants. Je suis venu à côté d’eux. La première semaine quand je suis venu, j’ai trouvé mon mentor M. Jonas qui m’a imposé de passer dans toutes les classes pour que les étudiants me prennent comme un modèle de réussite. A l’époque il enseignait un cours que j’aimai beaucoup, l’Art des mines que moi-même j’ai enseigné à l’Institut. A sa place, j’ai commencé à dispenser ce cours, qu’il m’a enseigné. Il faut rappeler que c’est lui qui me l’avait donné aussi après l’obtention de mon diplôme. Donc, quand je suis venu à cette occasion, il m’a fait rentrer en classe j’ai commencé à enseigner. Le premier jour, les étudiants étaient très émerveillés, à la fin de mon cours, ils sont venus à la Direction pour rencontrer le chef de département. Ils ont dit si le professeur-là ne vient pas pour dispenser le cours, ils ne vont plus suivre. Cependant, moi j’étais juste venu pour 45 jours. Après, je devais partir au village, à Conakry. Finalement, je devais annuler tout ça. J’ai pris le cours en intensif, et c’était une mission non payée, parce que c’est au compte de mon professeur. Et après la première semaine, mon professeur devait partir avec mon Directeur à l’époque Dr Gnan Clotaire MAOMY, pour une concertation pour ouvrir les axes de coopération avec les universités marocaines dans les domaines des Mines, à l’avènement du LMD pour aller voir comment le LMD marche ailleurs en dehors de chez nous dans les branches de génie. Il m’a dit : je dois quitter, mais je te laisse ici, je ne veux pas que tu quittes avant que je ne revienne.

Donc, j’étais obligé de rester au département comme son substitut. J’ai enseigné, en même temps j’ai suivi l’administration avec l’accompagnement des autres chefs de Chaire et enseignants du département. J’ai assumé quelques semaines d’autorités à sa place. Quand il est revenu, il m’a entretenu dans son bureau, il m’a dit que mon départ c’était malgré lui, comme il m’a revu, son choix est que je reste. Le Directeur des études qui est un autre professeur à moi Dr Daouda FOFANA, lui aussi m’a dit je ne veux pas que tu coures derrière l’argent. J’ai dit d’accord, mais pour le moment ils n’ont qu’à me laisser se former, après ma formation, je pourrai revenir m’assoir.

J’avais de l’expérience pratique puisque j’ai fait toutes les entreprises minières à travers le projet de fourniture d’explosif, d’expérimentation des exercices et d’application de dynamitage dans les entreprises. Cette expérience m’a permis d’être un homme de terrain. Alors celui qui m’a recommandé, après le dépôt de son rapport de mission il est parti pour trois jours à Conakry. Et le deuxième jour, il a développé un malaise cardiaque, malheureusement il a rendu l’âme. Quand ça m’a été annoncé…, j’ai pensé au poids de la responsabilité qu’il a mis sur mes épaules, la confiance qu’il avait investie en moi, je me suis dit qu’il est important que je renonce à mes avantages. J’avais trois véhicules de service à l’époque. J’étais à la fois directeur commercial, responsable de projet et directeur de production, après le premier responsable blanc, c’était moi. Donc, je ne pouvais pas abandonner ma maison, malgré ces avantages-là ».

Quelques temps après le décès de Jonas, Daouda KEITA est nommé par le ministre de l’Enseignement Supérieur comme chef de département en remplacement de son mentor. Le natif de Kouroussa était obligé désormais de maintenir ses deux pieds à l’Institut.

« Je suis allé déposer ma lettre de démission à l’entreprise et je suis revenu à l’enseignement, en exerçant la fonction de chef de département, comme l’a voulu le destin. Novembre 2017, j’ai été rehaussé au poste de DGA chargé des études. Mais avant ça, en 2012, tous les chefs de départements ont été inscrits au programme de doctorat sur place, parce qu’on avait un niveau qui ne nous permettait pas d’aller encore ailleurs pour aller développer autre chose. Donc, ils nous ont inscrit à un programme spécial en fonction duquel on pourra publier des articles, suivre les sciences fondamentales pour avoir la méthodologie de rédaction scientifique, pour développer une thèse doctorale. En 2015, on nous a inscrit dans un programme qui avait une succession de diplomation, d’abord les études approfondies qui aboutissaient à une thèse doctorale, nous avons fait deux ans sur ça, 2012, 2013, on a fini le DEA. Il a été soutenu en 2015. Et en 2017, on a publié la thèse de doctorat…

Après la soutenance, je suis revenu à Boké, j’ai continué à exercer ma fonction de chef de département. C’est en 2017, que j’ai été nommé DGA chargé des études. Donc de ce poste, j’avais la tâche de couronner tous les programmes à l’Institut pour créer une adéquation entre la formation et l’emploi. Nous avons engagé beaucoup de reformes », se réconforte KEITA.

Ainsi, le temps de la récompense du travail sonne. Aujourd’hui, Directeur général de ce prestigieux Institut, il témoigne sa reconnaissance à tous ses collaborateurs et mesure le poids de la responsabilité qui l’attend.

 « Je suis venu comme directeur général d’abord intérimaire près de 5 mois, je l’ai assumé avec une abnégation, je le dois à tous mes collaborateurs du plus petit au plus grand. Tout le monde s’est mis à mon service. Il n’y a pas de service facile, tout est difficile. C’est l’homme qui fait la valeur de son travail. Donc nous avons su mettre les gens au travail et ils ont accepté de suivre les instructions et aujourd’hui ça a payé parce que notre hiérarchie connaissant la capacité de chacun de nous à porter sa confiance à ma modeste personne. Il y en a beaucoup qui sont plus intelligents que moi, qui sont plus instruits que moi qui ont beaucoup plus de capacité que moi, mais heureusement pour moi, ma famille et mes amis et proches, le choix de Madame la ministre est porté sur moi et le président de la République a validé son choix en m’accordant cette même confiance. Une confiance nationale. Pour cette opportunité, j’engage toute mon autorité, toute mon intégrité, mon engagement pour mériter cette confiance. Je me mettrai à l’école de tous ceux qui ont de l’expérience, de tous ceux qui ont la volonté et de tous ceux qui veulent que cette école mérite son nom d’antan. Son objectif d’aujourd’hui c’est d’être l’avocat de notre pays auprès des multinationales dans le secteur des mines et géologie », promet-t-il.

Et de souligner : « On est confronté à plusieurs défis qui ne sont pas des particularités. Le plus grand problème aujourd’hui, c’est le décalage entre les utilisateurs de nos produits et nos programmes d’enseignement et nos méthodes. Les programmes peuvent être de niveau, mais si la méthode d’enseignement n’est pas actualisée, ça ne peut pas donner un bon résultat. Donc, on ne peut créer un programme qu’en fonction d’un corps de métier industriel qui est sollicité comme une nouvelle compétence sur le terrain, si le curricula n’aboutit pas à un métier, ça n’a pas son sens. Pour mériter la confiance d’abord de notre pays, de notre Etat, ensuite des entreprises qui nous demandent des résultats sérieux, nous sommes obligés à faire une mise à jour non seulement de nos programmes, de nos méthodes d’enseignement et de nos outils d’enseignement pour avoir un bon résultat. Donc c’est un grand défi. Nous avons des problèmes d’infrastructures. Les dimensions de nos locaux ne correspondent pas à la taille d’une université. Nous avons hérité d’une ancienne cité de base vie d’une entreprise. Il y a un défi énorme dans le cadre de la mise en place des locaux pédagogiques et scientifiques pour une recherche potable. Pour ça, il nous faut des outils de recherche qui sont les équipements de laboratoire. En plus, tous ces moyens doivent être mis dans les mains d’un personnel qui mérite une mise à jour de tous les temps, parce que plus on passe le temps, plus la technologie avance. Et pour enseigner peu, il faut apprendre beaucoup. Donc la formation des formateurs est un crédo dans lequel, je veux inscrire carrément mon projet comme priorité des priorités…En ce qui concerne l’adaptation, il y a un aspect de numérisation, parce que pour faciliter aujourd’hui la communication, il y a des nouvelles technologies, il faut déjà l’informatique. Notre domaine est totalement informatisé. En plus de ça, il y a le bilinguisme, le développement scientifique actuel est habillé dans la langue anglaise, tu ne peux jamais être efficace en mine sans pouvoir manipuler la langue anglaise, sinon tu es limité », liste-t-il entre autres.

Il faut noter que même en dehors de nos frontières, Dr Daouda KEITA force le respect. Représentant la Guinée à un regroupement d’Universités en 2017, en Mozambique, dans le cadre d’un séminaire sur les minéraux de développement, il a été désigné point focal du programme ACP-UE en Guinée.

Interview réalisé par : SOW Telico et A. Sadjo Diallo

Tel : 00224 622 98 10 01