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Chronique: La vie des Étudiants guinéens à l’étranger ou la bourse de la misère

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Être LAUREAT DE LA REPUBLIQUE est le rêve de tout élève brillant. Une consécration totale. Même si, en Guinée, tous les lauréats ne sont pas de vrais lauréats. Mais, là n’est pas la question !

Ce qui retient l’attention de plus d’un, ce sont les conditions misérables des boursiers guinéens à l’étranger dans les 4 coins du monde.

Depuis les années 70, un étudiant guinéen à l’étranger ne bénéficie que de 50 dollars par mois comme prime d’entretien. Plus une somme d’environ 500 dollars comme prime de vacances, nous apprend-on. Soit, en tout, environ 900 dollars par an (-9 millions de francs guinéens).

Pis encore, ces primes ne sont payées que par trimestre, chaque trois mois, parfois, au delà de quatre mois. Et, ils n’ont aucune autorisation d’exercer une activité génératrice de revenus.

Voilà la source de la misère des étudiants guinéens à l’étranger. Les conséquences de cette situation tant déplorable sont diverses et douloureuses dont entre autres : la baisse criarde du niveau des apprenants, la prostitution des étudiantes, les manifestations récurrentes, la déperdition scolaire.

Ceux d’entre eux qui sont bien nés, c’est-à-dire issus de familles plus ou moins riches, bénéficient couramment d’un accompagnement financier de la part de leurs proches.

Malheur à ceux qui ne comptent que sur des bourses de misère qui tombent à compte goûte après chaque trimestre.

Parfois, les étudiants guinéens, crevant de faim, sont contraints de crier haut et fort devant les ambassades de Guinée sous l’œil moqueur de leurs camarades des autres pays. Quelle honte !

Même dans des pays moins développés comme la Guinée, l’on ne peut pas se loger, se nourrir, se vêtir, se soigner, se récréer et se documenter avec seulement 500 000 GNF par mois.

Cela était bien possible dans les années 70, mais, en 2021, soit près de 50 ans après, 500 000 GNF ne représentent presque rien car, le coût de la vie est devenu de plus en plus cher partout dans le monde.

Sans oublier que ces lauréats de la république, après leur formation dans des conditions extrêmement pénibles, ont généralement du mal à s’insérer professionnellement.

Ils sont obligés de se constituer en groupe de pression ou de soutien à untel ou untel ou encore à lécher les bottes de leurs « grands » pour avoir où s’accrocher comme cela est de coutume en Guinée.

Bref, ils ou elles utilisent toutes les stratégies que vous connaissez pour s’offrir un emploi parfois précaire après tant d’années de mésaventure.
L’État guinéen doit être à mesure d’offrir de meilleures conditions de vie et d’études à ses enfants tant bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Tout en créant des opportunités d’emploi pour les uns et les autres, notamment, à travers une politique fiable d’entrepreneuriat jeunes.

Si non, d’autres Etats le feraient à sa place ; ce qui accentuerait davantage la fuite des cerveaux et des bras valides dont les conséquences sont également très désastreuses.

Aboubacar Mandela CAMARA Sociologue/Consultant en Éducation/Auteur