La formation du premier groupe des formateurs du secondaire a pris fin ce 15 février 2023 dans les chefs-lieux des différentes régions administratives du pays. Ils sont plus de 2300 Enseignants à être concernés par cette formation, axée sur « La lecture et l’utilisation du programme », la didactique, les méthodes d’évaluation et la résolution des exercices. Si les Enseignants rencontrés saluent l’initiative, ils estiment tout de même que les conditions de formation ne sont pas favorables. Du côté du département de tutelle, l’on estime qu’il était primordial de faire avec les moyens de bords afin d’éviter un autre échec massif à l’image de celui des examens de l’an dernier.
A l’École normale des Instituteurs (ENI) de Boké, ils sont 112 Enseignants de la préfecture et celles avoisinantes à être au rendez-vous. Parmi eux, Monsieur X, Professeur de Français depuis 22 ans.
« Ça fait beaucoup d’années qu’on n’a pas eu de tels échanges, génétiquement on a donné la priorité à l’élémentaire », rappelle-t-il au bout du fil.
Ce formateur en provenance d’un Lycée de Boffa, espère que cette formation permettra de mettre fin à ce qu’il appelle les vieilles pratiques.
« On veut mettre l’élève au centre de son apprentissage, qu’il contribue à un résumé que lui-même il aura la facilité d’apprendre, contrairement à la vieille pratique où le maître est là à tout faire, ils préparent et donnent son cours magistral pendant que les enfants dorment ou ne se retrouvent pas ».
Par ailleurs, il note un décalage de niveau considérable entre les différents participants. « Il y a de ces enseignants qu’on doit remonter (rehausser le niveau, ndlr), parce que tout ce qu’on fait ici, c’est à partir des pratiques personnelles, et on lance les échanges pour que ceux qui utilisent les mauvaises pratiques puissent s’accommoder » témoigne-t-il.
Pour sa part, Monsieur Y, Professeur depuis 14 ans, en provenance d’un Lycée de Fria, estime que cette formation pouvait se faire sur place. « Bon nombre de personnes sont présentes juste pour éviter des répercussions administratives, parce que quand le traitement ne s’y trouve pas, la motivation n’y est pas », souligne-t-il.
Même son de cloche du côté de Monsieur X, qui parlent de mesures d’accompagnement nulles. « Imaginez qu’on rassemble des pères de familles, des cadres, sans penser à l’hébergement. Beaucoup d’entre nous se retrouvent en surcharge dans des familles, c’est insupportable. Pires certains dorment même dans des classes de l’ENI, si vous les voyez on dirait des réfugiés », déplore-t-il.
Interpellé sur le sujet, un responsable du service national de formation continue du personnel Enseignant revient sur les objectifs de la formation. « On a vu que la plupart des enseignants, enseignent hors programmes. Ils se contentent de dispenser tout un livre, alors que le programme est composé que de quelques parties » révèle-t-il.
Poursuivant, il ajoute que le ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation dont il relève, n’a pas les moyens de loger tous ces Enseignants. « L’État prend en charge la formation, paie leurs transports, et donne 50.000 GNF par jour aux enseignants non résidant, soit 500.000 GNF pour les 10 jours, chacun est libre de garder l’argent dans sa poche. Mais puisqu’on ne peut pas suivre une formation en ayant faim, on cuisine pour eux sur place » se dédouane-t-il.
A noter que, le deuxième groupe d’Enseignants doit démarrer la formation ce 16 février 2023.
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