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Les Fondateurs des Ecoles privées droit dans leurs bottes ‘’ c’est le travail qui est payé, pas le travailleur’’

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En conférence de presse ce vendredi 22 mai à la maison commune des journalistes, les membres de l’Association des Fondateurs des Ecoles Privées de Guinée AFEP-GUI  ont expliqué la question liée au paiement des salaires des enseignants du privé.

Pour le président de cette plateforme, « Par rapport aux salaires des enseignants, ce n’est pas un débat social mais juridique. Il y a un contrat qui lie chaque école à ses travailleurs. Donc, le problème de salaire ne se posera pas dans la mesure où si les conditions sont réunies pour payer le salaire. Si toute fois le travailleur a respecté l’engagement qui le lie avec l’école, l’établissement doit respecter son engagement aussi », a-t-il dit. Rappelant ensuite que « Ce n’est pas le travailleur qui est payé mais le travail. Si le travail n’est pas fait, on doit s’attendre à des conséquences », a -t-il dit.

Les conférenciers ont indiqué que les écoles privées représentent environ 35% des écoles, reçoivent 42% des élèves et emploient 36% des enseignants en Guinée.

Devant les hommes de médias, ces fondateurs des écoles privées de Guinée ont laissé entendre une déclaration que vous propose avenirguinee.

Le monde est actuellement frappé par la pandémie du coronavirus. Notre pays, la Guinée, qui n’en est pas épargné, a pris des mesures sanitaires pour contrer la propagation du virus.

Le gouvernement a adopté un plan de riposte comprenant des mesures économiques pour atténuer les graves conséquences de la pandémie sur la population, notamment les couches sociales les plus vulnérables. Il a également identifié des secteurs de l’économie les plus impactés par la pandémie et a pris des mesures financières et fiscales pour les accompagner afin d’amortir le choc et les aider à se maintenir debout. Un accent particulier a été mis sur l’impact négatif sur le secteur du tourisme et de l’hôtellerie.

Il faut saluer ces mesures du gouvernement car il convient de reconnaître que le pays à l’instar du monde entier se trouve dans une circonstance exceptionnelle de crise sanitaire sans précédent. Faut-il rappeler qu’en de pareilles circonstances, il faut prendre des mesures exceptionnelles qui doivent bénéficier au plus grand nombre de la population. Il faut donc s’appuyer sur les principes de la doctrine de l’utilitarisme qui prescrit d‘agir de façon à maximiser le bien-être du plus grand nombre des êtres sensibles. Or parmi les êtres les plus sensibles dans le cadre des mesures de lutte contre le COVID-19 figurent en bonne place le secteur de l’enseignement privé.

En effet, l’Etat guinéen a décidé de la fermeture générale et totale des établissements publics et privés sur toute l’étendue du territoire national. Il convient de préciser que la plupart des secteurs économiques connaissent une baisse de leurs revenus due au COVID-19 même s’ils continuent d’exercer leurs activités.

En revanche, c’est une mesure d’interdiction d’exercer qui a été imposée aux écoles. Comme pour dire que les parents d’élèves ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école et par conséquent les écoles ne peuvent pas non plus les recevoir. Une des conséquences graves de cette mesure qui du reste est dictée par la pandémie qui menace l’équilibre du monde entier est la suspension brutale du contrat de travail des enseignants des écoles privées.

Nous répétons que cette décision, motivée par l’intérêt général, entraîne des conséquences catastrophiques sur les écoles privées. Quelques-unes de ces conséquences sont :

Le non-paiement du reliquat des frais de scolarité pour 2020 par les parents d’élèves entraîne une cessation des paiements (salaires et autres frais de fonctionnement) au sein des écoles privées

Plusieurs écoles privées en location et / ou endettées auprès des banques, des prestataires, des fournisseurs et des institutions de micro-finances ne sont plus solvables.

Les enseignants des écoles ainsi que le personnel administratif assistent impuissamment à la détérioration ou la destruction soudaine et brutale de leur pouvoir d’achat. Comme corollaire, ils tombent dans le dénuement total pouvant pousser certains à la mendicité car ne pouvant plus payer les loyers de leurs résidences, la nourriture quotidienne, les frais de santé et de déplacement.

La précarité dans laquelle les enseignants et les écoles privées tombent est humainement et moralement insupportable

Aux conséquences de la pandémie s’ajoutent les effets pervers des innombrables manifestations politiques et des grèves intempestives des syndicats des enseignants.

Si rien n’est fait beaucoup d’écoles privées risquent de fermer définitivement et cela jouera négativement sur la capacité d’accueil du secteur privé. Cela aggraverait la pléthore dans les écoles publiques dès la rentrée prochaine.

Dans le plan de riposte du gouvernement contre le covid-19, il semble qu’aucune mesure d’accompagnement des écoles privées n’ait été prévue, alors qu’elles paient le plus lourd tribut à la protection de la santé de l’ensemble de la population guinéenne.

Si nous sommes convaincus qu’il ne s’agit pas d’une volonté délibérée de l’Etat, nous considérons cependant qu’il est de notre devoir légitime d’attirer son attention sur une omission qui pourrait être perçue comme une injustice. En effet, si les entreprises commerciales peuvent compter sur l’intervention de l’Etat, sans le moindre doute possible, les secteurs prioritaires parmi les priorités, devrait pouvoir s’attendre sinon à plus, mais au moins au mieux.

Nous écoles privées et l’ensemble de notre personnel enseignant se trouvons aujourd’hui dans l’attente que pour une fois l’Etat nous viendra en aide en raison du rôle prépondérant que nous jouons dans la lutte contre l’analphabétisme et la pauvreté. Aujourd’hui en Guinée, nous représentons environ 35% des écoles, recevons 42% des élèves et employons 36% des enseignants. Nous aidons l’Etat dans un rôle qui lui revient, celui d’éduquer les enfants guinéens sans aucune distinction.

Nous avons organisé ce point de presse pour lancer un cri d’alarme surtout envers nos gouvernants, un SOS pour nos enseignants. Nous comptons sur les Partenaires Techniques et Financiers de la Guinée et toutes les bonnes volontés.

Un sage a dit « Celui qui crée une école ferme mille prisons ». Aider l’école guinéenne, c’est aider la Guinée tout entière.

Nous Fondateurs d’écoles privées sommes des guinéens, nous aimons notre patrie de tout notre cœur et nous la servirons de toute notre force. Ensemble nous vaincrons le coronavirus. La Guinée survivra, la Guinée se développera.

Vive la Guinée.

Vive l’école Guinéenne.

Nous vous remercions.

Conakry, le 19 Mai 2020.

AFEP-GUI